La @Courdescomptes côtés pile et face : "les EnR coûtent cher" et "l'EPR fait face à une énorme dérive de coûts". Pour garder une électricité sans CO2 avec un parc nucléaire qui ne sera pas éternel, il va falloir faire un choix politique à un moment [miniThread]

Dans les ENR, il faut faire attention quand on regarde les coûts passés/futurs. Ce qui coûte cher, ce sont les contrats passés avant 2011 et les premiers parcs offshore. Les contrats s'étalent sur 20 ans donc cela peut se voir pendant un temps avant de décroître autour de 2025

Rappelons également qu'il faut toujours raisonner coût système si on veut faire des comparaisons : besoin en stockage (avec les coûts financiers et écologiques qui vont avec), de numérisation, d'adaptation du réseau etc... (image pour le stockage uniquement ici)

Sur l'EPR, la dérive des coûts et le temps de construction de FLA3 rendent le récit du "nucléaire pas cher" compliqué à tenir, en tout cas pour le nouveau nucléaire, et ce même si l'occupation de l'espace et son caractère pilotable lui donnent un avantage https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/09/nucleaire-la-cour-des-comptes-ereinte-l-epr_6045707_3234.html

Dans le nucléaire, deux choses coûtent vraiment cher : les intérêts du capital (40% au bas mot suivant la durée de construction : intérêts intercalaires + intérêts au moment du remboursement) + la désindustrialisation qui fait qu'on ne sait plus les construire

Pour réduire le coût, outre le soutien public pour faire baisser les intérêts, la filière mise sur l'effet de série. Historiquement, la filière a pu enregistrer des réductions de coûts dues aux effets d'échelle autour de 20%

L'effet de série sur le nucléaire ne pourra être constaté qu'à condition de réindustrialisation massive car c'est ce qui a pénalisé l'EPR de Flamanville (contrairement à celui de Taïshan) : soudure, béton etc...

C'est la conclusion de ce thread : renouveler un parc électrique, que ce soit nucléaire ou renouvelable, c'est un investissement colossal. Le seul acteur qui peut limiter ces coûts, c'est l'Etat. La baisse des investissements sur le réseau depuis les années 90 va se faire sentir

Hors EPR de Flamanville, aucun moyen de production bas carbone ne se développe sans soutien de l'Etat. C'est à lui d'envoyer le signal. Pr le financement, il faudra bien se résoudre à un moment à utiliser la "rente nucléaire", aujourd'hui dilapidée pour garder des coûts bas #FIN