Thread Sur la notion d'hygiène au 17e siècle.
Source : Le propre et le sale: l'hygiène du corps depuis le Moyen Age - Georges Vigarello

Lorsque vous visitez le château de Versailles à Paris, vous remarquez que ce somptueux palais ne possède pas de salles de bain.

Au Moyen Age, il n'y avait pas de brosses à dents, de déodorants, et encore moins de papier toilette. Les excréments humains étaient jetés par les fenêtres du palais.
Un jour de fête, la cuisine du palais pouvait préparer un banquet pour 1500 personnes, sans la moindre hygiène.

Dans les films d'aujourd'hui, nous voyons les gens de cette époque se secouer ou s'éventer...
L'explication n'est pas dans la chaleur, mais dans la mauvaise odeur qu'ils dégageaient sous les jupes (qui étaient faites exprès pour contenir l'odeur des parties intimes,

puisqu'il n'y avait pas d'hygiène). Il n'était pas non plus habituel de prendre une douche en raison du froid et de la quasi-absence d'eau courante.
Ceux qui sont allés à Versailles ont admiré les énormes et beaux jardins, qui à l'époque n'étaient pas seulement contemplés,

mais qui servaient de toilettes dans les célèbres ballades promues par la monarchie, car il n'y avait pas de toilettes.
Au Moyen-Âge, la plupart des mariages avaient lieu en juin (pour eux, le début de l'été). La raison est simple : le premier bain de l'année a été pris en mai ;

ainsi, en juin, l'odeur de la population était encore tolérable. Cependant, comme certaines odeurs commençaient déjà à gêner, les mariées portaient des bouquets de fleurs près de leur corps pour couvrir la puanteur. D'où l'explication de l'origine du "bouquet de la mariée".

Les bains étaient pris dans une seule et unique baignoire énorme remplie d'eau chaude. Le chef de famille a eu le privilège de prendre le premier bain dans de l'eau propre. Puis, sans changer l'eau, les autres membres de la maison sont arrivés, par ordre d'âge, les femmes

et enfin les enfants. Les bébés ont été les derniers à se baigner. Quand c'était leur tour, l'eau de la baignoire était si sale qu'il était possible de tuer un bébé à l'intérieur.

Les toits des maisons n'avaient pas de plafond et les poutres en bois qui les soutenaient étaient

le meilleur endroit pour les animaux : chiens, chats, rats et coléoptères pour se tenir au chaud. Lorsqu'il pleuvait, les fuites forçaient les animaux à sauter par terre.

Ceux qui avaient de l'argent avaient des plaques de fer-blanc. Certains types d'aliments ont rouillé

le matériau, causant la mort de nombreuses personnes par empoisonnement.

Rappelons-nous que les habitudes d'hygiène de l'époque étaient terribles. La tomate, étant acide, a longtemps été considérée comme un poison, tandis que les gobelets en étain étaient utilisés pour boire de

la bière ou du whisky ; cette combinaison laissait parfois l'individu "par terre" (dans une sorte de narcolepsie induite par le mélange d'une boisson alcoolisée avec de l'oxyde d'étain). Quelqu'un qui passait dans la rue pensait qu'il était mort, alors ils ramassaient le corps

et préparaient les funérailles. Ensuite, le corps était placé sur la table de la cuisine pendant quelques jours et la famille regardait, mangeait, buvait et attendait de voir si le mort se réveillerait ou non. D'où la veillée pour les morts (veillée), qui est la veillée à côté

on remarquait des éraflures dans les couvercles à l'intérieur, ce qui indiquait que le mort avait en fait été enterré vivant.

Ainsi, lorsque le cercueil était fermé, l'idée est venue d'attacher une bande du poignet du défunt, de la faire passer par un trou fait dans le cercueil

et de l'attacher à une cloche. Après l'enterrement, quelqu'un a été laissé en service sur la tombe pendant quelques jours. Si l'individu se réveillait, le mouvement de son bras faisait sonner la cloche.