[Thread] Albert Camus (1913–1960)
Écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, journaliste engagé, essayiste et nouvelliste français, né le 7 novembre 1913 à Dréan, près de Annaba.
Son œuvre est fondée sur la prise de conscience de l'absurde et sur la révolte comme réponse.
Son père Lucien Auguste travaillait dans un domaine viticole, il fut mobilisé comme 2e classe dans le 1er régiment de zouaves en 1914 et meurt le 11 octobre de la même année, d’un éclat d'obus sur la tête.
Sa mère Catherine Hélène , presque sourde et illettrée,
s’installe chez sa mère à Belcourt. Elle faisait le ménage pour élever ses deux enfants Lucien Jean Étienne et Albert.
Le jeune Albert est influencé par son oncle, Gustave Acault. Anarchiste et voltairien. Boucher de métier, Acault est homme cultivé qui fréquente les loges
des francs-maçons. C’est lui qui fournit à Camus de quoi lire.
Albert fait ses études à Alger, il est vite remarqué par son instituteur, Louis Germain, alors qui n’a encore que 10 ans. Germain lui donne des cours et l'inscrit en 1924 sur la liste des candidats aux bourses.
Camus le remerciera plus tard dans son discours de réception du Prix Nobel de Littérature.
Il est reçu au lycée Bugeaud (ex. l’Émir Abdelkader), et il écrira plus tard : « J'avais honte de ma pauvreté et de ma famille. Auparavant, tout le monde était comme moi et la pauvreté
me paraissait l'air même de ce monde. Au lycée, je connus la comparaison ».
Reçu au baccalauréat, il entre en classe de philosophie en 1930. Mais en décembre, les médecins lui diagnostiquent une tuberculose. Il arrêtera le football après son séjour à l'hôpital Mustapha.
encouragé par son professeur de philosophie, Jean Grenier, qui lui fait découvrir Nietzsche, Camus se consacre alors à l’écriture restera. Il obtiendra son diplôme d’études supérieures en Lettres, section philosophie, en 1936.
Camus n’oubliera jamais d’où il vient et son œuvre est marquée d’un grand respect pour le monde ouvrier, les travailleurs et le peuple. Dès ses 22 ans, il adhère d’ailleurs au Parti communiste algérien. Il est exclu du parti deux ans plus tard, suite à un revirement idéologique
(la défense de la souveraineté française sur l’Algérie),
En 1935, il rédige son premier ouvrage, L’Envers et l’Endroit, qui décrit le quartier de son enfance, le roman n’a pas beaucoup de succès auprès des lecteurs.
Avec des amis, Il crée aussi un théâtre qu’il veut engagé et populaire, et devient rédacteur en chef du journal « Alger Républicain », rapidement interdit après la fameuse enquête en Kabylie en 1939 : « Une promenade à travers la souffrance et la faim d’un peuple »,
entre autres combats pour la liberté et la dignité, dont ses articles contre le maire d’Alger et contre l’injustice. il se rabat ainsi sur le théâtre et y fait jouer les œuvres d’André Malraux..
En 1940, Camus quitte l’Algérie pour Paris, y revient pour vivre à Oran quelques mois
en repart et, du fait de la guerre, est bloqué en France. Il n’y reviendra plus de façon permanente. Il travaille un temps pour le journal Paris-Soir, et fonde une nouvelle revue, Rivage. Il entretient une correspondance avec Malraux ; celui-ci, lecteur chez Gallimard, recommande
la publication de l’Etranger que Camus lui a fait parvenir, ainsi que le Mythe de Sisyphe.
Ces deux ouvrages paraissent en 1942, dans la plus prestigieuse maison d’édition française, alors qu’il n’a que 29 ans. Ce sont les deux premières pièces du « cycle de l’absurde »,
que Camus complétera avec Caligula et Le Malentendu.
En 1944, il rencontre Sartre : c’est le début d’une amitié qui s’achèvera en 1952 sur une brouille restée célèbre, liée à une divergence profonde sur le combat à mener pour la liberté et le peuple.
Pour Camus, rien ne peut venir légitimer la terreur, pas même la révolution : la fin ne justifie pas les moyens. Aucun combat, même celui qui serait mené pour une cause juste, ne peut se fonder sur la violence. Sartre la considère comme nécessaire pour que les choses changent
réellement. Ainsi Camus dénoncera l’intervention soviétique à Budapest, et pas Sartre qui la considère comme le prix à payer dans la lutte contre l’impérialisme.

