Thread sur le révolutionnaire espagnol le plus connu au monde : L'anarchiste Buenaventura Durruti.
Durruti naît à León (Castille) en 1896 dans une famille ouvrière. En 1903, son père, membre de l'UGT (syndicat socialiste), est emprisonné pour participation à la grève des corroyeurs, qui revendique la journée de huit heures.
En 1910, à l'âge de 14 ans, Durruti abandonne les études et apprend le métier de mécanicien sous la tutelle de Melchor Martínez, un socialiste ayant une certaine réputation de révolutionnaire à León. Pendant 2 ans, Melchor Martínez lui enseigne la mécanique et le socialisme.
Durruti passe ensuite dans l'atelier d'Antonio Mijé où il se spécialise dans le montage de machines servant au nettoyage des minerais extraits des mines. En 1912, il adhère à l'UGT (En haut au milieu de la photo, Durruti à 19ans)
Durant l'été de 1917, l'UGT lance une grève à laquelle Durruti participe activement. C'est à ce moment que Durruti est expulsé de l'UGT en raison de ses positions révolutionnaires. Le gouvernement espagnol fait appel à l'armée pour faire cesser cette grève.
Plus de 500 travailleurs sont tués et 2 000 grévistes sont emprisonnés sans procès légal. Durruti est de ces jeunes saboteurs qui prônent l'insurrection ouvrière. Le syndicat les désavoue et ils sont licenciés. En septembre, Durruti toujours recherché, se réfugie en France.
Durant son exil, jusqu'en 1920, Durruti travaille à Paris comme mécanicien. Il y rencontre Sébastien Faure, Louis Lecoin et Émile Cottin ainsi que des anarchistes espagnols exilés militant à la CNT. Puis il décide d'aller à Barcelone où il devient membre de la CNT.
En 1921 il se trouve en Andalousie ou il mène une campagne d’affiliation anarchiste. Le 9 mars il est détenu à Madrid pour être suspecté d'avoir participé à l’assassinat du président du conseil des ministres, Eduardo Dato (tué par des anarchistes) mais il réussi à s'échapper.
Il se réfugie à Barcelone et en 1922 avec Juan García Oliver et Francisco Ascaso il fonde Los Solidarios, un groupe anarchiste chargé de réaliser des actions de représailles contre les pistoleros (mercenaires armés du patronat catalan) et d’amasser des fonds au moyen de braquages
En 1923, le groupe dévalise la Banque d'Espagne à Gijón. L'argent sert à venir en aide aux familles de militants emprisonnés. Toujours en 1923, des membres de Los Solidarios essayent sans succès de tuer le roi d'Espagne Alphonse XIII.
Toujours en 1923, le groupe assassine le cardinal de Saragosse Juan Soldevilla en représailles pour l'assassinat commandité par Soldevila du militant anarchiste Salvador Seguí. Le cardinal était le bailleur de fonds des pistoleros du patronat qui exécutaient les leadeurs ouvriers
En 1924, il se réfugie à Bruxelles avec Francisco Ascaso et voyagent ensuite à Cuba. Ils poursuivent vers l’Argentine, puis le Chili où ils mènent des attaques contre des banques afin de récolter des fonds pour libérer des camarades emprisonnés.
En France, en 1927, il est emprisonné avec Francisco Ascaso et Gregorio Jover en raison de leurs activités révolutionnaires. Commence alors une grande campagne en faveur de l'amnistie des trois militants anarchistes qui aboutit à leur libération.
Le 14 juillet 1927, il rencontre la française Émilienne Morin à la Librairie internationale anarchiste de Paris. Il devient son compagnon jusqu'à sa mort. Le 4 décembre 1931 naîtra leur fille, Colette Durruti.
Durruti revient à Barcelone en 1931 (avènement de la Seconde République), et devient un militant influent à l'intérieur de deux des plus grandes organisations anarchistes d'Espagne à l'époque : la CNT (Confederation Nationale du Travail) et la FAI (Federation Anarchiste ibérique)
En 1932 et 1933, il participe aux insurrections menées par la CNT contre le gouvernement républicain de Manuel Azaña. Durruti est déporté par le gouvernement républicain en compagnie d'autres anarchistes en Guinée équatoriale et aux Iles Canaries. Il reviendra 8 mois plus tard.
Il intègre le Comité Révolutionnaire de l’insurrection de Casas Viejas en 1933 (insurrection réprimée dans le sang ou femmes et enfants furent assassinés par les forces de l'ordre de la République). Il sera de nouveau emprisonné pendant 5 mois à Cadix.
Il formera parti avec Isaac Puente et Cipriano Mera, du Comité Insurrectionnel de décembre 1933 après avoir dirigé la campagne d'abstention électorale de la CNT-FAI.
