PER, VE/EBIT, VE/EBITDA, P/S, P/B, VE/CA, PEG, P/CF, NAV, autant d’acronymes et de ratios boursiers pouvant donner des signaux contradictoires. Comment, quand et pourquoi les utiliser ? Éclairages.
1. Il ne s’agit pas de trouver le ratio le plus bas pour espérer surperformer. La qualité a un prix et il y a souvent une raison expliquant une décote.

L’objectif de l’investissement value : trouver une société peu valorisée dont vous n’arrivez pas à justifier le faible prix.
2. La conception du style d’investissement value au sens de Benjamin Graham est bien celle-ci : de la qualité faiblement valorisée. Une entreprise value n’est donc pas nécessairement une bonne affaire, il conviendra de pousser en profondeur votre analyse.
3. Quels ratios utiliser ?

Il n’y a pas de réponse tranchée. Il faut faire preuve de discernement. Commençons par aborder le plus connu et le plus aisé à appréhender d’entre tous : le PER, calculé avec la capitalisation divisée par le résultat net.
4. Première faiblesse : la capitalisation – même si elle en est un reflet imparfait - ne tiens pas compte de la trésorerie et des dettes. C’est pourquoi nombre de papiers d’analystes se basent sur la valeur d’entreprise (VE) qui tient compte de ces paramètres essentiels.
5. Deuxième faiblesse : le résultat net est la conséquence comptable finale du compte de résultat. Il incorpore tant des charges comptables (dépréciations...) que des résultats exceptionnels et financiers qui ne sont pas nécessairement le reflet de l’activité cœur de l’entreprise
6. Exemple avec Lagardère qui a vendu ses parts dans Airbus (ex - EADS) : cela a fortement augmenté son résultat net sans amélioration du chiffre d’affaires et du résultat opérationnel. Une lecture simpliste aurait alors été faussée.
7. L’histoire nous montrera de surcroît qu’il s’agissait d’une mauvaise affaire court-termiste puisque la participation aurait été valorisée récemment jusqu’à 5x le montant de la vente il y a huit ans.
8. Un EBIT ou EBITDA (résultat opérationnel) aurait été un reflet plus fidèle des activités de Lagardère à ce moment. Comprendre les composantes d’un ratio est donc primordial pour étudier finement et justement sa traduction.
9. Quand et comment utiliser un ratio ?
Des comparaisons de ratios entre plusieurs secteurs n’ont que peu de sens. Certaines industries lourdes auront d’importants actifs alors que par exemple, des sociétés de services n’en auront pas.
10. Pour les sociétés en forte croissance sans bénéfices. La valorisation sera davantage basée sur le chiffre d’affaires et les parts de marché. Concernant une société foncière, nous valoriserons les actifs, les murs etc.
11. La temporalité joue également un rôle important : analysez-vous un ratio à aujourd’hui ou avec les chiffres anticipés des prochaines années ?

Regarder les ratios de l’année clôturée permet d’avoir une information juste mais ne prenant pas en compte la croissance.
12. Comparer à croissance équivalente des ratios prend alors tout son sens. Le PEG (Price Earning Growth) est le PER projeté en fonction de la croissance attendue.

Comme évoqué précédemment, le PER a ses limites et donc le PEG aussi puisque les projections peuvent être erronées.
13. Enfin, l’approche fondamentale comme toutes les approches n’est pas une science exacte. Il n’y a pas de formule miracle.

Naturellement une étude fine vous permet d’optimiser vos probabilités de gain et potentiellement vous rendre profitable en diversifiant votre risque.
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