Je vais encore radoter sur le sujet mais une mutu m'a fait relancé le truc dans ma tête ce matin. j'arrive pas vraiment à trouver un écho de mon expérience dans le débat qui s'est déroule encore une fois ici
avant tout, j'aime une partie des avis dans les "deux camps" (j'aime pas trop dire ça mais les positions politiques et philo divergent donc..) et j'ai du respect pour chacune d'entre vous qui avait posé des opinions qui me semblaient parfois partiellement valables, parfois pas.
bref l'idée de la gueguerre m'intéresse pas. tout ce qui m'intéresse c'est d'avoir réussi à trouver une voie (sortie de l'hétérosexualité) et de réussir à poser une réflexion sur mon passé. et comme il est midi et que sonneper va lire c'est parfait
j'ai eu une longue introspection sur une période étrange de ma vie où je me suis remise à coucher ac un gars cis (je précise pcq c'est juste un fait) alors que je sortais tt juste d'une looongue relation lesbienne.
c'est une periode où je lisais bcp de sexpos, je considérais dworkin comme une imbécile (eh ui) et je tenais bcp au discours du "coucher avec des hommes cis WOUOUH BAH GOOD FOR THEM BE A SLUT MIAM MIAM qui suis-je pour juger"
j'étais pro-p*rn, je m'intéressais au s*xwork en mode "bah grosse révolution vraiment!!!", je lisais l'histoire de l'industrie et je commençais à oblitérer les 99% oppressif de cette industrie. bref j'étais sexpos et je me suis dit "bah en vrai?? pourquoi pas moi"
alors non g pas fait de s*xwork (hormi vendre des pics) mais j'ai commencé à me dire "bah ca tombe je rate un truc avec les mecs cis, je suis peut-être pas lesbienne peut-être je suis bi?" sachant que j'étais lesbienne since mes 16 ans.
jprécise avant mes 16 piges, j'avais deja eu des gars (aussi, j'étais très jeune qd g couché pr la prems). et je me suis dis tiens ca tombe etre lesbienne c'était juste UNE PHASE PTDR. et je sais plus trop comment ni pq mais j'ai repris contact ac un gars que jconnaissais
en me disant "bah jle trouve pétable... ET SI JE LE PETAIS?" bref je me disais que c'était normal d'en avoir envie alors franchement balek, vive la révolution seksuel, i'm gonna be a slut!!!!!!
bref, je pète le gars pendant quelques semaines. je le dis à personne (quasi) en plus le gars trompait sa meuf on a regular basis. et y'a pas longtemps. j'ai pris conscience de plein de choses. et ça me fait vraiment très bizarre
avec le recul. je repense au fait mes lectures sexpos' que je pensais utiles CAR TROP FEMINISTES HIHI m'envoyaient littéralement au casse-gueule. je prenais ni contraception ni rien. une fois j'ai dis non le gars a quand même continuer. et j'ai trouvé ça normal.
je me suis dis "bah allez c'est RRRRR graaande lol il te kiffe juste il peut pas s'arrêter tu le rend ouf". et je trouvais ça FLATTEUR. flatteur. grosse flatterie la bite pas voulue qui te fait peur pcq tu peu tomber en cloque. excellent. bref.
d'avoir inclus un mec cis dans ma vie juste pqrce que je croyais ça vivifiant (tu parles) et féministe, ça m'a juste inspiré de la peur et je l'ai considéré en mode "bah c'est normal tu acceptes ton attirance pour les hommes!! ca fait peur c'est normal". mhhhhhbitch lol
je croyais que parce que cette attirance était là, elle était forcément à assouvir et à "consommer". c'était juste un doux mélange de discours sexpos-tumblr, de féminisme hétéro et de manque de conception politique de mon lesbianisme
le gars m'avait dit "ouais tu vois t'es pas lesbienne faut se laisser aller parfois wink wink" bah ouais fdp t'y trouves ton compte donc évidemment. j'ai nudé alors que j'avais jms fait ça. sans penser au conséquence hein mdr. le gars baisait une gouine pour lui c'était miracle
tout ceci est décousu mais j'en ai jamais parlé en ces termes (j'ai écris un zine a demi mots dessus mais c'est tout). j'ai mis un terme a la relation quand j'ai été lassée et je captais enfin que y'a des choses qui me mettait mal a l'aise.
