Bon.

Parlons de l'AAH.

Lisez ce thread, partagez ce thread, parce que ce que je veux expliquer ici me semble important. J'espère que j'y arriverai.

Le principe de l'AAH est assez simple : si vous êtes trop handicapé pour travailler, on vous donne une pension.

Pour calculer le montant de cette pension, on prend en compte les revenus du COUPLE.

Je ne vais m'intéresser que au cas d'une personne ayant l'AAH,

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en couple avec une personne n'ayant pas l'AAH.

C'est pas qu'il n'y ait rien à dire à propos des autres cas, mais ce dont je vais parler ici concerne ce cas précis.

C'est le cas générique d'une personne à l'AAH et en couple. Dans ce cas là, le fait que les revenus

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pris en compte soient ceux du couple est un problème. ça alimente la dépendance financière des personnes handicapées, pour rappel les femmes handis sont ~4 fois + victimes de violences conjugales. On y reviendra.

Donc on a 4 cas possibles.

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1)Personne dans le couple n'a de revenus.
2)Seule la personne n'ayant pas l'AAH a des revenus.
3)Les deux personnes ont des revenus.
4)Seule la personne ayant l'AAH a des revenus.

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Premier cas : personne n'a de revenus.

Dans ce cas là, le fait de prendre en compte les revenus du couple ne change strictement rien. Donc on peut bien l'abroger.

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Deuxième cas : la personne n'ayant pas l'AAH a des revenus.

Là, en fonction du nombre d'enfants, des revenus du couple, l'AAH peut être diminuée jusqu'à zéro. Si elle atteint zéro, la personne ayant l'AAH est en dépendance totale. C'est une situation très dangereuse,

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comme dit plus haut les femmes handicapées sont environ quatre fois plus victimes de violences conjugales que les femmes valides. La dépendance financière est un facteur connu qui exacerbe ce genre de situation. Si le couple prend fin, l'AAH n'est pas réattribuée tout de

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suite, ça peut être très long. Donc c'est une entrave à la liberté de la personne.

Et même quand ça se passe bien, c'est une situation difficile, aussi bien psychologiquement, que pour l'équilibre du couple. Par ailleurs, c'est aussi une perte financière pour le couple

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car si la personne qui travaille a des revenus qui se situent entre le seuil où l'AAH arrive à zéro, et ce seuil+le montant max de l'AAH, alors on peut considérer qu'une partie de son travail ne lui rapporte rien : si il gagnait moins, l'AAH compenserait et le couple

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gagnerait la même chose. Cette règle n'est donc dans ce cas au bénéfice de personne.

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troisième cas : tout le monde travaille.

Si la personne disposant de l'AAH ne gagne pas de quoi arriver, seule, au seuil où l'AAH est réduite à zéro, voire le deuxième cas. Sinon, voire le premier cas.

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Et enfin, le quatrième cas : la personne ayant l'AAH est la seule à travailler.

c'est rare, mais ça arrive. Dans ce cas, le couple peut continuer à percevoir l'AAH même si la personne qui en est bénéficiaire n'en aurait rien reçu si elle était célibataire.

L'AAH devient

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alors une "aide à l'aidant".

Ce qui n'est absolument pas le but de l'AAH.

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Donc en résumé, le fait que l'AAH soit plafonnée sur les revenus du couple, est :
-soit sans impact
-soit préjudiciable à la personne handicapée
-soit au bénéfice d'une personne valide

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(un sondage approche : pensez à y répondre AVANT de lire la suite, c'est important)

On a donc une aide aux personnes handicapées (allocation adulte handicapée) dont le calcul intègre une mécanique qui est au bénéfice des VALIDES.

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Question.

Si une personne, sachant tout cela, vous expliquait que cette raison justifie de conserver ce mode de calcul.

Est-ce que vous trouveriez-ça validiste ?

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Est-ce que vous vous sentiriez insulté.e, dénigré.e ?

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Personnellement, je trouve cette position validiste. Je la trouve insultante, et honteuse. Parce qu'elle dénote d'une volonté latente de mettre l'existence des handicapés au service des valides.

Pourquoi je vous parle de tout cela, me direz-vous ?

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Parce que c'est exactement comme ça que Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, justifie sa position EN FAVEUR de ce fonctionnement.

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je cite :

"Madame Buffet, vous le savez pour avoir travaillé sur cette question : une personne en situation de handicap bénéficiant de l’AAH et qui travaille alors que son conjoint ne travaille pas – on oublie bien souvent que cela peut être la personne handicapée qui

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assure le revenu du foyer – est elle aussi protégée par la familialisation."

source :
http://www.assemblee-nationale.fr/15/cri/2019-2020/20200142.asp

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Comment croire que Sophie Cluzel œuvre dans l'intérêt des personnes handicapées, alors qu'à propos d'un outil central du gouvernement français vis-à-vis du handicap, elle défend un fonctionnement qui est AU DÉTRIMENT des personnes handicapées ?

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J'en profite pour rappeler que Sophie Cluzel aime bien parler de la charité du gouvernement Macron pour les handicapés, mais que quand on y regarde de plus près...

...C'est plutôt économique, comme charité =___= https://twitter.com/SandroSwordfire/status/1188288081000128512