L’insurrection écrasée par le gouvernement, il fut emprisonné à Burgos et libéré en mai 1934.
Il est de nouveau emprisonné la veille de l'insurrection du 6 octobre 1934 dans les Asturies. Il sera libéré en 1935. Il découvre alors l’échec de la révolution d'octobre aux Asturies et de la répression subie par les travailleurs (2000 morts et 30.000 emprisonnés)
En 1936, il contribua au fait que la CNT ne boycotte pas les élections de février, ce qui favorisa la victoire du Front Populaire qui gagna les élections grâce aux millions de voies des anarchistes.
Le 18 juillet 1936, au moment où se produit la tentative de coup d'État des généraux fascistes, Durruti est un des principaux protagonistes des événements révolutionnaires. Il dirige la défense de Barcelone au cours de laquelle meurt son ami Francisco Ascaso.
Le 20 juillet, une fois l'armée mise en déroute, la CNT contrôle la ville. Après le plenum des fédérations locales de la CNT, Durruti et les autres principaux dirigeants de la CNT proposent de créer un Comité Central des Milices Antifascistes de Catalogne (CCMA).
le 24 juillet Durruti part pour le front d'Aragon avec pour objectif la libération de Saragosse. Il mène plusieurs milliers de « guérilleros » (plus tard connus comme la « colonne Durruti ») de Barcelone vers Saragosse.
La colonne avance et libère tous les villages par lesquels elle passe. Dans ces villages les paysans se sentait libre de faire la révolution et instauraient le communisme libertaire. Les terres étaient collectivisées, l'argent abolit et les décision prises en assemblées.
Le processus révolutionnaire de la CNT touchait toute la zone républicaine de l'Espagne. Des dizaines de milliers d'industries étaient socialisées et passaient sous le contrôle des travailleurs, de même pour les services publics, le secteur tertiaire, l'éducation, l'agriculture.
Ce contexte favorisa la création du Conseil de défense d'Aragon (entité administrative contrôlée par la CNT qui constituait une forme d'auto-gouvernement de la région Aragonaise) tout l'Aragon orientale vivait donc aussi sous le régime anarchiste de communisme libertaire.
Le 13 novembre 1936, Durruti se rend à Madrid avec sa colonne de 3500 miliciens pour défendre la capitale de l'offensive franquiste.
Le 19 nomvembre 1936 en pleine bataille de Madrid, Durruti est blessé par balle au torse, il est enmené à l'hopital des milices ou il meurt le 20 novembre 1936. La balle qui toucha Durruti était suspecte et personne jusqu'à ce jour n'a réussi à savoir d'ou elle provenait.
Encore aujourd'hui, la mort de Durruti reste une énigme et alimente différentes théories. Certains affirment qu'il fut tué par les communistes pour affaiblir la CNT et la révolution espagnole, d'autres disent que c'est un accident et qu'il s'est tiré lui même cette balle.
D'autres disent que c'est une balle perdue, certains (très minoritaires) ont même étés jusqu'à dire qu'il fut assassiner par les anarchistes (théorie écartée aujorud'hui). D'autres parlent de balle perdue. Mais personne ne sait. La théorie plus probable paraît être l'accident.
Durruti fut enterré à Barcelone. Son enterrement fut le plus grand rassemblement de l'époque, + de 500.000 personnes y participèrent, toute la gauche, socialiste, républicaine,communistes, trotkystes, délégation de l'URSS et évidemment les anarchistes de la CNT-FAI
Vidéo de l'enterrement de Durruti
D'autres photos de l'enterrement de Buenaventura Durruti.
Suite à sa mort, la figure de Durruti fera l'objet d'un veritable culte jusqu'à la fin de la guerre, chaque ville avait une rue ou une avenue à son nom, des statutes de son buste étaient présentes dans les écoles de milices, son portrait sur les bâtiments officiels etc..
Il était qualifié de "Héros du peuple" ou de "Saint laïque" ou même de "Caudillo prolétaire" ou " Caudillo militaire de la révolution".
Exemples de rues portant le nom de Durruti avec la plaque qui va avec. C'était le cas de la célèbre Via Laietana de Barcelone qui était devenue la Via Durruti
Portraîts de Durruti dans les rues de Valence, Madrid et Barcelone.
Hommages à Durruti pendant des meetings et manifestations un an après sa mort.
D'autres exemples du "culte" à la figure du leadeur anarchiste. Portrait dans des bureaux de collectivités, sur des banderoles de manifestations ou sur des édifices.
Unes de journaux de l'époque le jour ou Durruti est mort.
J'ai personnellement eu la chance de pouvoir aller su la tombe de Durruti au cimetière de Montjuic à Barcelone en 2013.
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