En audition devant la commission défense de l'AN, le patron de l'Agence d'innovation de la défense (AID) Emmanuel Chiva cite l'article de Challenges sur la commande de robots israéliens Probot pour assurer qu'il « contenait plusieurs erreurs factuelles ». Il n'en est rien. Thread
« Nous n’avons pas acquis de matériel étranger », poursuit Emmanuel Chiva. C'est prendre une certaine liberté avec la vérité. Certes, le titulaire officiel du contrat est la PME française GACI Rugged Systems
Mais celle-ci est inconnue au bataillon des fabricants français de robots, qui se comptent sur les doigts d'une main (Shark Robotics, Nexter Robotics, ISL...)
Le robot qui sera testé par les forces françaises est bien le Probot de l'israélien Roboteam. Qu'il soit assemblé en France par GACI ne change rien. Le Barakuda de Shark est un robot français, le Nerva de Nexter aussi. Pas le Probot, même si GACI y donne qq coups de tournevis
GACI assemble en France « des composants mécaniques et électroniques d’origine israélienne, de la même manière qu’une entreprise utilise des composants d’origine chinoise pour assembler un ordinateur », assure Emmanuel Chiva. Le robot est donc, selon lui, français
Etrange raisonnement. Un Sukhoi 30 ou un MiG-27 russe produit sous licence en Inde devient-il par magie un avion indien ? Non, ça reste un avion russe assemblé en Inde
Détail éloquent : jets un oeil à l'onglet robots terrestres du site internet de GACI. Il renvoie... vers le site de Roboteam. L'onglet drones aériens renvoie vers un autre groupe israélien, Elbit Systems https://www.gaci.fr/fr/application/drones-a-robots
« Cette initiative a fait parler d’elle car c’était la première fois qu’une expérimentation était notifiée aussi vite », plaide Emmanuel Chiva. L'affaire a surtout fait parler parce ce que le Probot a gagné avec 13/20 de note technique, contre 17 pour le Themis (CNIM-Milrem)
La différence s'est faite sur le prix, quatre fois inférieur aux autres candidats selon plusieurs sources. GACI assure que c'est du fait de l'absence de grand groupe dans le consortium. Contestable : CNIM-Milrem était aussi un consortium sans géant industriel
Comment Roboteam a-t-il pu casser les prix de la sorte ? La concurrence évoque la vente d'engins d'occasion. GACI dément
Un vrai malaise est d'ailleurs perceptible au ministère des armées sur ce contrat. CNIM, arrivé deuxième de l'appel d'offres avec une offre basée sur le robot estonien Themis (Milrem), a déposé un référé pour contester le résultat... immédiatement retiré sur pression du ministère
Quel sera l'apport de l'expérimentation Probot à Barkhane ? Vraie question, alors que le Themis de Milrem y a déjà été testé plusieurs mois
Les Estoniens ont d'ailleurs modérément apprécié le choix du Probot, alors que le Themis de leur champion Milrem avait eu la meilleure note technique, et qu'il était déployé au Sahel. Ils l'ont fait savoir
Et sinon, Challenges prend un S. Fin du thread
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