En 1947, il se lance dans la rédaction de la Peste, (1947) qui relève d’un nouveau cycle, celui de la « révolte »,
avec les Justes (1949) et l’Homme révolté (1951).
C’est un succès littéraire, que vient récompenser le prix Nobel de littérature en 1957, obtenu un an après la publication de la Chute.
Ce prix suscite des jalousies et de nombreuses critiques
de l’intelligentsia parisienne : c’est en effet, à 44 ans, le plus jeune lauréat de ce prix, après Kipling. Cela le blesse.
Interrogé à Stockholm, par un étudiant originaire d'Algérien, sur le caractère juste de la lutte pour l'indépendance menée par le FLN en dépit des attentats
il répond : « J’ai toujours condamné la terreur. Je dois condamner aussi un terrorisme qui s’exerce aveuglément, dans les rues d’Alger par exemple, et qui un jour peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice »
Le traducteur C.G. Bjurström rapporte beaucoup plus tard une version un peu différente : « En ce moment, on lance des bombes dans les tramways d’Alger. Ma mère peut se trouver dans un de ces tramways. Si c’est cela la justice, je préfère ma mère.
Sa position lors de la guerre
pour l’indépendance de l’Algérie restera incomprise. On lui reproche de ne pas être assez clair sur ses choix en ce qui concerne la question algérienne. On demande à l’artiste d’être avant tout citoyen et de peser de son poids d’un côté ou de l’autre, du même coup, la force
symbolique de l’écriture est oubliée et la passion emporte les jugements. Camus exprime à la fin du Premier homme, une exaspération provoquée peut-être par ce climat dans lequel il vit alors : « J’en ai assez de vivre, d’agir, de sentir pour donner tort à celui-ci et raison
à celui-là. J’en ai assez de vivre selon l’image que d’autres me donnent de moi. Je décide l’autonomie, je réclame l’indépendance dans l’interdépendance. » Il est symptomatique de constater qu’il réclame pour lui-même, ce qui est « sa » solution au conflit algérien...
Après la guerre, de 1946 à 1956, s’ouvrent 10 années d’intense activité, de publications de récits, de pièces de théâtre, d’essais et de voyages. 1947 voit la sortie de La Peste, roman bien accueilli par le public, moins bien par la critique : « A première vue, Oran est, en effet
une ville ordinaire et rien de plus qu’une préfecture française de la côte algérienne. » A propos de ce roman, Mouloud Feraoun lui écrit, de Taourirt-Moussa, le 27 mai 1951 : « J’ai lu La Peste et j’ai eu l’impression d’avoir compris votre livre comme je n’en avais jamais compris
d’autres. J’avais regretté que parmi tous ces personnages, il n’y eût aucun indigène et qu’Oran fût à vos yeux qu’une banale préfecture française. Oh ! Ce n’est pas un reproche. J’ai pensé simplement que s’il n’y avait pas ce fossé entre nous, vous nous auriez mieux connus. Vous
vous seriez senti capable de parler de nous avec la même générosité dont bénéficiait tous les autres. Je regrette toujours de tout mon cœur que vous ne nous connaissiez pas suffisamment et que nous n’ayons personne pour nous comprendre, nous faire comprendre et nous aider
à nous connaître nous-mêmes. »
Camus ne tarde pas à lui répondre, le 2 juin 1951, de Paris : « Ne croyez pas que si je n’ai pas parlé des Arabes d’Oran c’est que je me sente séparé d’eux. C’est que pour les mettre en scène, il faut parler du problème qui empoisonne notre vie
à tous, en Algérie ; il aurait donc fallu écrire un autre livre que celui que je voulais faire. Et pour écrire cet autre livre d’ailleurs, il faut un talent que je ne suis pas sûr d’avoir – vous l’écririez
peut-être parce que vous savez, sans effort, vous placer au-dessus des
haines stupides qui déshonorent notre pays »
Réponse adroite mais qui montre que si le nazisme est bien, pour Camus, la peste brune, le colonialisme ne peut être traité conjointement, dans une perspective semblable. Et le « problème » qu’il représente, est placé sur un plan moral
A la sortie de L’Homme révolté, c’est aussi la polémique avec Sartre et la rupture : « Il m’apparaissait au contraire que l’homme devait affirmer la justice contre l’injustice éternelle, créer du bonheur pour protester contre l’univers du malheur»
En 1954, il rassemble de courts
essais sous le titre L’Eté dont « Retour à Tipasa » avec cette magnifique exergue extraite de Médée : « Tu as navigué d’une âme furieuse loin de la demeure paternelle, franchissant les doubles rochers de la mer, et tu habites une terre étrangère » et dans « La mer au plus près »
« J’ai grandi dans la mer et la pauvreté m’a été fabuleuse, puis j’ai perdu la mer, tous les luxes alors m’ont paru gris, la misère intolérable. Depuis, j’attends. J’attends les navires du retour, la maison des eaux, le jour limpide. Je patiente, je suis poli de toutes mes forces
On me voit passer dans de belles rues savantes, j’admire les paysages, j’applaudis comme tout le monde, je
donne la main, ce n’est pas moi qui parle. On me loue, je rêve un peu, on m’offense, je m’étonne à peine. Puis j’oublie et souris à qui m’outrage, ou je salue trop
courtoisement celui que j’aime. Que faire si je n’ai de mémoire que pour une seule image ? On me somme enfin de dire qui je suis. « Rien encore, rien encore » ...

Albert Camus fête le jour de l'an de 1960 dans sa maison de Lourmarin avec sa famille et des amis. Le 2 janvier,
Camus décide de rester et de rentrer avec sses amis, ils font une halte dans un hôtel pour la nuit à Thoissey, ils repartent le 4 janvier au matin et empruntent la Nationale 6. Michel Gallimard conduit et Albert Camus se trouve sur le siège passager avant de la voiture,
La voiture roule à très vive allure, dérape sur un sol mouillé, quitte la route et percute un premier platane, puis se disloque contre un second, les journaux évoquent une vitesse excessive, environ 180 km/h, un malaise du conducteur avec perte de contrôle de la voiture,
Albert Camus meurt sur le coup. Michel Gallimard, très gravement blessé, mourra six jours plus tard à l'hôpital. Les deux femmes assises à l'arrière s'en sortent indemnes avec quelques bosses et égratignures.
L'écrivain René Étiemble, ami de Camus, déclara : « J'ai longtemps enquêté et j'avais les preuves que cette Facel Vega était un cercueil. J'ai cherché en vain un journal qui veuille publier mon article… »

Il meurt à une mer de cette terre, sur l’autre rive de la Méditerranée.
Il reste beaucoup à dire, je vais peut être compléter mais pas tout de suite ! 3yit avec ce thread, je l'ai perdu kach 5 fois avant de l'envoyer 😭 donc li il ose critiquer, je le bloque direct 😂 yak @debouragba 😘

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