Allez, follow-up à mon fil de la semaine dernière, parce que j'ai eu des réponses et discussions intéressantes qui y étaient liées. Je préviens, je n'ai pas de solutions à quoi que ce soit, juste des observations. Thème : la force du collectif.
Mon fil était un témoignage personnel face à une période difficile qui révèle, à mon avis, des problèmes structurels plus larges dans l'université française.
Je n'ai donc, volontairement, pas parlé des collègues et amis qui nous entourent dans le travail, et dont le rôle est prépondérant.
En enseignement, beaucoup de mes cours sont préparés en équipe. Par exemple, peu après le décès de ma grand-mère, j'ai oublié de mettre en ligne un document et la fiche de travail associé, mes collègues ont modifié le programme et se sont assuré que j'allais bien.
Sans mes collègues sûrs, je n'aurai pas fait ce que j'ai fait.
MAIS, et vous sentiez le MAIS qui arrivait, MAIS cela ne suffit pas. Nos emplois du temps, nos to-do lists sont déjà chargées. Si chargées qu'il est parfois difficile de ramer pour rattraper les retards et la fatigue qui s'accumulent.
La force du collectif est réelle, et j'ai de la chance d'être incluse dans des équipes dynamiques et solidaires, mais face au poids du manque structurel de poste, elle est insuffisante.
Ce qui me mène à la deuxième chose à laquelle les discussions de la semaine dernière m'ont poussé à réfléchir : les moyens d'action.
Je ne retrouve plus le thread, mais une personne a écrit en réaction aux nombreux témoignages-jérémiades de l'ESR de la semaine dernière en demandant ce que cette prise de parole apportait, ce que nous faisions et pouvions faire.
Je n'ai aucune réponse à cela. J'ai vu aussi toute la matinée passer des messages sur les heures sup et les vacations que l'on accepte pour pallier le manque de moyen. Accepte-t-on de faire ces heures sup, au détriment de notre travail de chercheur ?
Si non, quelle est l'alternative ? Il faudrait que tout le monde décide de ne pas prendre ces heures, de ne pas recruter de vacataires pour ces manques des RH. Alors, la revoilà la force du collectif. Comment on s'organise ?
J'en parlais à des collègues à propos de responsabilités administratives dont personne ne veut dans mon département. Qu'est-ce qu'on gagne, qu'est-ce qu'on perd à faire la politique de la chaise vide, à ne mettre personne en charge de certaines choses ?
Et quand je dis "on", je veux dire : collègues ET étudiant.e.s, parce que nos conditions de travail font une grande partie de la qualité de notre travail.
Résultat de la discussion avec les collègues ? Rien. On accepte pour ne pas pénaliser les étudiant.e.s. Combien de temps on va tenir comme ça ? Je suis arrivée dans l'ESR il y a peu de temps au final, je n'ai pas de famille dans l'EST, je ne peux donc pas comparer avec avant.
Mais j'ai l'impression qu'il s'agit d'un problème de longue durée.
Ce thread commence à avoir la longueur d'un billet de blog et je n'ai pas de conclusion. Enfin, si : si la masse de nos témoignages personnels peut mener à des actions collectives puissantes, je serais heureuse. Mais j'ai du mal à y croire. /FIN
(Chers étudiants, chères étudiantes : les fautes dans ce thread sont un exemple pédagogique de pourquoi il faut toujours se relire soigneusement.)
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