Bon, c'est vendredi soir et donc le temps pour un nouveau #Leschatsdupèreconnard.

On va parler du chat sauvage européen (Felis silvestris) décrit par Schreber en 1777

Il s'agit ici de la suite de la retranscription du livre "Felines of the World" de Bellani.

Le chat sauvage était considéré comme une "super-espèce" polytypique d'évolution récente, par rapport aux autres du genre Felis, et avec une large répartition (Eurasie, Afrique) divisée en quelques sous-espèces.

Cette super-espèce a évolué beaucoup plus récemment que les autres du genre Felis (F. chaus, F. nigripes, F. margarita) se serait répandue avec différentes vagues migratoires influencées plus tard par les variations climatiques des phases tardives de la dernière période glaciaire

ou du Würm et, à partir de l'Europe centrale, a atteint le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Asie. Aujourd'hui, cette hypothèse de diffusion n'est toujours considérée comme valable que dans la mesure où les sujets ne sont plus considérés comme des sous-espèces mais comme des espèces

valables. On pense donc actuellement que le chat sauvage européen (F. silvestris) est une espèce séparée du chat sauvage africain et asiatique (F. lybica) et du chat du désert chinois ou du chat des steppes alpines chinois (F. bieti). Le chat sauvage européen se distingue de ces

deux espèces par la couleur de fond plus sombre, nettement striée d'une ligne dorsale noire qui s'arrête à la racine de la queue ; cette dernière est épaisse en forme de massue (le bout n'est pas fin mais arrondi) avec des anneaux sombres dans le dernier tiers et un bout noir.

Normalement, il est plus robuste que le chat domestique qui se distingue par une série de caractères dans la couleur et le dessin de la fourrure (voir le tableau des pattes de fourrure, plus loin) et par le fait d'avoir des molaires et des prémolaires plus petites.

Il vit dans diverses zones climatiques et divers habitats pour lesquels il avait été subdivisé en de nombreuses sous-espèces, ce qui n'est plus accepté aujourd'hui en raison d'une diversité génétique insuffisante. La seule sous-espèce acceptée (F. silvestris caucasica) est la

population isolée de la population purement européenne, et vivant dans une large gamme sur les côtes turques (absente au centre), dans les montagnes du Caucase, et les régions voisines comme l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Géorgie. Les populations européennes sont plus nettement

striées que les populations d'Anatolie et du Caucase.

Image: Crâne de chat sauvage européen. On note la présence de la PM2 résiduelle (alors que la PM1, la première prémolaire supérieure, n'est jamais présente). Cette très petite dent est parfois absente, mais elle est

normalement présente dans le genre Felis, alors qu'elle peut être absente dans d'autres genres de la famille des Felidae (elle est toujours absente dans la lignée des lynx et dans le genre Neofelis).

ZONE DE DISTRIBUTION. À une certaine époque, ils vivaient dans toute la Grande-Bretagne, mais on ne les trouve plus qu'en Écosse (où une population sombre et nettement striée était considérée comme une sous-espèce typique de F. silvestris grampia). Même l'Europe était presque

entièrement habitée par cette espèce qui a aujourd'hui disparu des Alpes et de nombreuses régions densément peuplées. La population caucasienne est géographiquement isolée de la population européenne, mais aussi du détroit des Dardanelles, de la mer de Marmara et de la mer Noire.

Selon Ottoni et al. (2016), la zone géographique, en particulier de la péninsule anatolienne, qui est aujourd'hui occupée par le chat sauvage du Caucase (F. silvestris caucasica), lorsque le climat était plus chaud et plus aride, il y a plus de 10 000 ans, était en grande

partie occupée par F. lybica, et probablement le Caucase n'était réparti que dans les zones de très haute montagne.

TAILLE : Les mâles sont plus robustes et un peu plus grands que les femelles.

