Les bonnes nouvelles du lundi :
Alors note à l'attention des personnes mal-intentionnées, bonnes nouvelles ne veut pas dire "youpi c'est fini tous à poil les uns contre les autres". Note n°2: ce n'est pas faire le devin que d'exprimer une hypothèse et la confronter aux données.

J'ai du mal à comprendre pourquoi tous les médias (ou presque) relaient surtout les messages alarmistes - "l'épidémie reprend", "la 2eme vague arrive?" etc.
Regardons où on en est - après on peut me dire que mes chiffres sont faux et que je ne suis qu'urgentiste mais bon...

Déjà, il suffit de suivre les courbes accessibles partout. On arrive à un plancher pour les nouvelles hospitalisations et admissions en réa. Alors bien sur, certains jours/semaines, il y aura 10 de + par ci par là. Ça n'est pas une tendance, c'est une fluctuation.

Une tendance, c'est si jamais il y a +5 une semaine, +10 la suivante, et +20 ensuite (chiffres inventés je précise). Alors il paraît qu'à Paris c'est reparti. Ben non. Oui il y a eu plusieurs nouvelles admissions il y a 1-2 semaines, y compris en réa alors qu'on n'en voyait plus.

Mais cela ne s'est pas amplifié, ni même confirmé. Ça fluctue. Au passage, tout le monde reconnaît que la plupart de ces cas sont importés - donc non contaminés en Ile de France. Je sors de 2 gardes chez moi : pas de nouveaux cas.

Les ailes COVID rouvertes se vident gentiment, même si elles se rempliront sûrement à nouveau bientôt. On surveille, n'ayons crainte. C'est pas comme si on pensait que le virus allait disparaître à tout jamais non plus.

Autre bonne nouvelle : j'ai déjeuné avec mon bon ami urgentiste chercheur de renom de Barcelone. Alors ok, il n'a pas les connaissances d'un journaliste en twitter, et il n'a pas la même formation qu'un infectiologue, mais il confirme qu'a Barcelone il n'y a pas de quoi s'alarmer

Il ne voit pas de hausse particulière de cas dans ses urgences ni dans son hôpital. Sur tout Barcelone, il y a 58 patients en réa pour COVID. 58! là où c'était 1000 une époque. Même son de cloche à Londres. Et bien sûr à Paris, et dans le grand Est.

On y revient. Les régions fortement touchées semblent bien tranquilles pour l'instant. Alors je suis d'accord avec ceux qui m'objectent qu'il faut s'alarmer AVANT la hausse des admissions en réa. Mais pas trop tôt non plus. On a un peu de temps avant de s'inquiéter.

Vu les mesures de distanciation et protection, si il commence à y avoir une augmentation des passages en réas, on aura bien le temps de calmer le jeu.
La Mayenne et le Finistère? Il semble que ce ne soit que des hausses de cas diagnostiqués. Peu de malades. Très peu d'hospits.

Enfin, il semble que les courbes actuelles en France et en particulier IdF et grand Est sont en dessous de TOUTES les modélisations qui existaient, même les + optimistes.
Je ne comprends pas pourquoi le discours relayé n'est que celui qui est alarmiste.

Et puis du coté de la science, la théorie d'une immunité qui serait bien supérieure à celle détectée par les sérologies actuelles continue de faire son chemin. Je ne suis pas immunologiste (comme dit mon ami "nous n'avons pas la même formation") mais cette piste semble plausible.

Voilà. On se répète ici quand même beaucoup, désolé, mais il paraît que "la pédagogie c'est la répétition". Et il faut bien nuancer quand même ce qui sort tous les jours dans les médias et RS.
Restons prudents, vigilants, mais optimistes. Et honnêtes sur les chiffres surtout svp.

Dernière chose, question intéressante : à votre avis, si on passe de 4 à 6, est-ce que
a) On voit une augmentation de 50%
b) Il y a 2 de plus.
(spoiler : les 2 sont exacts, mais l'interprétation est différente)