THREAD : Ballon d’Or 2020 annulé, la plus belle truanderie de l’année, explications.
Bonjour, bonsoir à vous tous, à moins que vous soyez en vacances (bonnes j’espère), vous savez tous que le Ballon d’Or 2020 ne sera pas remis, pour cause « d’équité ».
Dans ce thread, nous allons :

- expliquer le pourquoi de la décision
- analyser et contrer leurs arguments, avec des faits
- ressortir toute notre haine, moi en écrivant, et vous en partageant les travaux 🙂
Introduction longue, pas tout à fait finie, pour vous préciser que ce thread ne sera clairement pas un chef d’œuvre d’écriture, comparé aux choses que j’ai pu faire, antérieurement et dans le futur.

Voilà, on va commencer.
Évidemment, ils n’ont pas annoncé la nouvelle de manière « salut les nazes, alors en fait on avait la flemme d’élire quelqu’un cette année, bisous ». Il a fallu un communiqué.

Ils auraient peut-être mieux fait de ne pas faire de communiqué.
« Messi et Rapinoe vont devoir attendre un an. »

« Rapinoe »
« Rapinoe »
« Rapinoe »
Non mais sérieux, on commence pas un communiqué en rappelant les heures les plus sombres de notre histoire, surtout pour une meuf qui ne va même pas à la cérémonie.

En sachant que c’est Alex Morgan ou Miedema qui aurait dû gagner le trophée, mais je digresse.
Bon alors, pourquoi doit-on attendre 18 mois de plus ? C’est ce que nous allons découvrir maintenant.
1er argument :
Bon alors ça commence très bien, France Football ne comprend pas le principe de singularité.

Chaque année est singulière depuis la nuit des temps. Certes le contexte est exceptionnel, mais cela empêche t’il de donner un prix ? Absolument pas.
Argument 2 :
Peut-on me rappeler la définition actuelle du Ballon d’Or, s’il vous plaît ?

« Depuis 2007, il récompense le MEILLEUR joueur au monde, c'est-à-dire sans distinction de championnat ni de nationalité. »

Alors apparemment, tu peux être Ballon d’Or en donnant un croissant aux SDF.
Puis bon, ce n’est pas comme si le Ballon d’Or avait élu George Best ainsi que Kevin Keegan. Deux fois.

De purs modèles de solidarité, d’exemplarité...
Encore une fois, est-ce que l’on a vu un Ballon d’Or décerné :

- à Drogba pour avoir stoppé une guerre civile en Côte d’Ivoire ?
- Ballon d’Or d’honneur pour Socrates pour sa rébellion ?
- à Ribéry pour ses nombreux dons ?

Ben non. Car rien de tout ça ne rentre en compte.
3e argument :
Faisons la liste des plus gros championnats définitivement arrêtés :

- Ligue 1
- Eredivisie
- JPL
- MLS (pas officiellement, mais vu la situation...)
Juste pour voir, au XXIe siècle, histoire de ratisser large, combien de joueurs provenant de ce championnat ont figuré, ne serait-ce que dans le top 3 ?
Bon, on va faire comme s’il y avait un vent de changement, et dire qu’un joueur des ces championnats allait gagner cette année.

Faisons le listing :
- Neymar
- Mbappe
- Payet et Hans Vanaken (laissez-nous rêver)
D’accord, il y a un problème d’équité pour les deux derniers, eux qui ne vont pas jouer de matchs officiels entre février et août/septembre, 6 mois.

Cependant, pour le duo du PSG, qui connaît le même sort...
Il y a une compétition prête à reprendre bientôt : là Champions League.
En cas de grosses prestations dans la compétition : qu’est-ce qui nous empêche de les mettre à de bonnes places, malgré le nombre de matchs risible ?
En cas de mauvaises prestations : serait-ce un réel drame de les mettre en bas du classement, voire en dehors ?