je vais pas parler des pratiques que j'ai accepté dans la confusion en me disant "THIS IS FEMINISM GO TESTER LA GORGE PRONFONDE IHIHI" alors qu'en vrai mais mon dieu pourquoi seigneur petit jésus?
j'ai longtemps voulu éviter de reparler de tout ça. mais le débat actuel fait que je crois que c'est nécessaire de se pencher sur ce parcours là. je suis lesbienne, j'étais lesbienne et pourtant y'a eu un truc, une coercition, une obligation, une pression qui a fait que-
- je voulais me prouver un truc. je voulais prendre une revanche sur le fait que je n'avais jamais été considérée comme désirable par les hommes (c-a-d en dehors des marqueurs esthetiques de la bonne meuf). qd des hommes ont montré leur intéret à mon égard du coup, gt flattée
et je me suis dit "BAH EN VRAI IL ME KIFFE OH BAH TOP BAISONS" mhhhhh mais oui vous le sentez la bonne heterosexualite compulsive comme on l'aime.
même si y'avait pas de relation romantique, gt attachée a ce que ca me procurait à l'égo: ah enfin!!! gt desirable pour la classe des hommes youpi!!!!!" tout ce mélange de choses ont fait que j'ai été poussée à faire ça, recoucher avec un homme cis alors que je sortais-
-d'une relation lesb cool dans son ensemble pour une relation entre mes 18 et 24 ans. du coup il ya quelques mois je me suis vraiment demandée POURQUOI j'avais consommé une attirance, pourquoi j'avais voulu faire ça? keskikekoa?
et la réponse s'est simplement que les femmes sont formatés à coucher avec des gars parce que ça peut procurer une forme de consolation; le patriarcat fait que votre estime de vous passe par l'opinion que les hommes ont de vous.
et qu'on se l'avoue ou non, c'est un fait. et je crois que moi c'est ce qui m'a poussé à faire ça, à accepter la sacrosainte bite au cismec pour me sentir revivre. du coup ça me lance sur un autre sujet. (putain c long pardon d'avance)
je me disais "mais en fait J'AiMe La BiTe 😜😜😜?!?" dit la grosse boloss qui baisait avec gode depuis perpet mais qui pensait que y'avait une différence mdr
j'ai commencé à me dire "C PA PAAAAREIIIL" (oof chaud) et je voulais aussi ajouter ça a mon curriculum du cul (oui c tout un concept aussi ça poussez les femmes aux exp multiples car c bon pour vous mesdames!!!!)
au final ça ne m'a rien apporté. le sex etait nul (mais j'arrivais à me convaincre du contraire). le gars etait nul. il avait des idées de merde ce gros con edgy artist de mes couilles ptdr bref le whiteboi par excellence. et je le haissais hein mais jtrouvais ca cool lol
j'ai longtemps confondu mon attirance pour la masculinité (ensemble de codes qui sont rapportés à la classe des hommes et qui la formate, entre autres choses) et une attirance pour les hommes hetero (les individus qui jouissent de leurs privileges au sommet de la pyramide)
il a fallu que j'arrive à mes 29 PIGES pour comprendre la différence. je suis attirée certains hommes je les trouve hyper bo hyper petables mais plus jamais de la vie je ferais quoique ce soit de cela. à aucun moment je ne veux ni relationner, ni baiser ni rien.
parce que c'est nocif. parce que je ne veux plus qu'un mec se dise "UHUHUH eh les gouines sont baisables en fait faut juste forcer un peu" ou "elles sont jamais vrmnt lesb, elles cèdent fastoch". plus jamais je veux faciliter ça.
aujourd'hui dieu merci j'ai compris la différence: je peux aimer la masculinité et détester les gars. trankilou. j'ai une meuf qui passe pour un mec parfois. qui est un softbutch sur les bords. et sa masculinité est une composante indéniable de mon attirance physique pour elle.
