Condamner les dérapages de pancartes et les volontés de lynchage humain. Évidemment
Comprendre ensuite le sujet éthique et politique légitime à être posé par @RaphaelleRL @alicecoffin sur la contestation du choix de nommer et maintenir un homme dont nous savons cela : https://twitter.com/marineturchi/status/1286350725157728258

Une fois que nous avons entre les mains la nuances et la complexité des faits et des incertitudes.
Une fois que nous savons que la justice fait son travail en droit, et sans la remplacer.
Notre rôle politique est de trouver les moyens qu’une affaire Matzneff n’arrive plus.

Or précisément ce qui apparaît dans l’affaire Matzneff c’est qu’elle n’a pu exister que grâce à la protection et la tolérance mondaine, politique, culturelle, médiatique. Ce mélange de déni et de complicité qui offre les moyens aux crimes. Cette validation.

Le monde a changé. Les consciences ont changées. Et aujourd’hui l’horreur de cette tolérance générale apparaît nettement, ou presque. Et ceux qui y ont participé, encouragés à l’époque par une mondanité qui pouvait même exercer des pressions sur eux, doivent rendre des comptes.

Rendre des comptes politiques, ce n’est pas faire une chasse aux sorcières, ce n’est pas la terreur, ce n’est pas l’inquisition.
C’est traiter politiquement un enjeu de société. Le comprendre. En tirer les conséquences.
Éthiques.

Quand dans notre propre camp politique, il y a un homme qui a participé au système qui a permis structurellement à Matzneff de nuire, à un degré de conscience que déterminera la justice au regard du droit.

Cet homme parle dans les médias des « amours » de Matzneff (amour pour les moins de 16ans, dc)
Parler des « amours » de Matzneff aujourd’hui est une faute politique.
Cela doit être condamné politiquement : par éthique.
Il n’aurait jamais dû être nommé.
Sa démission est légitime

Si la décision politique et éthique avait été prise à temps, sa mise en retrait aurait été vécue sans fracas, la majorité soudée aurait pu agir plus sereinement sur ses missions.
C’est le choix politique de sa nomination et de son maintien, qui entraîne la contestation. Légitime

De surcroît, mêlant impasse pol, orgueil, backlash, le Conseil a offert une standing ovation aux mots du préfet à l’opposé des valeurs de la gauche, de la république, et ne parlons même pas du féminisme, en solidarité avec l’homme attaqué.
Ratage éthique sur toute la ligne.

Si je comprends le soutien à un ami, la douleur que peuvent provoquer les attaques et les dérapages imbéciles, ça n’épargne pas la nécessité de la responsabilité pol et les débats éthiques qui en découlent.
Ça n’autorise pas l’insulte absolue aux victimes qu’à été cette ovation.

Le féminisme ne sépare pas les hommes et les femmes, il veut leur permettre de vivre à égalité, ensemble. Il veut faire tomber la domination toxique pour l’humanité de l’un sur l’autre, parce que c’est ce qui entraînera l’émancipation de tous.

Ceux qui se cachent derriere le droit et la justice pour éviter d’avoir le courage de l’éthique politique
Vous êtes au courant que le respect de l’un n’empêche pas l’autre ?
Vous n’attendez pas que le droit protège les travailleurs pour le réclamer ou le pratiquer j’espère ?

C’est marrant parce que pour tous les autres sujet politiques on attend pas que le droit nous valide, on défend nos convictions pour que le droit, à travers la loi, évolue et améliore la société...
C’EST PRÉCISÉMENT ÇA LA POLITIQUE.

Ceux qui ont peur qu’on touche un jour à leur liberté sexuelle par morale quand on s’en prend au système qui protège et permet la pédophilie et que cette crainte les empêche d’etre féministes, VOUS faites une différence de degré là où il y a une différence de nature : C’EST GRAVE

Ceux qui disent gnagna il fallait pas faire campagne à ses côtés, je ne sais pas si ça a été réfléchit, dit avant, mais je doute que si elles n’avaient pas été élues, elles aient eu le pouvoir de le faire démissionner et donc de changer les choses. C’est politiquement pertinent.

Ceux qui disent que ça sert à rien, qu’il faut se concentrer sur les victimes. JUSTEMENT. C’est un symbole que l’impunité est finie. Que les victimes ont le droit de parler. Que ce n’est pas normal de faire ça. Pas normal de protéger ça. Qu’il y aura des gens pour les défendre.

Bref.
Plein d’admiration pour les femmes qui osent parler, lutter, risquer la violence de tels backlash, d’être humiliées, harcelées, isolées parce qu’elles s’attaquent à une domination puissante, solidaire, qui broie sans pitié quand on menace l’un des siens. Merci. Courage.

Bonus track « je savais pas »