Thread expliquant brièvement le conflit turco-kurde et la politique anti-kurde de la Turquie :

#KurdsOppressed
Le « problème kurde » en Turquie est né à la fin de la Première Guerre mondiale, lors de la chute de l’Empire ottoman.

Le traité de Sèvres de 1920, signé par les Alliés et le sultan turc Mehmed VI, prévoyait la création d’un État kurde.
#KurdsOppressed
Cependant en 1923, avec la pression d’Atatürk, le traité n’est pas respecté et le droit à l’autodétermination des Kurdes est bafoué avec la signature du traité de Lausanne.

La création du Kurdistan y est annulée. Les Kurdes ont été divisés en 4 États. #KurdsOppressed
En Turquie l’organisation du gouvernement kémaliste à partir de 1923 déni la présence même des Kurdes, pourtant représentant 20-30% de la population.

Une politique d’assimilation forcée est mise en place. On veut supprimer l’identité kurde. #KurdsOppressed
Dès le 3 mars 1924, la Turquie interdit l’enseignement en Kurde dans toutes les écoles, de même que les associations et publications kurdes avec un premier décret-loi. #KurdsOppressed
Les Kurdes se sont vus attribués de force des noms de famille tels que Türk, Türkoglu qui signifient « Fils de Turc » « Turc » afin de les rattacher à la nation turque.
#KurdsOppressed
Les mots « Kurde » et « Kurdistan » étaient complètement interdits en Turquie.

Nombreux ont été emprisonnés pour avoir prononcé ces mots en Turquie.
#KurdsOppressed
Par exemple, la 1ère députée kurde entrée au Parlement turc, Leyla Zana, a été condamnée à 15 ans de prison, pour avoir dit en Kurde dans son discours inaugural :
« Je me battrais pour que les peuples kurde et turc puissent vivre ensemble dans un contexte démocratique »
De nombreuses révoltes kurdes de grande envergure ont eu lieu entre 1920 et 1930 : comme celle de Koçgiri en 1921, de Cheikh Saïd Piran en 1925, d’Ararat en 1930 et de Dersim en 1938.
Ces révoltes ont conduit à la promulgation de la loi martiale sur tous les territoires kurdes en 1932.

En même temps le Parlement turc promulguait une loi de déportation et de dispersion des Kurdes le 5 mai 1932.
Une autre loi « anti-kurde » promulguée est la loi sur l’établissement forcé (Mecburi Iskân Kanunu) du 14 juin 1934.

Il y avait une volonté d’éteindre l’identité kurde, les Kurdes pourtant peuple autochtone de la région.
Cette loi disait que « le travail le plus important à accomplir par la révolution kémaliste est d’inculper la langue turque et d’astreindre toute population n’étant pas de langue maternelle turque à devenir turque. »
L’article 11-a de cette loi disposait qu’il « sera interdit à ceux qui parlent une autre langue maternelle que le Turc de former des villages ou quartiers, des groupements d’artisans ou d’employés »
L’article 11-b relatif à l’installation des Kurdes déportés, disposait qu’ils « ne pourront dépasser les dix centièmes de la population totalr des circonscriptions municipales ».

L’objectif de la loi n°2510 se retrouve dans les propos du ministre de la justice turc de l’époque :
Mahmut Esat Bozkurt disait que :
« Ceux qui ne sont pas de pure origine turque n’ont qu’un seul droit dans ce pays : le droit d’être serviteurs, le droit d’être esclaves » (Journal Miliyet, 16/09/1930)
Le peuple kurde résistant à l’assimilation, l’État turc a mené de grosses répressions et de massacres comme celui de Dersim entre 1937-1938 : https://twitter.com/kurdistange__/status/1257240401116893184?s=21
La conséquence de cette politique anti-kurde, de la volonté de suppression de la langue, culture et identité kurde a été la création du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan) en 1978, mouvement armé pour la libération du peuple kurde et du Kurdistan.
Après des années de guerre avec le PKK et de nombreux mouvements populaires kurdes, l’interdiction de la langue kurde a été levée, l’identité kurde reconnue.

La répression turque durant la guerre a été catastrophique pour le peuple kurde.
En 1992, l’État a lancé une vaste opération de destruction des villages kurdes.

Ceci a entrainé l'exil forcé de populations kurdes vers les grandes villes turques ainsi qu'une forte immigration vers l’Europe.

Sans compter les morts, les tortures, l’ambiance de terreur.
Actuellement, les Kurdes de Turquie sont toujours cibles de discriminations et d’une politique assimilationniste.

Des Kurdes meurent du fascisme turc, tués pour avoir parlé Kurde, chanter Kurde, être né Kurde...
Les inégalités de traitement envers les Kurdes en Turquie ne touchent pas uniquement la sphère privée et les droits citoyens, mais se retrouvent aussi au niveau des politiques publiques.
Le traitement des villes diffère et les investissements du pouvoir central d’Ankara illustrent un certain désintérêt des populations de l’Est à grande majorité kurde.
Les droits des Kurdes sont baffoués, l’enseignement en langue kurde est toujours prohibé, les députés kurdes qui arrivent au Parlement turc sont déchus et emprisonnés quand bien-même ils ont obtenu 15% des suffrages nationaux, accusés de terrorisme.
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