[THREAD] Des chiffres sortis de leurs contextes et interprétés au service de son idéologie, une rhétorique zemmourienne, une succession d'informations soigneusement sélectionnées qui sert son discours manipulateur le tout articulé de manière à ce que cela semble logique 1/
et agrémenté de refs et de montages dignes des forumeurs du 18-25 (dont on connait la doctrine raciste et xénophobes dominante). Cette vidéo sur le "fameux privilège blanc" est risible et n'a pour seul et unique but de décrédibiliser et minimiser les combats des concernés . 2/
Valek affirme je cite "qu'il n'y a aucun biais racial dans le nombre de personnes tuées par la police." Pour justifier cela il utilise des chiffres sans prendre en compte la proportion de chaque race dans la population. Il y a bien 2 fois plus de blancs que de noirs 3/
qui sont tués par la police aux Etats-unis mais si on regarde en fonction de la proportion de la population sachant que les blancs représentent 76% de la population américaine et les noirs seulement 13%, la tendance s'inverse totalement. 30 noirs par millions sont tués 4/
par balle par la police chaque année contre 12 blancs par millions. En ne précisant pas cela, Valek fait une omission d'informations majeures de manière à ce que cela serve son discours 5/
Par ailleurs, il affirme "qu'une étude montre entre autre que les contrôles routiers étaient plus fréquent envers la population noire que blanche. Là où certains crieront au racisme, on pourrait le justifier par le contexte de la pauvreté qui entraîne une surcriminalité" 6/
qui entraîne elle-même un abus de contrôle, ce qui nous amène non pas à un problème de race mais à un problème social." Or on ne peut traiter la question sociale sans parler de la question raciale car les deux sont intrinsèquement liés et font système SURTOUT aux Etats-Unis 7/
où des parties de son histoire ont largement contribuées et continuent à contribuer à la situation sociale des noirs américains comme tout d'abord,
l'esclavage : les descendants d'esclaves n'ont jamais perçu de compensation du gouvernement pour leurs années d'esclavage 8/
l'esclavage : les descendants d'esclaves n'ont jamais perçu de compensation du gouvernement pour leurs années d'esclavage 8/
Et comme la richesse se transmet de génération en génération, les noirs ont été très largement désavantagés économiquement par rapport aux blancs ce qui a toujours un impact sur la situation économique et sociale actuelle des noirs américains. 9/
On a ensuite les lois Jim Crow jusque dans les années 60 qui instaurent la ségrégation raciale, à cette époque les noirs n'ont pas le droit de devenir propriétaires immobiliers ce qui a également une influence sur la situation sociale actuelle des noirs américains puisque 10/
les deux tiers de la richesse des Américains proviennent de la propriété immobilière (qui se transmet de génération en génération). 11/
La situation sociale actuelle des noirs américains provient également d'un new deal discriminatoire. En effet, après la grande dépression des années 30, le gouvernement américain veut relancer l'économie avec notamment une loi sur le salaire fédéral minimum sauf 12/
qu'elle ne s'applique pas aux secteurs où les noirs sont les plus nombreux comme la restauration, l'agriculture et les maisons de retraite donc enrichissement des blancs mais les noirs eux peuvent continuer à être pauvres. Pauvreté qui, là encore se transmet de génération 13/
en génération de part le processus de reproduction sociale donc par conséquent, pauvreté des noirs américains dans la société actuelle. 14/
Le noirs et les blancs vivent dans des quartiers séparés, les écoles des quartiers où vivent les noirs sont moins bien financés donc plus d'échec scolaire -> pauvreté, délinquance -> contrôles routiers au faciès -> contrôles au faciès.-> question sociale = question raciale 15/
16/ Valek tente de nous expliquer qu'en France aussi, on tente de suppléer la question sociale par la question raciale, sauf que là aussi, les deux sont liés (même si bien évidement la situation au USA et France est différente). En effet, un rapport de 2010 du Comité pour 16/
la mesure de la diversité et l’évaluation des discriminations nous dit que "Les discriminations minent la République au mépris de son idéal d’égalité et des lois qui les sanctionnent. Tous les domaines de la vie sociale sont touchés. Le monde du travail, d’abord, 17/
où la sélection par l’origine se révèle dans les testings mais aussi dans des risques de chômage doublés ou triplés qui accablent les immigrés d’origine maghrébine, africaine ou turque ainsi que leurs enfants, sans que ces écarts puissent
s’expliquer uniquement par des 18/
s’expliquer uniquement par des 18/
facteurs sociaux. Le logement, ensuite, où la ségrégation sociale se double d’une ségrégation ethnique. Fait marquant, les filtrages discriminatoires se produisent dans le parc privé et dans le parc social. L’école n’est pas davantage épargnée 19/
bien que les formes prises par les discriminations y soient
plus difficilement identifiables. Ce sont enfin les services publics qui sont sur la sellette, à commencer par la police et ses relations avec les « jeunes des quartiers ». 20/
plus difficilement identifiables. Ce sont enfin les services publics qui sont sur la sellette, à commencer par la police et ses relations avec les « jeunes des quartiers ». 20/
L’accumulation va bien au-delà de dysfonctionnements localisés ou de comportements ponctuels. Elle fait système."
Donc ne pas vouloir prendre en compte la question raciale dans la question sociale ne fait que desservir le combat contre les inégalités. 21/
Donc ne pas vouloir prendre en compte la question raciale dans la question sociale ne fait que desservir le combat contre les inégalités. 21/
De plus, Valek tente de faire passer le mouvement BLM en ne montrant uniquement ses dérives (minoritaires) de manière à faire passer l'ensemble pour un mouvement anti-blanc ou anti-France alors que 22/
c'est simplement un mouvement qui lutte pour l'égalité des droits (dans les faits et pas uniquement dans les textes). Par ailleurs, il qualifie les sociologues, journalistes etc. qui théorisent et mettent des mots sur l'expérience collective 23/
des minorités de "condescendants" mais minimise les combats des personnes racisées en parlant de victimisation et donc indirectement dicte aux personnes concernées comment elles devraient se comporter ou se sentir face aux discriminations qu'elles-mêmes subissent. 24/
Qui est le condescendant dans l'histoire ?Certes les dérives du mouvement vers le "whitebashing" sont condamnables, mais ce n'est pas une raison pour généraliser cela à tout le mouvement et passer à côté de l'essence même de ce mouvement dans l'unique but de le décrédibiliser 25/
En résumé : décontextualisation, vulgarisation d'un sujet de société complexe, comparaisons foireuses mais néanmoins je le reconnais quelques idées pas totalement fausses. Mais bon, il peut être fier de lui j'imagine qu'il sera érigé en nouvelle icône de l'extrême droite