Tout le monde comprendrait, et n’irait pas vous cracher dessus pour cela.
Du coup, en termes d’équité, pourquoi Gareth Bale est dans le classement (17ème) en 2018, puisqu’il n’a pas joué la CDM comme les autres ?

Cela marche aussi avec Jan Oblak (25e).
Donc, pour conclure sur ce point, des joueurs se trouvent parfois dans le classement en ayant plus ou moins joué de matchs / compétitions que d’autres, et c’est pour cela que cet argument n’est pas recevable.
4e argument :
Quand on voit ça, on ne peut que rire.

La NBA reprend dans 6 jours, avec 20% des joueurs absents, Michael Beasley qui fait le Pôle Emploi, mais pourtant tout le monde s’en fiche de savoir s’il y aura un astérisque à la franchise titrée. L’équipe gagnante sera méritante.
Encore une fois, dans le cas où le PSG (Atalanta, RBL, Atletico compris) remporte leur première LDC de leur histoire, qui va remettre en question leur victoire, à part un marseillais, ou un sombre demeuré ?

Tout le monde s’en fiche de l’asterisque, la compétition a lieu, point.
« Protéger la crédibilité et la légitimité d’une telle récompense »
On ne devrait pas parler de cela, puisque ça relève du subjectif, mais rarement vu quelque chose perdre autant en crédibilité sur cette décennie que le Ballon d’Or.
Diego Milito carrément ABSENT du classement (23 joueurs quand même) du Ballon d’Or 2010, alors qu’il était quasiment intouchable de l’année (22 buts en Serie A, 6 en LDC dont un en Finale), c’est très fort.
Ce qui revient à un des arguments précédents.

Il y a 10 ans, vous avez sacrifié la Ligue des Champions, et maintenant vous voulez faire croire que la Ligue 1 et la JPL ont une quelconque importance dans votre classement ? Soyons réalistes.
Dans la même année, mettre Iniesta 2e en 2010, c’est honteux.

Car, c’est un fait, 2010 est l’une des pires années de Don Andrés.

Jamais à 100% pour blessures, bilan sportif décevant avec le Barca, statistiques faméliques (même pour lui). Il mérite un BO, mais pas cette année.
Pour terminer sur cette année, car on vous voit venir : Messi BO pour la 2e fois, c’est pas scandaleux. Très grosse saison, encore loin de ce qu’il nous a montré par la suite, mais quand même, ça reste vertigineux.
S’il fallait contester, peut-être qu’un Xavi, qui enchaîne les deux meilleures saisons de sa carrière ou un Sneijder qui fait un combo grosses performances + triplé avec l’Inter et Finale de CDM....

Les trois ont des arguments, c’est à vous de choisir que serait votre BO 2010.
Ce qui fait poser la question : comment Iniesta peut-il se trouver 2e d’un classement aussi prestigieux ?

Bah, pour ça.
Sans rigoler, le mec passe devant Xavi, Milito, Forlan, Sneijder, Robben, Muller, Casillas, Cristiano, Drogba... pour un but en Finale de Coupe du Monde. Pépouze.

Ça expliquera pourquoi Götze est dans le classement, mais en 14e place.
- 2011 : À part le fait que la domination ne devrait pas être aussi forte vu la grosse saison de Ronaldo, rien à signaler. Je pinaille.

- 2012 : Robin Van Persie méritait plus haut, Falcao peut-être aussi, mais ça ne touche pas le vainqueur (Messi x4), pinaillage encore.
- 2013 : Robbery, mais pas celle que l’on attendait.

Alors que l’on s’attendait tous à un Franck Ribéry a son plus haut niveau, c’est finalement Ronaldo qui va aller chercher son 2e Ballon d’Or, non loin de Messi. Le français finira 3e.

Scandale. Pourquoi un tel revirement ?
Depuis 2011, Franck Ribéry est dans son prime, jusqu’à sa fameuse blessure le privant de CDM 2014.

La saison 2012-2013 se fera sous la houlette de Jupp Heynckes, revanchard après la défaite contre Chelsea en Finale de LDC.