je ne vais surtout pas lancer le débat mectrans-gouin ect car je n'ai jamais vécu de relation de ce type et ça me dépasse en terme d'exp donc espérez pas une réponse à cette question de ma part. aujourdh'ui je fais la distinction entre mec trans et cis pour une raison précise.
je vous avoue je verse ma larme en ecrivant tout ça pcq woof ca fait du bien de pas en avoir honte en vrai jsuis coupable de rien. j'ai juste eu un parcours qui etait fait de lectures au moment, quand je n'avais pas toutes les clefs pour comprendre.
j'en ai fais les frais, le discours sexpos peut etre dangereux je dis ça sans animosité aucune pour celles qui s'en revendiquent ajd. si vous arrivez à composer avec ça, c'est que vous êtes au fait dans vos discours philo/politiques ect et que vous gérez vos propres batailles
encore une fois aucune meuf ne doit une sexualité respectable à PERSONNE. c'est deja relou à vivre les injonctions au cul, au non-cul, au sexpos, ect je crois qu'on a pas besoin de se tirer dans les pattes (et zero tone policing ici pcq jcrois que toute colère est justifiée)
j'en parlais en privé mais il ya parfois des dimensions qui nous échappent, des parcours qui nous semblent chelou mais on connait pas le bail derrière chacune des revendications de chaque meuf. je crois que parfois faut savoir prendre du recul meme si on est convaincue-
- de son propre discours à soi, et qu'on a nos propres idées/valeurs politiques ect qui nous conviennent, et on aimerait que tout le monde soit d'acc avec nous sauf que bah la réalité de certaines n'est pas la notre d'où l'intéret de parfois voir l'individu dans le systemique
pour moi, recoucher ac ce mec, c'était trouver à nouveau une consolation, j'étais persuadée qu'aucune autre meuf voudrait de moi, je devais m'estimer heureuse que qqun nique avec moi. je voyais les lesb' hypes minces blanches valides et je me disais que j'avais aucune chance
faut avoir de la merde dans les yeux pour oublier que le lesbianisme n'est pas exempt de racisme, validisme, grossophobie, transmisogynie. surtout dans les milieux hypes de grandes villes pcq justement on hype certains corps, certains modes de vie ect.
en conclusion; vous ne trouverez pas auprès de moi une réponse tranchée. mon parcours fait que j'ai pu me caser, avec une relation stable avec une femme, et politiser mon lesbianisme. mais imaginons si ca avait pas été le cas? j'en sais rien, où j'en serais aujourd'hui?
j'ai couché avec un mec en me définissant comme lesbienne pcq le pouvoir du patriarcat fait que je voulais pas me sentir seule, je voulais etre désirable, peu importe ce que ça me faisait ressentir. je voulais pas être de côté. et c'est mtn que jle vois.
il y a des réalités qui font que des meufs vont s'en rendre compte et pas pouvoir l'appliquer pourtant. y'a des meufs qui vont jamais s'en rendre compte. y'en a qui vont le faire sur un tard... bref je suis lesbienne, j'aime la masculinité y'a rien de contradictoire la dedans-
mais j'ai eu la chance de pouvoir vivre mon lesbianisme de facon épanouie, avec qqun de cool que j'aime. en d'autres circonstances, mon discours aurait peut etre été différent, j'en sais rien. mais il faut nous écouter dans la multiplicités de nos parcours.
il faut comprendre que certaines lesbiennes composent avec : leurs attirances, leurs pratiques, leurs conditions de vie, leurs corps, leurs apparences ect... et tout ça n'est pas toujours une belle symbiose idyllique. encore une fois, il faut être à l'écoute.
et c'est pour ça aussi que les discours disant que les lesb sont des bi-haters, vous devez les contrer, ça ne fait qu'effacer les expériences similaires aux miennes, ça ne fait que renforcer un fossé déjà bien creusé.
et "lesbianisons les masses", même si une formule que j'aime et que je partage, on va devoir revoir notre manière de faire passer ce formidable adage. pcq on est pas toutes égales dans cette réalisation que le lesbianisme c'est ce qu'il y a de mieux
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