On me demande souvent les avantages / inconvénients d’avoir quitté la robe pour être devenue juriste, j’en ai donc fait un petit thread.

Je précise que j’ai quitté ma collab au bout de trois ans (assez tôt donc). Je ne cherchais pas spécialement en entreprise, mais on a m’a offert un poste rare dans ma spécialité, je savais que ca ne se représenterait pas et j’ai foncé.
Je parle de ce que je connais, cad juriste au sein d’un grand groupe, environnement très international, de mon point de vue relativement jeune (6 ans d’exp).
Sur les avantages \\o/
Le rythme / Clairement, l’équilibre vie privée/vie pro. Même à un poste avec pas mal d’urgences, je finis rarement apres 19h, j’ai + de 8 semaines de vacances (que je prends).
Le rythme / Clairement, l’équilibre vie privée/vie pro. Même à un poste avec pas mal d’urgences, je finis rarement apres 19h, j’ai + de 8 semaines de vacances (que je prends).
L’absence de facturable OMG. Même si ca évolue, quel plaisir! Ma première semaine, mon boss a pris 1h30 par jour pour m’expliquer les dossiers, le fonctionnement du groupe.
Les gens prennent le temps d’expliquer et ca change tout.
Les gens prennent le temps d’expliquer et ca change tout.
Une ambiance de travail + respectueuse. C’est un peu le cercle vertueux, bcp viennent en entreprise pour avoir ce qui manquait en cabinet. Donc on est entre personnes d’aspirations similaires - travailler efficacement, avoir une vie à côté. Ca se ressent au quotidien.
(Oui vous l’aurez compris, bcp et de + en + d’anciens avocats parmi nous. Donc même si vous pensez à être juriste, c’est triste mais passez le capa...)
Plus de flexibilité qu’on ne le pense, sur les horaires, l’organisation... en tant que cadre j’ai l’impression d’être + indépendante que bcp de copains collabs en gros cab. Mes collègues avec enfants savourent chaque instant.
La sécurité : être en cdi c’est quand même un énorme avantage. On a acheté jeune et beaucoup, sans souci. Pendant le Covid, j’ai posé des jours mais jamais je ne me suis inquiétée pour ma famille ou mon job. C’est une tranquillité de l’esprit incroyable au quotidien.
Sur le fond / cela dépend de où on atterrit - de beaux dossiers, auxquels je n’aurais pas eu accès dans mon cabinet en tant que jeune collab, avec des enjeux sur tous les plans (business, réputation, politique...). Et surtout dans bcp de domaines et juridictions.
Ce que je fais n’a pas grand chose à voir avec le métier d’avocat. Beaucoup + d’enjeux business, de pédagogie interne, la nécessité de bien comprendre ton industrie pour savoir que ce que tu fais dans un dossier peut en impacter un autre.
On sort plus facilement de sa zone d’expertise initiale. Aujourd’hui je gère tout un volet de dossiers significatifs que je ne connaissais pas du tout avant d’arriver. C’est possible car on est accompagnés par des avocats qui eux sont experts dans leur domaine précis.
J’ai la chance de travailler avec des tops cabinets et avocats, j’apprends beaucoup d’eux c’est un réel plaisir.
Enfin dans les grosses boîtes - beaucoup de mobilités possibles même en tant que juriste : il est fréquent et souhaité de changer de poste tous les 5 ans au moins.
En synthèse : rythme de vie ++, bcp de dossiers avec des enjeux + business que juridiques, la possibilité de se réinventer plusieurs fois au sein d’une même entreprise.
Les inconvénients...
Gros warning sur le poste à accepter. L’entreprise n’est pas une fin en soit. On a vite fait de se retrouver dans un poste opérationnel au fin fond d’une filiale sans possibilité d’évolution et de revendre ses compétences après.
Gros warning sur le poste à accepter. L’entreprise n’est pas une fin en soit. On a vite fait de se retrouver dans un poste opérationnel au fin fond d’une filiale sans possibilité d’évolution et de revendre ses compétences après.
L’évolution verticale en entreprise est lente et difficile en tant que juriste - ne pensez pas qu’une fois dedans vous pourrez progresser rapidement, ca n’arrivera pas. Il faut cranter haut tout de suite (en poste et en rémunération).
Parmi les « faux plans » à mon sens, surtout pour les juniors, tout ce qui est gestion de contrats (d’ailleurs il y a plein d’offres...) il faut être prudent et ne pas accepter de poste pour lequel on est surqualifié.
Parce que les enjeux sont + business que juridiques coté juriste, on est évidemment moins dans le droit technique. Intellectuellement, ce n’est pas le même exercice...
Une part de reporting non négligeable. Je dirai qu’environ 30% de mon temps de travail est passé à faire du reporting dans des outils divers et variés. C’est une proportion de temps non négligeable où tu ne progresses pas et c’est frustrant par moment.
Enfin, la rémunération. Un rythme de vie cool, ca se paye (ou pas
). Quand mes amis avocats jalousent mes 8 semaines de vacances et mes week ends, je leur demande s’ils sont prêts à diviser leur rem par deux - bizarrement y’a plus personne... c’est une question de priorités.

En synthèse les - : +d’admin relou, moins de technique, pas de sous, moins d’évolution.
Ha dans les + j’ai oublié le plus évident !!! Adieu l’URSSAF et la compta, bonjour le prélèvement à la source et la déclaration d’impôts pré remplie
