Bon, vu le nombre de personnes intéressées par mon avis sur de professionnelle de l'influence sur l'histoire "Paye ton blogueur", c'est parti pour un petit thread sur le sujet.
Le but : décrypter la problématique avec mon double regard d'influenceuse et ancienne blogueuse + mon regard de community manager et social media manager (spécialisée stratégie d'influence).
Je préviens d'avance que si vous n'êtes pas d'accord pour une raison ou une autre, on peut en discuter en MP. Je suis ouverte aux débats polis et civilisés, pas aux insultes et à l'énervement (j'ai pas le temps et l'énergie pour ça).
Bref, ce qui secoue en ce moment la blogosphère : la rémunération ou non des blogueurs et influenceurs livres (on ne parle pas ici des autres, ce n'est pas le sujet.)
Pourquoi la catégorie d'influenceurs livres en France n'est pas payée ?
Pourquoi la catégorie d'influenceurs livres en France n'est pas payée ?
Premier argument que j'ai beaucoup vu : Aux USA ils sont payés.
Alors oui. Mais le marché n'est pas le même. Pas du tout le même. Les budgets non plus. Et la visibilité non plus. Une petit.e http://influenceu.r.se anglophone aura 50k d'abonnés + un taux d'engagement correct.
Alors oui. Mais le marché n'est pas le même. Pas du tout le même. Les budgets non plus. Et la visibilité non plus. Une petit.e http://influenceu.r.se anglophone aura 50k d'abonnés + un taux d'engagement correct.
Quand en France, un.e petit.e c'est plutôt 1000 / 2000 abonnés avec un taux d'interaction qui va rarement dépasser les 5% (désolée, vraiment, mais c'est la vérité).
En France, les influenceurs qui sont rémunérés aujourd'hui sont ceux qui ont des grosses communautés.
En France, les influenceurs qui sont rémunérés aujourd'hui sont ceux qui ont des grosses communautés.
Grosse communauté = grosse visibilité, mais aussi souvent des taux d'engagement proche des 10% si ce n'est plus pour certain.e.s.
Quand un budget d'influence est sorti, il devient donc plus facilement rentable de payer quelques gros, que plusieurs petits.
Quand un budget d'influence est sorti, il devient donc plus facilement rentable de payer quelques gros, que plusieurs petits.
Pour avoir piloté des stratégies d'influences pour des marques en lien avec des agences, je peux vous assurer qu'on s'en fiche royalement que vous ayez 10k d'abonnés si votre taux d'engagement est à 1%.
Autre point à prendre en compte : la multiplicité de la cible.
Autre point à prendre en compte : la multiplicité de la cible.
La cible d'un.e http://gros.se http://influenceur.se livre est souvent large, mais surtout dans ses abonnés, on va trouver les mêmes que chez les petits. Alors à quoi bon en payer plusieurs, quand un seul suffit et qu'on peut élargir ?
Quand je parle d'élargir, je parle d'aller chercher des personnes avec 200k d'abonnés. Et je peux vous jurer que les budgets qu'on leur donne ne sont pas du tout les mêmes. Parce qu'évidemment, personne n'est payé de la même manière.
Le principe marketing est simple. Moins tu rapportes : moins tu gagnes. Et si on n'est pas sûr que tu rapportes, alors tu ne vaux rien. C'est terrible à dire, mais c'est souvent comme ça que ça marche.
Bref, pour en revenir aux USA, la comparaison n'est pour moi pas tenable et franchement à la limite du ridicule. La francophonie c'est 300 millions de personnes dans le monde, l'anglophonie c'est 2 milliards. 2 MILLIARDS.
Je vous laisse réfléchir à la cible touchée, à ce que ça implique concrètement, aux répercussions financières. À ceux qui pensent pouvoir être rémunérés comme aux USA : les calculs sont pas bons Kévin.
2eme point - La profesionnalisation.
Ok, admettons, vous voulez être rémunérés.
Mais pour quel service ?
Je vais passer pour la méchante, mais observons juste 2 minutes les influenceurs livres qui sont aujourd'hui rémunérés.
Ok, admettons, vous voulez être rémunérés.
Mais pour quel service ?
Je vais passer pour la méchante, mais observons juste 2 minutes les influenceurs livres qui sont aujourd'hui rémunérés.
Le contenu qu'ils proposent est franchement loin de 5 lignes sur Instagram pour dire "C'est une pépite, j'ai adoré" accompagné d'une photo qui se retouche en 10 minutes.
En plus de votre taux d'engagement et de votre cible, il faut penser "originalité de contenu".