Sept caractéristiques des modèles de fourrure qui différencient (A) le chat sauvage européen (Felis silvestris) d'un chat domestique (B) (tabby), d'un chat sauvage domestique (Felis catus) ou d'un hybride. Ces derniers présentent de nombreux caractères phénotypiques du

Felis lybica, tels que le manteau partiellement tacheté et la queue moins épaisse et plus pointue ; de plus, à sexe et âge identiques, les dimensions du F. catus sont souvent plus petites que celles du F. silvestris.

(6) Différentes rayures sur le cou ;

(7) Différentes rayures sur les épaules ;
(4) Traces verticales interrompues sur les hanches et l'arrière-train chez catus ;
(5) Présence de taches sur les hanches et l'arrière-train en catus ;
(1) Extension de la ligne du dos qui se poursuit sur la queue chez catus ;

(3) Diversité évidente des bandes annulaires de la queue qui sont incomplètes chez catus ;
(2) Forme pointue de la partie terminale de la queue chez catus.

Chez le chat sauvage d'Europe, comme vous pouvez le voir clairement sur la photo, la bande dorsale noire s'arrête sur le dos à la racine de la queue. En revanche, comme le montre la figure ci-dessus, chez le chat domestique

(et dans sa forme sauvage plus semblable Felis libyca lybica), la bande dorsale noire se poursuit également sur la queue, qui est toutefois beaucoup moins dense et se termine à l'extrémité et n'a pas la forme de massue.

HABITAT : Ils vivent dans toutes sortes de bois et de

forêts, sauf dans les forêts de conifères purs. Dans le sud, ils vivent dans les forêts méditerranéennes (chênes verts, arbousiers, liège, etc.) et dans le maquis méditerranéen. Leur habitat de prédilection est la forêt de feuillus et la forêt mixte de plaine et de montagne, mais

pas à des altitudes trop élevées et avec une couverture neigeuse hivernale peu importante, bien que les populations du Caucase puissent supporter des températures très basses, grâce à leur épaisse fourrure hivernale.

REPRODUCTION : La reproduction est saisonnière dans les

habitats tempérés ou froids : accouplements en hiver au début du printemps, naissances au printemps et en été. La période de gestation est de 56-69 jours, avec des portées de 2-4 (exceptionnellement 8) petits, élevés par la femelle et indépendants à 5-10 mois.

Les mâles et les femelles atteignent la maturité sexuelle à 9-12 mois, mais ne s'accouplent probablement pas avant un an et demi.

SOCIALITÉ : Ils sont crépusculaires, solitaires et territoriaux. L'étendue du territoire des mâles, qui comprend souvent celui de deux ou trois

femelles, varie en fonction de la disponibilité des proies ; alors que 1 à 2 km2 en France et en Écosse est normal si les lièvres sont abondants, il passe à 8 à 10 km2 dans les zones où les proies sont rares. Au Portugal, un mâle avait un territoire de près de 14 km2.

CHASSE ET PROIE : Ce sont des chasseurs solitaires et crépusculaires ; la base alimentaire est constituée de rongeurs de taille petite à moyenne comme les souris, les rats, les gerbilles et les écureuils, mais aussi de nombreux lièvres ; ils peuvent aussi s'attaquer à

de petits cerfs (faons), en particulier de très jeunes chevreuils.

DURÉE DE VIE : 11 ans dans la nature, 15 ans en captivité.

MENACES ET CONSERVATION : Ils tolèrent les changements environnementaux et vivent dans les forêts utilisées pour la sylviculture dans la plus grande

partie de l'Europe ou même dans des environnements anthropisés et cultivés. Le danger pour les populations européennes (et surtout pour les chats sauvages écossais dont 88% des spécimens sont concernés) est l'hybridation plus ou moins récente, avec des chats domestiques sauvages,

dont naissent des hybrides fertiles. Il est chassé parce qu'il est considéré comme "nuisible" dans les réserves de chasse, et est victime de la chasse sportive, de la circulation sur les routes et des campagnes d'empoisonnement contre les rongeurs. Heureusement, grâce à des

projets de conservation, dans certains pays européens (Allemagne, France), la population de chats sauvages augmente.

J'espère que cette histoire sur les chats sauvage vous a plu. Les prochains threads seront sur les autres espèces de chats,

Bon week-end!

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