
Martin Scorsese "Des étudiants [que j'ai rencontré lors de cours à la Columbia ou NYU] n'arrivaient pas à répondre à la question fondamentale de tout réalisateur : où faut-il mettre la caméra pour permettre au plan de montrer ce qu'il est censé montrer ?"
Scorsese "Le problème de beaucoup d'étudiants et de jeunes cinéastes, c'est peut-être précisément...qu'ils n'ont rien à dire !"
L'interview a été réalisée en 1997, celui-ci est en plein montage de Kundun.
L'interview a été réalisée en 1997, celui-ci est en plein montage de Kundun.
Scorsese "C'est pourquoi leurs films films sont soit très obscurs, soit très conventionnels et plutôt orientés vers le marché commercial. Donc, la première question à se poser si vous avez envie de faire un film, c'est : est-ce que j'ai quelque chose à dire ?"
Scorsese "Et ce n'est pas nécessairement quelque chose de littéral [...]. Parfois vous pouvez avoir juste envie de communiquer un sentiment ou une émotion. C'est suffisant. Et c'est loin d'être la chose la plus simple au monde."
Scorsese "Aujourd'hui, j'ai le sentiment que même les indépendants essayent de faire du cinéma grand public, avec des thrillers, du mélo, de l'action."
Scorsese "Quand je vois les films à petit budget, j'ai souvent l'impression que leurs réalisateurs sont en train de passer une sorte d'audition pour aller travailler à Hollywood."
Scorsese "[Je me base principalement sur mon expérience de spectateur] c'est que plus un film est l'expression d'une vision unique - plus il est personnel, donc - et plus il se rapproche du statut d’œuvre d'art."
Scorsese "Ce qui signifie qu'il survivra plus longtemps à l'épreuve du temps, que l'on pourra le revoir des centaines de fois sans se lasser."
"Je crois qu'il y a d'un côté les réalisateurs, qui se contentent d'adapter visuellement ce qui est écrit sur papier, et d'un autre côté il y a les cinéastes, qui peuvent partir d'un scénario écrit par quelqu'un d'autre, et malgré tout, peuvent imposer leur propre vision [...]."
"C'est aujourd'hui encore, ce qui fait la différence entre un film de John Woo et un film de Joel Schumacher. Tous deux font des films d'action, mais seul le premier y met quelque chose de personnel - une sorte de recherche sur des thèmes bien précis. Et ça le rend fascinant."
Scorsese "Pour beaucoup de réalisateurs actuels, la réussite d'un film est basée sur des critères techniques, voire technologiques. Je pense que c'est une erreur, que c'est un point de vue trop superficiel. Mais ça, seul l'avenir nous le dira vraiment."
Scorsese "Le devoir d'un metteur en scène est de savoir de quoi il parle. Au minimum, je crois qu'il doit connaître les sentiments ou les émotions qu'il tente de communiquer au public."
Scorsese "L'idée du cinéaste qui découvre son film en le faisant, je n'y crois pas vraiment. [...] Moi je ne peux pas. La plupart de mes plans sont conçus avant même que le tournage commence."
Scorsese "Inventer un scénario de toutes pièces, c'est-à-dire tourner sans scénario, me paraît inconcevable. Le scénario est vital. Mais il ne faut pas devenir esclave du scénario pour autant. Sinon, on se contente de 'photographier' des mots."
Scorsese "Le seul film sur lequel je peux dire aujourd'hui que je ne savais pas tout à fait où j'allais en le faisant, c'était New York, New York (1977), et je n'ai pas été satisfait du résultat final."
Scorsese "Nous avons eu deux grands professeurs dans l'histoire du cinéma [Godard l'a dit lui-même], deux cinéastes qui ont posé les règles de base de la grammaire filmique : Griffith pour le cinéma muet, et Welles pour le cinéma parlant."