Ce thread est à l’intention d’ @AudreyPulvar mais aussi de toutes les femmes politiques ou non qui pensent que la détestation des hommes est un problème comparable à celui de la mysoginie et qui donnent à ce phénomène le nom de misandrie.
Avant de commencer je tiens à préciser à l’intention des personnes à qui ce thread s’adresse que je ne suis personne, juste une femme sur twitter point com, indignée par les derniers événements ayant eu lieu à la mairie de paris.
Dans le meilleur des mondes, effectivement, toute haine se vaudrait et se manifesterait ponctuellement et de la même manière.
Mais nous ne sommes pas dans le meilleur des mondes. Nous vivons dans une société où des rapports de force inégaux sévicent
Nous vivons dans un monde où un complice d’un pedophile notoire reçoit une standing ovation à son départ de ses fonctions politiques.
Dans un monde où un autre pedophile peut gagner des récompenses prestigieuses sous les applaudissements.
Où un homme accusé de viol est ministre.
Nous vivons dans un monde où le président d’une des plus grandes puissances économiques, militaires et politiques se vantent d’agresser sexuellement des femmes,
Dans un monde où en France plus de 120 femmes sont mortes en un an sous les coups de leur conjoints.
Nous vivons Dans un monde où a parcours professionnel égal, une femme gagne 19% en moyenne de moins que son collègue,
Nous vivons dans un monde où la mysoginie s’exprime structurellement, dans les institutions dans les sphères publiques comme privés
Où la mysoginie prend racine dans le système politique et se poursuit jusque dans l’intimité des foyers. Où elle touche chaque femme, directement.
Où la société dans son fonctionnement est tournée vers la domination des femmes.
Dans ses conditions, réagir à nos traumas, à des siècles - des millenaires- d’exploitation professionnelle, domestique et sexuelle par la véhémence et la phrase « men are trash » est bien compréhensible, et ne renverse en rien l’aspect systémique de la mysoginie
Si les hommes subissent parfois eux mêmes les conséquences du patriarcat ils sont aussi ceux à causer les violences.
97% des violences sexuelles sont commises par des hommes. Une femme sur trois déclare avoir subi dans sa vie des violences sexuelles.
Dans ces conditions, tout homme est en puissance un danger. Et s’il n’est pas coupable il peut être complice, la solidarité masculine est un ressort puissant qui mène à douter de la parole des victimes, et a toujours défendre la personne accusée.
Non la misandrie (pas plus que l’hétérophobie puisque l’heterosexualite est tout autant dominante que les hommes le sont, le rapport de force est comparable) n’existe pas. Oui je n’aime pas les hommes. Parce que j’ai peur des hommes
Parce que c’est un homme qui m’a violée. Parce que c’est un homme qui a violé mes camarades, parce que ce sont des hommes qui m’ont aggressée, parce que ce sont des hommes qui me sifflent ou m’insulte dans la rue, parce que ce sont des hommes qui les défendent
Parler au premier degré de misandrie efface d’un revers de la main les rapports de force qui ne cessent pourtant pas d’exister et qui sont en notre défaveur.
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