En plus de votre taux d'engagement et de votre cible, il faut penser "originalité de contenu".
Ensuite, qui dit professionnalisation, dit aussi : est-ce que t'as une micro bnc ? T'es auto entrepreneur ? Tu déclares ? Tu payes tes taxes à l'URSSAF ? Bah ouais, c'est pas des petits dessous de tables d'être rémunérés les gars. Pour la ME ça implique un cadre légal.
Enfin, là je pose une question. Qu'est-ce qu'un blogueur apporte de plus qu'un journaliste qui reçoit le même service de presse ? Quel est son véritable apport pour ce livre ? Est-ce qu'il est vraiment sûr de réussir à en vendre ne serait-ce qu'un seul ?
Pour rappel, un journaliste n'est pas rémunéré. Jamais ever. Il est salarié ou pigiste pour le journal sur différents sujets. Le SP envoyé c'est souvent une bouteille à la mer en espérant le voir apparaître dans un article quelconque.
Là encore Kévin, les calculs sont pas bons si tu penses qu'on va te payer pour un article alors qu'on paye pas François Busnel.
Ensuite, j'ai vu un tweet outré (ou un post Facebook je ne sais même plus) qui disait que les grosses ME ont les budgets pour la communication type publicité.
Alors oui, y'a des budgets pour la communication. La co-mmu-ni-ca-tion. Pas la relation blogueur.
Alors oui, y'a des budgets pour la communication. La co-mmu-ni-ca-tion. Pas la relation blogueur.
Une affiche en gare de Lyon Part-Dieu peut toucher jusqu'à 125 000 personnes PAR JOUR (les voyageurs en transit). Là encore Kévin, les calculs ils sont pas bons. Bien sûr qu'une maison d'édition mettra son budget dans la publicité et la communication. Et tant mieux même.
Oui, j'ai dis tant mieux. Aussi parce que pour rappel, les acheteurs de livres ne sont pas uniquement touchés par les blogs et les influenceurs. Un influenceur peut aider à faire décoller un livre, ça s'est déjà vu, mais tout ne se joue pas sur internet.
À l'échelle du monde du livre, les blogueurs et influenceurs sont le bas de l'échelle alimentaire. C'est très violent à dire et lire, je le conçois, mais c'est la vérité. C'est l'unité dont on pourrait se passer.
Je vous invite donc déjà à réfléchir à tout ça. Vraiment j'ai parlé avec un regard professionnel tout en faisant pourtant partie des influenceurs. Mais je sais me positionner, je sais quand demander rémunération et quand l'oublier.
J'ajoute à tout ça que, oui, il y a des abus chez certaines Maisons d'éditions. Je pense aux délais parfois incroyablement abusés entre deux semaines et un mois, aux demandes de lire tout un catalogue, mais là je pense que c'est à vous d'imposer vos propres conditions.
J'ai été obligée d'interrompre mon thread à ce moment là parce que Twitter ne me proposait plus d'ajouter haha. Je parle trop.
Bref. Quand je parle d'imposer vos conditions, je parle de dire clairement "Ça sera pas 15 jours, mais deux mois et demi désolé.e".
Bref. Quand je parle d'imposer vos conditions, je parle de dire clairement "Ça sera pas 15 jours, mais deux mois et demi désolé.e".
Après oui, si vous avez vraiment beaucoup d'abonnés (plus de 10k), un gros taux d'engagement, vous pouvez demander rémunération. Mais n'oubliez pas de vous entourer d'un cadre : devis signé pour la presta. Et numéro de Siret. Bah ouais c'est mieux.
Et pour ça, si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas mes DM sont ouverts, je sais que faire son premier devis ça peut être super stressant.
Ah et désolée pour les coquilles et fautes d'orthographes qui se sont glissées dans mon texte, je me suis pas relue. C'est la vie que j'ai choisie.
Un Lord Biscotte qui mange un donut (en peluche) pour remercier tous ceux lisent le thread jusqu’au bout

Bon du coup je me sens obligée d'ajouter un truc sur la rémunération et l'avis qu'on dira objectif (j'entends par là négatif ou positif, mais sincère).
Pour moi, être rémunéré ce n'est pas forcément ne pas être objectif. On n'achète pas l'avis d'un influenceur, on achète sa visibilité. Il revient à l'influenceur de bien délimiter les lignes de son contrat.
De plus, on notera que cette question se pose de la même manière (et même de manière bien plus visible) sur les blogueurs qui veulent à tout prix "garder" une maison d'édition partenaire et vont surnoter leurs lectures.