C’est là que le rouleau compresseur s’enclenche.
Le Kaiser sera la pièce maîtresse de ce rouleau, et ça marche.

Supercoupe, BuLi, Pokal, 7-0 aller retour contre le Barca, Ligue des Champions, etc...

En clair, nous avons le meilleur joueur du meilleur club de l’année. De la meilleure équipe de l’histoire de la Bundes, même.
En face, on a un Cristiano Ronaldo, en « pré-mutation », celui qui nous fait encore régaler avec ses dribbles et sa vivacité.

Ses statistiques restent encore une fois monstrueuses : 69 buts. En 59 matchs, c’est un vrai cyborg.
Sauf qu’en termes de bilan sportif, le Real Madrid est mal.

Vice-champion de Liga, Finaliste de Copa face à l’Atletico, renvoyé en demie-Finale par un Lewandowski exceptionnel, la saison est comme la Casa : elle est Blanca.
(Seulement 13e cette saison le Lewandowski, comme quoi...)
Voici le dilemme : récompenser le meilleur joueur de la meilleure équipe, ou bien le meilleur joueur statistiquement ?

Le dilemme est plutot simple pour certains, mais il y a un autre élément à prendre en compte.
En 2010, le Ballon d’Or France Football fusionne avec le Meilleur footballeur de l’année FIFA, pour devenir le Ballon d’Or FIFA jusqu’en 2016.

Qu’est-ce que ça change ? Bien, deux choses :
- les votants. En plus des journalistes de chaque pays, c’est le sélectionneurs et le capitaine de chaque équipe nationale qui vote (les pavés de 25 pages pour le détail des votes..)
- la philosophie. En effet, la FIFA avait + tendance à récompenser la plus grosse individualité, plutôt que celui qui gagne tout et qui est «moins bon», statistiquement parlant.

C’est ainsi, par exemple, que Zidane se retrouva avec 3 prix de Footballeur de l’Annee, pour un BO.
Alors, à ton avis, que se passe-t-il quand une idéologie, opposée à une autre idéologie, possède 2 tiers de possibilités de votes ? Elle gagne.

C’est donc ainsi que l’on aura sûrement Messi en 2010 au lieu de Xavi/Sneijder, et clairement Cristiano Ronaldo en 2013.
« C’est bien gentil, mais la saison de Ribéry restait quand même très forte statistiquement, je ne vois pas comment donner le titre à Ronaldo »

On est d’accord, mais en exclusivité, on va vous donner ce qui a fait pencher définitivement la balance dans la remise du titre.
19 novembre 2013. 2 mois avant la cérémonie.

Barrage de CDM 2014, entre la Suède et le Portugal. Le Portugal gagne 1-0 l’aller.

Menés 2-1 à la 72e sur un doublé d’Ibra, Ronaldo marquera un hat-trick, qualifiant la Selecao.
C’est sûrement ce match qui a scellé tout suspense.

D’accord, tout les matchs comptent, mais faisons un comparatif.

Vous préférez : être décisif dans une Finale de Ligue des Champions / être décisif dans un Barrage de Coupe du Monde ?
Symboliquement, ça se discute, mais dans tous les autres tableaux : Option 1, de loin.

De plus, aller en Barrages, cela montre tout de même que leur niveau jusqu’ici était assez moyen, non ?

Être derrière la Russie dans son Groupe, ce n’est quand même pas très flamboyant, non ?
Mais vous l’aurez compris, la FIFA aura choisi l’autre option.

Si vous doutez encore, laissez-nous un autre exemple :

En 2001, David Beckham termine 2e du prix FIFA derrière Figo, alors qu’il finit 4e du Ballon d’Or cette année.
Est-ce les statistiques qui sont un peu plus mises en évidence, ou la culture de l’instant, due à son Coup-Franc extremement clutch contre la Grèce, qualifiant les Three Lions pour la Coupe du Monde 2002 ?
Voilà, c'est sûrement pour cela que Ribéry n'aura jamais de Ballon d'Or, un changement de mentalité, de direction, au plus mauvais moment.

