Après une journée de restitution de la #ConventionCitoyenne , toujours ce même sentiment d'immense carence en connaissance de l'agriculture par nos concitoyens.

Un petit thread avec des réflexions qui sortent en "vrac".

Il est évident que l'agriculteur a trop longtemps délaissé la communication.
Certainement car l'agriculteur est avant tout un "faiseux" et non un "diseux" comme on dit dans ma Picardie.
Communiquer n'était pas notre priorité.
Et c'est encore le cas surtout quand tu galères.

Pendant longtemps, l'absence de moyen direct a empêché cette communication.

En 25 mois de présence sur Twitter, vous êtes + de 6200 à me suivre.

Comment cela aurait pu être possible sans les réseaux sociaux?
Qui me lirait sinon ?

Un grand nombre d'agriculteurs ont compris l'intérêt des réseaux sociaux.
La communauté #FrAgTW @Fragritwittos l'illustre parfaitement.

Reste maintenant l'essentiel : intéresser les gens.

Car accepter d'entendre parler "agriculture", c'est accepter d'entendre des choses complexes et non manichéennes.

Pour parodier une citation de Richard Feynman
"Si vous croyez comprendre l'agriculture, c’est que vous ne la comprenez pas".

ou la bannière de @DurocYann

Parce que même après 18 ans de pratique, j'en apprends encore tous les jours sur mon métier en observant, en échangeant, en me formant, en lisant...

Alors comment des gens qui ont eu 10 j de formation express pourraient maîtriser le sujet au point d'orienter une politique?

Si les agriculteurs ont leur part de responsabilité dans la création d'un fossé entre eux et les concitoyens, je ne pense pas que nous soyons les seuls responsables.

Il est évident que le commerce a sa part de responsabilité en donnant une image d’Épinal de l'agriculteur. Notamment la modernité de notre métier est rarement mis en avant.

Parfois, il y a aussi des énormes bourdes :
https://twitter.com/agritof80/status/1232595678326554624?s=20

Les politiques ont intérêt électoralement à "Taper" sur les agriculteurs pour plaire à l'opinion souvent mal informée, surtout que nous sommes, nous les agriculteurs, de moins en moins nombreux.
Eux-même sont de plus en plus ignorants des réalités agricoles.

La présentation qui est faite de l'agriculture par l'éducation nationale est la 1ère source de désinformation.
Cette semaine, N1 m'a montré un cours sur l'agriculture.
J'ai bien vu qu'il a rajouté au un "c'est faux".
Que dire ? Que vont retenir ses copains du cours ?

La désinformation continue ensuite avec les médias.
Combien de threads réalisés pour tenter de corriger des reportages ineptes?

Rares sont les journalistes sachant expliquer la complexité de l'agriculture.

Je sais bien que nous ne sommes pas le seul domaine dans ce cas.

Relire à l'occasion, ce magnifique thread de @GeWoessner qui n'a pas pris une ride :

https://twitter.com/GeWoessner/status/1074079998464667649?s=20

Après une nouvelle journée à voir une #ConventionClimat incapable de comprendre les enjeux de l'agriculture, continuer à expliquer l'agriculture ressemble au "supplice de Sisyphe".

Heureusement, il y a parfois des histoires qui rassurent sur l'intérêt de continuer à parler agriculture.

Le meilleur exemple est certainement la série de threads de @GabrielleDufou5 :

https://twitter.com/GabrielleDufou5/status/1268089492705067008?s=20

C'est le contraste entre ce qu'elle pensait et qu'elle a vu/entendu de l'agriculture qui a provoqué un déclic chez @GabrielleDufou5 la conduisant à vouloir en découvrir plus et comprendre.

Est-ce que tout le monde peut avoir ce déclic ?

Ce thread est décousu.
Il faut dire que je n'ai pas l'habitude de m’épancher sur ce thème, préférant communiquer sur du factuel.

Mais se dire que ton activité et donc ta vie peuvent être impactées durablement par une assemblée désinformée ou un référendum populiste...

Post-scriptum :

J'évoque au-dessus des threads pour vulgariser l'agriculture ou pour débunker des erreurs sur l'agriculture par les médias.

Vous pouvez en retrouver une partie sur mon tweet épinglé :

https://twitter.com/agritof80/status/1216107998315261953?s=19

Merci de m'avoir lu.