Beaucoup de RT sur ce post hier alors je vais préciser ma pensée malgré tout en avec une brochette de tweets supplémentaires :
La Justice ou plutôt l'INjustice est un fléau qui sévit au-delà de la question policière voir même qui motive certaines de ces violences.
https://twitter.com/WeDoNotWantWar1/status/1276604598829092864
La Justice ou plutôt l'INjustice est un fléau qui sévit au-delà de la question policière voir même qui motive certaines de ces violences.

Globalement du côté manifestant/contestataire, l'impression que la #justice est toujours du côté des puissants, car cela s'illustre souvent, pousse à remettre en cause la démocratie/république alors qualifiée d'hypocrite/mensongère/défaillante.

Quand l'égalité devant la Loi n'est pas respectée, de surcroit lorsque cette inégalité se voit produite par les tribunaux eux-mêmes, que des riches ou protégés s'en tirent avec des choses incroyables, on a envie de tout foutre en l'air. On se dit...
De l'autre côté du spectre, il y a les flics. Pour beaucoup d'entre eux, la justice ne punit pas assez sévèrement les délinquants ou criminels qu'ils attrapent/interpellent. Des peines non effectuées, raccourcies, ou un arsenal légal limité face aux mineurs produisent la récidive
Pour eux c'est un peu comme le dit le flic dans "Jackie Brown" : "On se demande pourquoi on bosse". Je suis certain que nombre d'entre eux sont convaincus que la justice/les tribunaux ne sont pas dissuasifs, ne représentent plus une sanction valable etc.
D'une part saoulés de bosser "pour rien" et de se mettre en danger pour potentiellement recroiser des gens qu'ils neutralisent, d'autre part convaincus qu'il faut malgré tout "marquer le coup" pour que les interpellés craignent d'être à nouveau arrêtés : ils tabassent.
Je pense qu'on ne peut pas faire une généralité et dire que tous sont comme ça. En manifs c'est encore différent d'ailleurs car le but n'est théoriquement pas "d'interpeller" les manifestants qui souvent se font gazer/matraquer sans raison manifeste.
En manifs, les CRS sont foutus là comme des punching-ball, des gens aux méthodes énervantes, les doctrines les placent il me semble en "remparts" entre le peuple et ses représentants et le but est que nous nous focalisions sur eux plutôt que sur des politiciens.
Ils servent à nous énerver contre eux, et pas les responsables. D'ailleurs souvent on voit que ces violences policières en manifs permettent d'en faire un sujet en soi lors des protestations suivantes ; cela dilue les revendications premières.
En 2016 on l'a vu. Contre la réforme des lois du travail. Ca a tapé sévère, les journalistes ont pris, des CRS les ciblant notamment en tirs tendus avec des lanceurs de grenades etc. Des jeunes ont pris cher, comme ce fameux uppercut sur un lycéen.
A Nuit Debout des expéditions punitives en pleine nuit nous ont montré des CRS tabassant façon milice, foutant aux égouts la soupe "populaire". Avec des agents déguisés en tshirts punisher aussi. Bref. La "violence légitime" est une esquive systémique.
Le piège consistant à nous faire entrer en confrontation permanente avec les FDO/CRS, ce qu'on a vu avec les samedis des GJ. Ca devenait le sport du week-end quoi, le classico du samedi. Les images de violences permettant aussi de rendre impopulaire la contestation.
Donc d'une part je pense qu'il y a le problème de l'injustice/impunité ou le manque d'efficacité de la justice, qui est l'un des fondamentaux de la démocratie et de "l'égalité" ; d'une autre il y a la "violence légitime" qui sert davantage à énerver qu'à pacifier.
Mais voilà on m'a parlé hier de cas où la justice fait n'importe quoi sans qu'il ne s'agisse de flics ou de manifestants. Parfois des gens font des choses qui appellent de véritables sanctions et s'en tirent en sursis, avec des amendes etc car "y'a pas assez de place" en prison.
En soi la justice est limitée par des problèmes pratiques, une situation qui pousse aux "petits arrangements", ou à des condamnations alternatives, la justice est une boîte de pansements pour des jambes de bois. Cela énerve tout le monde. TOUT LE MONDE.
Les flics évidemment ne sont pas épargnés par cette colère car à la différence de vous et moi ils sont concernés par la chaîne judiciaire, ils sont un maillon du game. Et généralement je pense qu'ils se disent être celui qui est le plus en tension.
Bien sur les attitudes et idéologies racistes de certains agents motivent leurs abus. Mais ces dernières sont sans nul doute renforcées par cette situation de la justice. Un flic qui ferait sa carrière en banlieue verrait énormément/majoritairement de personnes racisées.
Car qu'on l'admette ou pas, les banlieues parisiennes etc sont des ghettos, des cages à poules, on a entassé des populations ici et d'autres ont fini par partir. DONC, le flic voit des maghrébins, des noirs etc toute la journée. Il ne voit pas le reste du pays.
Lui "l'impunité" ou "l'injustice" il l'associe (à tort) aux populations qu'il fréquente. J'en suis sur. Les médias ayant longtemps présenté les banlieues comme LE lieu unique de la délinquance et de la criminalité (à tort aussi) c'est comme si tout le problème français était là.
A l'autre bout du pays, Marcel, Jean-Pierre et Christiane regardent les infos et sont convaincus que les maghrébins et les noirs sont les criminels du pays. Que "c'est dans leur sang" ; le racisme en partie vient de là selon moi. Il naît d'une situation d'injustice.
Et d'un biais de perception poussé par les médias et les politiciens, qui eux-mêmes s'en tirent souvent avec la justice. Simplement eux sont "du côté de l'ordre" ou du système. Assermentés pour certains, sacralisés pour d'autres, donc pas assimilés à des délinquants "par nature".
Les manifestants aussi ont subi cet amalgame durant GJ ou Nuit Debout. Ou toute autre manif. Mais c'est bien l'INJUSTICE qui pousse les gens à manifester et à dire que cette démocratie est une mi-molle dictatoriale. C'est l'injustice qui énerve des flics ici ou là.
Et c'est l'injustice ou la justice vraiment pas dissuasive qui fait perdurer la délinquance, la criminalité, qui voit des gens récidiver comme des violeurs qui se retrouvent dehors en deux temps trois mouvements. Où est la justice pour les victimes ?
BREF. J'explique tout ça façon bordélique, c'est pas une pensée organisée j'ai pas fait d'brouillon pour ce thread. Donc excusez les divagations qui vous feraient déduire de mauvaises choses sur mon compte, le but n'est pas d'alimenter les rancoeurs.
Au contraire. J'aimerais qu'on puisse trouver les dénominateurs communs, car la République est un miroir dont l'image est plus ou moins complète, plus ou moins fidèle, selon qu'on place ou non des obstacles entre lui et nous.