Evidemment, la fameuse équité, ils s'en fichaient un peu quand leur Ballon d'Or était étiqueté FIFA. C'est dire l'hypocrisie.
2014 : Cristiano Ronaldo, ENCORE ?

Alors oui, on vous voit venir : la fameuse Decima.
Il s'y démarque notamment par deux grosses prestas, contre Schalke en 8èmes, puis le Bayern à l'Allianz Arena.
Mais, faut pas oublier quelque chose, il est complètement inexistant lors de la Finale face à l'Atletico, sauf pour montrer ses abdos lorsqu'il tire un penalty.
Sa Coupe du Monde ? Ce serait mentir de dire qu'elle est mauvaise, mais elle n'est pas incroyable.

Il coule face à l'Allemagne, mais tout comme son équipe.
Ensuite, il offre un caviar à Varela contre les USA, puis gros match contre le Ghana, avec le but de la victoire.

Mitigé.
Alors, qui ?

Messi ? Grosse saison, grosse CDM, mais pas aux standards "messiesques"

James ? On lui donne le titre de meilleur joueur de la CDM, et basta.
Qui est le numero uno cette année-là ? Manuel Neuer.

Dans la foulée de l'incroyable saison 2013-2014, le mur de Gelsenkirchen va s'imposer comme le meilleur gardien du monde.

Tout au long de l'année, il sera impossible pour les attaquants de lui marquer un but. A part le Real.
Puis sa Coupe du Monde, seigneur Dieu...

A-t-on déjà vu un gardien dominer outrageusement une compétition ? A part Kahn en 2002, difficile à trouver.

Ses matchs contre l'Algérie et surtout la France sont rentrés dans l'histoire de ce sport, ni plus ni moins. Donc Neuer.
Pour terminer sur cette année, Cristiano BO, ce n'est pas honteux non plus, mais, encore une fois, ça repose sur les statistiques. Encore et encore.

68 buts sur l'année, en ajoutant quelques passes, c'est monstrueux. Cependant, cette année, un autre était bien trop fort.
2015 : Messi. Aucun problème. Année un peu creuse, mais énorme saison de la Pulga, avec notamment les débuts de la MSN. Pas de concurrent possible.

Luis Saurez méritait cependant un podium, mais bon il est 5e, il n'est pas très loin. Rien à dire.
2016 : Ronaldo ou Griezmann ? Là, le débat est ultra serré.

D'un côté, tu as Cristiano, encore une fois stratosphérique statistiquement.
Assez clutch en début de LDC, où il élimine Wolfsburg à lui tout seul....
Il sera forfait lors de la demie aller contre City, et fera un match correct tout au plus au retour.

L'Euro commencera très mal. Fantômatique contre l'Islande, puis contre l'Autriche, il ratera même un penalty pouvant donner la victoire.
Cependant, vous connaissez la suite. Un doublé et une passe décisive face à la Hongrie, et le Portugal se qualifie ric-rac. Clutch une nouvelle fois.
C'est là que la machine va démarrer.

En Huitièmes, contre la Croatie, il fait une très grosse part du boulot sur le but libérateur de Quaresma, qui n'a qu'à pousser le ballon dans les filets.
Contre la Pologne en Quarts, il n'existe pas, c'est un fait. Pazdan et Glik le martyrisent pendant 120 minutes.

Au moins, il galvanise les joueurs aux tab, et inscrit son penalty. Déjà ça, mais ça n'est pas pris en compte.
Demie-finale contre le Pays de Galles. But, puis caviar pour Nani en 4 minutes. Besoin de dire plus ?
La Finale... non, on va pas le rappeler, ça ira merci.

On dira que Ronaldo connaît ainsi la consécration avec son pays, tout en étant important, mais irrégulier.
You can follow @Feuille2Match_.
Tip: mention @twtextapp on a Twitter thread with the keyword “unroll” to get a link to it.

Latest Threads Unrolled: