[THREAD] L’affaire du petit Grégory, un enfant de 4ans retrouvé mort dans la Vologne (Vosges), les mains liées, et toujours pas résolue, 36ans après.
PARTIE 1/2
Gregory Villement est le fils de Jean-Marie Villemin (abrégé JMV) et de Christine Villemin (abrégée CV). JMV est contremaître dans une usine de sièges automobiles, et CV est couturière dans une entreprise de son village. Ils sont mariés ensemble depuis 1979.
Les parents et leur enfant habitent le village paisible de Lépanges-sur-Vologne, dans les Vosges, à 20km d’Épinal. Ils vivent une vie paisible et heureuse, surtout depuis la venue du petit Gregory, né le 24 août 1980.
Le mardi 16 octobre 1984, CV récupère Gregory chez sa nourrice vers 16:55 et le ramène chez lui. Elle le couvre car celui-ci veut jouer dehors. CV se met alors à repasser avec la musique assez forte. Vers 17:20, elle va pour chercher son fils dans le jardin mais ne le voit pas!
Elle prend alors sa voiture et fait le tour du village et des copains du petit. Elle alerte alors la police a 17:50 de la disparition. A 17:30, un « corbeau » appelle le frère aîné de JMV pour revendiquer l’enlèvement et le crime.
Le corbeau a dit au téléphone: « Je te téléphone car cela ne répond pas à côté. Je me suis vengé du chef et j'ai kidnappé son fils. Je l'ai étranglé et je l'ai jeté à la Vologne. Sa mère est en train de le rechercher mais elle ne le trouvera pas. Ma vengeance est faite. »
A 21:15, le corps sans vie du petit Gregory est retrouvé à Docelles, dans un barrage, avec les mains liées. Cette photo a été prise par un pompier lors de la sortie de l’eau.
JMV reçoit le lendemain une lettre anonyme qui dit: « J'espère que tu mourras de chagrin le chef. Ce n'est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance. Pauvre con ». Cette lettre a été postée à Lépanges le jour du meurtre, peu avant 17:15.
La famille Villemin déclare alors recevoir depuis près de 3ans des menaces téléphoniques venant d’un corbeau à la voix rauque. Aujourd’hui, personne ne sait qui était le corbeau, ou s’il agissait seul.
L’autopsie ne révèle pas avec certitude la cause de la mort, mais la noyade est la plus probable. Aucun coups ne sont retrouvés sur le corps ni aucune traces de luttes.
Roger Jacquel est en premier lieu suspecté d’être le corbeau. Il est le demi frère de JMV. Or son alibi le jour du crime le met hors de cause.
C’est le juge Jean Michel Lambert qui a l’enquête à sa charge.
Le jeudi 18 octobre 1984, 140 membres ou proches de la famille Villemin sont soumis à l'« épreuve de la dictée ». Cela consiste à écrire beaucoup de pages dont celles écrites par le corbeau, pour retrouver des similitudes.
Le lundi 22 octobre 1984, un premier portrait-robot d'un homme qui aurait rôdé à côté de la poste de Lépanges le soir du crime est diffusé : 40 ans, 1,80 m, de forte corpulence, portant des lunettes, avec des cheveux châtains mi-longs.
Le 25/10/1984, les gendarmes entament une reconstitution du crime, et concluent que l’enfant a été jeté dans l’eau depuis le centre de Docelles, derrière chez les pompiers.
Le lundi 22 octobre 1984, les gendarmes reçoivent un coup de téléphone. Il s'agit de Marie-Ange Laroche, qui appelle d'un café. Ils la convoquent à la gendarmerie et la placent en garde à vue pour vérifier son emploi du temps.
C'est après son témoignage insolite que les gendarmes sont amenés à interroger son mari Bernard Laroche sur son emploi du temps, et le suspectant, à lui faire passer le test de la dictée, qu'ils adressent aussitôt à l'expert.
Le 30/10/1984, les experts en écriture déclarent que Bernard Laroche pourrait être l’auteur des lettres. Les gendarmes arrêtent donc le couple Laroche, mais qui a un alibi. Ils sont alors relâchés
Laroche a prétendu être chez sa tante Louisette. Murielle Bolle, 15ans, vit chez le couple Laroche. Elle est la soeur de Marie-Ange. Elle confirme que Bernard était chez Louisette, mais fait volte-face en le mettant en cause, puis deux jours après rechange sa déclaration initiale
Or des dires entre Murielle et Bernard ne concordent pas. Elle déclare avoir accompagné Laroche jusqu’à une maison à Lépanges, identifiée comme celle de JMV.
Elle affirme que Laroche aurait fait monté un enfant sur la banquette arrière, l’avoir amené à Docelles, être sorti de la voiture avec l’enfant, et avoir vu Laroche revenir seul!
Bernard Laroche est alors inculpé pour assassinat, il est arrêté le 5/11/1984. Mais le lendemain, Murielle dit que les gendarmes ont fait pression sur elle, « Ils m'ont traitée de menteuse. [...] L'un d'eux m'a lancé : « Toi, t'as couché avec Laroche. »
Le mobile de Laroche pourrait être la jalousie. Il aurait été jaloux de la belle maison du couple Villemain ainsi que de leur relation, car son couple avec Marie-Ange battait de l’aile.
Le juge Lambert n’est ps étonné des rétractations de Bolle et penses tout de même détenir des preuves concrètes. De plus, la signature du corbeau contenant « LB », comme Laroche Bernard, est une preuve.
Or le juge a perdu la lettre en question. Seules des copies sont trouvées, ce que empêche un prélèvement ADN. Le 4/02/1985, Laroche est libéré de prison contre l’avis du ministère public d’Épinal. Devant les journalistes, JMV indique qu’il va le tuer.
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