[Thread] George Orwell [Eric Arthur Blair] (1903–1950)

« A cinquante ans, chacun a le visage qu’il mérite », écrivait George Orwell. A moins de 50 ans, le sien était devenu une icône.

Naît au Bengale (Inde) le 25 juin 1903, il effectue toute sa scolarité en Grande-Bretagne. https://twitter.com/PoDZeidoon/status/1276147823726166016
Il s'engage dans l'armée britannique en 1922 et devient sergent en Birmanie. Il démissionne en 1927 et retourne à Londres pour se consacrer à l'écriture.
C'est d'ailleurs de cette expérience qu'il tire son dégoût de l'impérialisme.
Il vit quelques mois à Paris en 1928 et publie
en 1933 "Dans la dèche à Paris et à Londres",
En 1936, il réalise un reportage sur les conditions de travail des mineurs dans le nord du pays. Ses écrits témoignent de cette misère sociale. La même année, il rejoint en Espagne les milices républicaines.
Blessé, il rentre à Londres en 1937. Il écrit alors "Hommage à la Catalogne" pour dénoncer la répression. En 1945, il devient chroniqueur politique en France et en Allemagne.
Son honnêteté se reflète vite dans ses écrits. Il était humaniste et d’une grande moralité.
Reporter antitotalitaire écrivain visionnaire, il a fait de la dystopie un art. Pour beaucoup, Orwell est un phare brillant par son héritage sans testament que se disputent populistes et anarchistes, conservateurs et progressistes.
L’œuvre orwellienne est impressionnante, à travers ses carrière d’écrivain et de journaliste, il était son propre critique, ne se contentait pas de dire bêtement la vérité comme tout journaliste, lui explorait aussi l’imaginaire et en faire ressortir les plus grandes fantaisies.
Deux missions que tout oppose, pourtant, lui réussit brillamment à les accorder. Ce fut un essayiste hors pair, son écriture se voulait éthique, très journalistique au fond, simple, mais pourvue de la force nécessaire pour dire la vérité.
« Bannir le pittoresque au profit de l’exactitude. […] La bonne prose est comme une vitre transparente », assène-t-il. L’art de l’auteur culmine dans son propre effacement, le style orwellien s’oublie : ne reste que le propos, froid comme l’acier.
« Orwell a créé là une forme neuve qu’il devait dans la suite porter à sa perfection et qui demeure, dans l’ordre purement littéraire, sa contribution stylistique la plus originale : la transmutation du journalisme en art, la recréation du réel sous le déguisement d’un reportage
objectif, minutieusement attaché aux faits. » (Simon Leys), Avec Orwell, la vérité des faits ne saurait exister à l’état pur. Les faits par eux-mêmes ne forment jamais qu’un chaos dénué de sens : seule la création artistique peut les investir de signification, en leur conférant
force et rythme. L’imagination n’a pas seulement une fonction esthétique, mais aussi éthique. Littéralement, il faut inventer la vérité.
Le philosophe Jean-Claude Michéa qualifia d’anarchiste tory et qui fut particulièrement sensible à la décence ordinaire des classes populaires
Jean-Jacques Rosat explique comment il passe d’anarchiste tory à socialiste révolutionnaire antitotalitaire.
En 1933, Arthur change d’indenté et prend le nom d’un fleuve de Suffolk qui se jette sur la mer à 50 Km de la maison de ses parents et devient George Orwell.
Il publie la ferme des animaux en 1945, puis 1984 (anagramme mathématique de 1948, date de rédaction) en 1949, mais la tuberculose l’empêchera de connaitre le succès de son dernier opus "Le dernier homme en Europe", devenu "1984". Il mourut le 21 janvier 1950, à l’âge de 46 ans.
«Le grand ennemi d'un langage clair est l'insincérité. Quand il y a un écart entre ses objectifs réels et ses objectifs déclarés, on se tourne pour ainsi dire instinctivement vers de longs mots et des idiomes épuisés, comme une seiche jaillissant d'encre » (Orwell).
Framtou ?
"La Ferme des animaux", apologue publié en 1945 sous le titre original de "Animal Farm", est un roman court, seulement une dizaine de chapitres, mais c'est une satire brillante du stalinisme et des régimes autoritaires. Le récit rend compte de la révolte des animaux d'une ferme
qui prennent le pouvoir et chassent les hommes. Fable animalière, c'est aussi une dystopie, où le principe de contre-utopie est très présent. Ce roman est en fait la critique de la Révolution russe de 1917 et du régime soviétique qui s'est installé à sa suite.
George Orwell rentre à Londres en 1945 et commence à rédiger son œuvre majeure, "1984". Cet ouvrage d'anticipation, qui décrit une société omnipotente où toute liberté d'expression est interdite, est publié quelques mois avant sa mort. Il connaît un succès retentissant.
En effet, considéré comme une référence dans ce domaine de la science-fiction, 1984 a même été classé par le magazine Times comme dans la liste des 100 meilleurs romans de langue anglaise de 1923 à nos jours (2005).
L'auteur y retranscrit l'atmosphère de la Grande-Bretagne après une supposée guerre nucléaire entre l'Est et l'Ouest survenue dans les années 1950. Orwell s'inspire des régimes totalitaires fascistes et communistes, en particulier le stalinisme dont il est témoin,
pour créer le régime absolu de son roman. La liberté d'expression a disparu, les pensées sont surveillées, l'amour est proscrit et le Parti règne en maître sur la population, avec à sa tête le Big Brother. Allégorie du Parti et du régime policier et totalitaire,
Orwell a toujours été méfiant de toute forme de pensée abstraite, En parallèle, la gauche a souvent renié Orwell. On parle de « faiblesse conceptuelle », une idéalisation d’un peuple abstrait et utopique. Jean-Claude Michéa a déjà répondu à de telles critiques. Néanmoins,
et quoique brillante, sa lecture de la notion orwellienne laisse de côté une dimension moins universelle.
Ce n'est pas pour rien qu'Orwell rappelait sans cesse que le danger ne venait pas du peuple mais de son élite. Les bêtises ne sont pas proférées par ignorance,
elles le sont souvent et surtout par excès d’ »intelligence » ou de savoir théorique.
De façon implicite, Orwell engage la littérature dans une dimension philosophique, il y implique une définition de l'être humain en exprimant inévitablement son engagement politique.
Sans cesse tiraillé entre l’exercice politique et l’exercice stylistique, Orwell se voulait être clair, communicatif, simple mais fort et résolu dans ses écrits. Son écriture parfois obscure et compliquée était des plus convenables pour décrire le totalitarisme, système de pensée
Pour finir, il y a cet excellent article qu'il faut lire :
https://twitter.com/PoDZeidoon/status/1218897466470412293?s=20
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