Pourquoi je fais un pas de côté par rapport à la @FranceInsoumise . J’ai la conviction que FI ne pourra pas gagner sans, quelque part, accepter de mourir. Ce n’est pas la FI qui doit gagner en 2020, c’est le peuple! Pour qu’enfin toutes les forces opposées à Macron

s’additionnent il va falloir sortir de nos boucles d’auto-confirmation de l’entre-soi militant. La seule chose qui comptera vraiment, c’est quelle force sera en mesure de rétablir la souveraineté du peuple : constituante, #RIC, etc. Notre programme l’AEC, si parfait soit-il,

n’est qu’une répétition, un test de ce qu’il se passe quand on confie l’écriture d’un programme au peuple. Mais on n’impose pas un programme à un peuple devenu souverain, c’est le peuple nouvellement constitué qui devra l’écrire. Est-ce qu’ils se ressembleront ?

Sans aucun doute. Ce n’est pas un hasard qu’il y ait autant de points communs entre les demandes des #GJ et l’AEC. Cela tient au processus d’élaboration. Si nous continuons de vouloir à tout prix vendre notre programme comme étant le meilleur, on se trompe de combat

et on reste des vendeurs. Seule compte quelle sera la force susceptible d’être assaillie du dehors, d’être défigurée même, pour pouvoir accueillir tout ce qui souhaite barrer la route à ce pouvoir et nous constituer souverains. Pour que le mouvement FI puisse être cela

(qui d’autre ?) il faut que du dehors, toutes les forces la travaillent, la bousculent, la fassent sortir d’elle-même. Notamment sur l’Europe. Quelles que soient les qualités du plan A, l’heure n’est plus aux tergiversations. C’est une question de souveraineté.

Il est illisible hors de nos boucles militantes, et peut-être n’est-il effectivement pas assez conséquent. La souveraineté ne se partage pas. En étant la seule force conséquente à faire le choix de la sortie de l’UE et de l’euro, notamment face à un RN qui y a renoncé,

nous commencerons enfin à changer de visage. Aucune force présidentiable extérieure au sérail n’émergera d’ici 2020. La barrière des 500 signatures est faite pour cela. Il y’aura des emballements médiatiques pour telle ou telle initiative, des bigardises...

mais cela ne visera qu’à détourner d’une réalité bien plus simple, le système est verrouillé. Seule la FI sera en capacité d’éligibilité et cela lui donne l’immense responsabilité d’accepter de ne pas rester elle-même. Il faut pousser du dehors, GJ notamment,

mais aussi intellectuels, à ce que la FI devienne le creuset de la conflictualité. Il faut y attaquer à tout prix ce pouvoir, cette bande organisée qui confisque notre souveraineté, mais aussi et surtout peut-être les tartuffes indignés de la « gôche ».

Il faut conflictualiser le débat au point où il ne soit plus possible de voter pour cette « gôche » en ayant bonne conscience. Voter PS, EELV, etc. c’est juste un peu plus hypocrite que de directement voter Macron.

Par conséquent, toute tentative de rapprochement façon Ruffin ou Antain est un suicide assuré pour la FI. C’est les électeurs qu’il faut mettre devant leurs responsabilités : avec ou contre Macron? Pour ou contre la souveraineté pleine et entière du peuple?

JLM a théorisé la conflictualité, il sait de quoi il en retourne, mais pour le moment il hésite. Il va falloir qu’il tranche. Sous sa forme, FI était faite pour gagner en 2017, et elle a perdu. Il ne suffit pas d’être mieux préparé qu’en 2017, il faut devenir autre.

J’ai la conviction que, non sans grincements de dent auprès des cadres et des militants, @JLMelenchon peut incarner ce devenir souverain du peuple, être le dernier président de la 5ème République.

Il porte le stigmate de l’autoritarisme du pouvoir sur lui (les perquisitions) et cela deviendra une force en campagne. Il arrive bien souvent qu’un chapitre change de sens à la fin d’un livre.

De plus, il sera le seul candidat a avoir une parole qui ne soit pas dévoyée dans l’agir et la manipulation, qui puisse être reconnue comme une parole de vérité. Mais, pour incarner cela il va lui falloir être conséquent.

Que meure la FI et que vive le Peuple !