Bah... Je viens de retrouver une vielle adresse mail.
Le 7/04/2013 j'expliquais pour la première fois les violences conjugales/parentales qu'il y avait à la maison.
Ma mère ne bougeait pas, ma sœur et moi on sombrait de plus en plus dans la dépression, je fumais de la weed à -
- plus en pouvoir...
Ce mail là décrit un des w-e les plus violents auxquels on a assistées.
Je vivais continuellement dans cette peur d'un père que je n'estimais plus, une mère qui était comme morte, ma sœur et moi on faisait que chialer et on s'enfermait dans la chambre.
Dans la même période, je parlais à mes " http://ami.es " autour de moi, et finalement on me répondait souvent que "c'était pas si grave", que j'en rajoutait des tonnes, que d'autres gens avaient bien plus de problèmes que ma famille ou moi...
Ben j'aimerai tant discuter avec mes vieulles potes, maintenant qu'on a bien speak up sur ce genre de sujet.
J'aurai aimé sentir que j'étais pas abandonnée et que j'aurai pu être accompagnée, plutôt que de voir ma mère se faire battre devant mes yeux depuis l'âge de 10 ans.
J'ai appris plein de choses sur ma famille, plein de choses sur mes parents.
Cmt ça détruit, de savoir qu'on provient pas d'une nuit d'amour entre deux personnes.
Ça détruit aussi de lire dimanche, plein de "aimez votre père" alors que je rêvais tout les jours qu'il disparaisse.
On est en avril 2013, je me sous-alimente, je fume, je bois en cachette, je me mutile.
On fait passer mon anorexie pour une connerie parce que j'étais grosse, on se moque de mes mutilations en disant que ce sont "des griffures de chat", mes addictions "sont que des excuses"
Parfois je regrette mes potes du lycée.
De pas avoir sur garder contact et d'avoir mal agit.
Comment lire ce mail me fait réaliser qu'à ce putain de moment, y'avait personne avec moi.
Le corps enseignants m'avait lâché, mes potes, tout.
J'aurai eu besoin d'une accroche incroyable pour pas reproduire tout ce que j'avais connu envers les autres : la violence, le chantage affectif, les addictions... J'ai baigné la dedans, et je suis sorti de tout ça il y a à peine 2 ans.
À 22 ans. Bordel.
Mon envie de mourir perpétuelle elle vient aussi de là.
J'ai fais souffrir et j'ai massacré une relation qui m'était sacrée parce que, j'étais comme mon père.
J'étais tout ce que je détestais le plus.
Et si y'a un parent qui lit ce thread :
J'espère que vous serez de putain de bons parents.
Que jamais vous oserez lever la main sur vos enfants. Jamais vous ne les toucherez.
Jamais vous ne les rabaisserez.
Jamais vous ne les ferez souffrir.
Tout comme jamais, si vous en avez un.e-
- jamais vous ne leverez la main sur votre conjoint.e, jamais ne respecterez pas son NON.
Ou bien même son silence, quand iel fait semblant de dormir.
Jamais vous ne lui ferez de chantage affectif.
Vous êtes un putain d'exemple de construction pour vos enfants.
Même sans le vouloir, en nous battant contre ça, il se peut qu'on se mette à reproduire les schémas qu'on a connu si on a pas la matière nécessaire pour prendre du recul et se rendre compte des atrocités qu'on fait.
Mon envie de disparaître vient du fait que jamais je ne pourrai rattraper ça, rattraper le mal, rattraper les maux que j'ai donné ou que j'ai subis.
C'est là, ancré, accroché à la cheville comme un boulet que je traînerai jusqu'à la fin.
Je suis contente que la violence conjugale soit de + en + reconnue, que les victimes arrivent à se libérer, que la grossophobie, la psychophobie, tout ce qu'on a subit, ait un mot, ne soit pas seulement "dans nos têtes", quand pdt des années on nous faisait passer pr des ""fous""
J'essaye de me dire que j'ai grave évolué, que jamais plus je ne ferai de mal à personne.
Et aussi, que plus jamais qlqn ne me touchera sans que je le veuille, moi aussi.
En vérité j'ai l'impression que jamais j'effacerai ça et que je mérite qu'une chose. Que je mérite
- d'avoir subit ce que j'ai subit.
Que c'est le retour de bâton, que ce que j'ai fais à elle, je l'ai bouffé en triple pendant 1 an, par lui.
J'ai mis trop le mal, à trop de monde.
J'ai l'impression d'être purulente, de sentir la toxicité, le danger à plein nez malgré tout.
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