Petit msg pour les d4 qui me suivent.

C'est dimanche, l'ECN paraît à la fois si loin et pourtant il n'a jamais été aussi proche. On se sent pas forcément prêt, on en a marre, on compte les jours mais pas trop qd mm, on veut que ca s'arrête mais à la fois (..)

on a toujours envie de peaufiner certains cours, refaire certaines annales etc etc.

C'est normal, et même si c'est assez flippant comme vision à 1 mois, tout ça ne sera bientôt qu'un mauvais souvenir.

Je voulais juste vous partager mon expérience personnelle après 1 semestre

Comme vous le savez, si vous me suivez depuis moins d'1 an : j'ai passé l'ECN l'année dernière et l'issue a été pour le moins catastrophique.
Je finissais dans les 7000, avec l'impression que le sol s'était écroulé sous moi. Je me disais à la fois c'est injuste

Pcq je m'étais donnée du mal, mais je me faisais aussi une raison puisque en fait j'étais nulle, et c'était déjà fou d'être arrivée jusque là

Une fois la crise identitaire passée il fallait choisir une spécialité, je voulais qqc de polyvalent j'avais pensé à la médecine interne

Même si l'immunologie n'était pas trop ma tasse de thé, je m'étais dit "toutes les spécialités ont leurs tares" (si mes chefs me lisaient en parlant de l'immuno comme ça )
Sauf qu'avec ce classement, même dans la creuse je pouvais pas aspirer à cette spécialité.

Je m'étais donc résignée à faire de la médecine générale mais retournement de situation mi-août, je veux absolument rester à l'hôpital et je découvre la gériatrie.
Spécialité qui regroupait : la polyvalence et le classement.

Me voilà donc interne de gériatrie, moi qui n'avais jamais ne serait ce qu'envisagé ça auparavant.

Arrive alors novembre et le début de l'internat j'atterris dans un stage de médecine interne avec un syndrome de l'imposteur terrible. L'impression de pas être à ma place.

Je connaissais rien, j'avais tout oublié de mes heures de révisions. C'était assez désagréable mais il fallait donner le change.

Je me rapelle que le 1er jour, ma chef m'introduit à la patiente "Karen, votre interne" j'ai pouffé de rire. "Si elle savait....."

Tout ce pot aux roses (? sacré expression quand on l'écrit...) a duré un mois.
Arrive ma 1ère garde aux urgences, je suis extrêmement inquiète pour tous les gens que j'allais croiser durant cette garde.
Et ma cheffe, sauveuse du semestre on peut le dire, m'a dit avant de partir

"Karen, je voulais te dire que tu te débrouillais vraiment bien (...) j'avais oublié que t'étais 1er semestre"

Ma mâchoire s'est desarticulée sur le moment mais ca m'a reboosté mais teeelllement.
Mon imposture se déroulait à merveille, je continuais donc dans ce sens.

Je vous fais un passage rapide du semestre, on en vient à cette dernière semaine et à l'évaluation de fin de stage : pluie de compliments de la part de toute l'équipe aussi bien médicale que paramédicale.

Moi, Karen arrivée 7211ème ; j'étais reconnue pour mes qualités de médecin

Ainsi, je peux vous l'affirmer maintenant vos classements ne disent rien de votre potentiel futur. Ne laissez pas ce chiffre altéré votre confiance en vous
Rendez vous à cet examen l'esprit léger et ne lui laissez pas avoir le pouvoir de juger la qualité du médecin que vous serez

Pour finir, la spécialité. Tout n'est pas aussi cantonné qu'on veut le croire en médecine.
Et on m'a carrément proposé un poste, en médecine interne ; alors que je suis interne de gériatrie.

Tout ça pour vous dire, que le principal c'est d'être heureux de se lever le matin.

L'ECN c'est un indicateur trop peu fiable pour lui donner autant d'importance.
Révisez pour les malades, pour être prêts à affronter les situations d'urgence mais ne vous rendez pas malade pour 20(?) DP, 120 QI et 2 articles.

Vous êtes les meilleurs et n'hésitez pas si vous avez besoin de parler. Mes DM sont ouverts aussi bien en terme de bavardage, que de petage de plombs.