Hey ! Tout petit thread de présentation de Napple Tale, un joli jeu vidéo poétique, mignon et bien méconnu sorti sur la Dreamcast de SEGA
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Comme vous pouvez le savoir, la Dreamcast c'est la grande perdante de la « guerre des consoles » des années 2000. Vouée à un échec certain pour de nombreuses raisons (notamment de marketing, et de concurrence avec Sony), elle ne restera qu'un peu plus de deux ans sur le marché.
Cette courte longévité n'empêchera pas la popularité de titres devenus cultes en partie grâce à leur aura toute particulière. Toutefois, bon nombre de jeux un peu insolites ne viendront pas quitter l'archipel nippon pour remplir un catalogue européen qui était déjà bien original.
Avec le temps, la Dreamcast devient la console rêvée pour l'émulation ou le romhack, et les succès d'estime se multiplient sur internet. Se dessinent alors quelques perles toutes plus intéressantes que les autres...

[SeGaGaGa, Roommania #207, Animastar, L.O.L. : Lack of Love]
Napple Tale : Arsia in Daydream sorti le 19 octobre 2000, fait partie de ces petites pépites jamais sorties chez nous, mais il mérite sérieusement que l'on s'y intéresse. Laissez-moi donc vous le présenter (sans trop de spoilers évidemment) !
Après des titres retentissants et innovants comme Jet Set Radio ou Crazy Taxi, SEGA fait le pari de délaisser en partie le gameplay pour se concentrer sur ce qui pourrait plaire à un cœur de cible féminin. Pour ce petit projet, place à l'ambiance, aux sentiments et à la poésie.
SEGA charge donc le studio Chime (que vous connaissez peut-être pour Zero Time Dilemma, 2016) du développement de Napple Tale, et met en avant dans sa communication l'équipe « essentiellement féminine » derrière le projet... Chose qui semble toutefois démentie par les crédits. 🤔
Quoi qu'il en soit, on réalise vite que Napple Tale évite avec brio les écueils qui auraient pu découler d'un "jeu pour filles", en tout cas en ce qui concerne le scénario et l'ambiance. Sans jamais être glauque ou morbide, le titre se permet tout de même une certaine maturité.
On y incarne donc Poach, une jeune fille comme les autres qui est envoyée par erreur au purgatoire à la place d'un chat nommé Porsche (dure journée quand même). La créature responsable du malentendu fond en excuses et se promet de l'aider à revenir à la vie.
Pour se faire, Poach se doit de trouver les six pétales qui composent son âme et qui ont été disséminés autour de Napple Town (peut-être une transcription de Naples, une partie de l'équipe étant italienne ?). Elle découvre alors que ces pétales ont déréglé les quatre saisons.
Outre le bouleversement saisonnier, les habitants de Napple Town ont eux aussi leurs ennuis, pour des raisons diverses et variées. Ces personnages haut en couleur permettent d'aborder des thèmes comme le regret, le deuil, l'avarice ou la peur de grandir, le tout avec justesse.
Le jeu ne sombre jamais dans le pathos ou le niais, et apprendre à découvrir ces personnages qui semblent de prime abord juste "rigolos" se révèle particulièrement agréable. Le joueur tout comme Poach finissent par se prendre d'affection pour les habitants et leurs problèmes.
Pour renforcer le tout, Napple T. référence fréquemment Charles Perrault, les Mille et Une Nuits ou encore Lewis Carroll. Pour en faire + qu'un simple enrobage, le jeu réussit à se réapproprier l'esthétique du conte de fée et à la retranscrire dans ses thématiques et ses visuels.
Sans être à la pointe technologique, les décors sont originaux et donnent l'impression d'explorer plusieurs idées derrière une saison. Le gameplay en 2,5D est simple, efficace et pas sans rappeler Pandemonium (1ère image), ce qui lui permet de laisser les paysages s'exprimer.
Au-delà des phases de plateformes, le jeu propose également de collectionner des Paffets, petites créatures qui vous confèrent des pouvoirs variés. Il y en a plus de 28 (utilisables) à récupérer, et ils possèdent une influence mineure ou non sur le gameplay.
Comment également ne pas mentionner la bande son, peut-être la raison pour laquelle le jeu a fait le plus parler de lui sur le net ? En effet celle-ci a été composée par la fameuse Yōko Kanno (qui travaillait en 1998 sur Cowboy Bebop) et par son amie la chanteuse Maaya Sakamoto.
Sur les 70 pistes, on ne compte pas les références à Chopin, à Saint-Saens, à Debussy... Ces emprunts à droite et à gauche ne sont pas sans rappeler les inspirations littéraires assez éclectiques du jeu et parviennent aussi à lui donner cette dimension intemporelle.
Impossible également de ne pas noter ici l'importance de l'univers éthéré de Yōko Kanno pour retranscrire ces petits instants de flottements éparpillés dans Napple Tale qui évoquent rêverie et nostalgie.
Twitter ne prend plus mes vidéos donc quelques liens YouTube ici :

En résumé Napple Tale c'est une expérience assez particulière. Loin d'être loufoque et délirante comme d'autres jeux oubliés de la Dreamcast, elle brille justement par son écriture réfléchie, calme, drôle et sans prétention, ainsi que par son ambiance qui lui est propre.
Sans compter les Paffets et d'autres collectibles, le jeu se termine en un peu moins de 6h bien rythmées et surprise, il bénéficie d'une (très bonne) fan-traduction anglaise depuis quelques mois ! Je ne peux donc que vous inviter à y jeter un œil. https://www.romhacking.net/translations/5091/
Merci d'avoir suivi ce thread un peu nian-nian sur un jeu que j'aime beaucoup, et n'hésitez pas à vous pencher un peu sur les autres Perles Cachées ™️ Dreamcast, on y fait toujours des jolies découvertes ! :)
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