Je vois beaucoup de jeune sur internet qui veulent devenir "mangaka" alors petit thread de mon expérience à ce niveau là.
Premièrement le nombre d'auteurs de manga en France qui en vive est extrêmement faible , dans le milieu de la bd plus de 53% des auteurs vivent sous le smic et ~30 % vivent sous le seuil de pauvreté, faites le calcul dans votre bibliothèque pour bien réaliser.
"Oui mais y a les droits d'auteur, si tu fais une bonne série ça roule !"
Alors oui et non. Les droits d'auteurs, quasiment personne n'en touche en France! Ce que touche se sont des "Avances sur droits " . En gros l'éditeur te prête de l'argent pour que tu puisse réaliser ta bd
Et toi tu dois le rembourser après sur la vente des albums. Sachant qu'un auteur ne touche que 8% du prix d'un album. Sur un tome de manga à 10€ (on arrondit bien large) l'auteur touche 80 centimes ! Et seulement si il est tous seuls
Pour prendre mon exemple, je suis à 10.000€ le tome , sois après les charges etc, 8200, il faudrait donc que mon manga se vende à minimum 10 312 exemplaires avant que je ne commence à toucher des droits d'auteur sur les ventes. Et encore une fois, à base de 0,80€ par tome.
10 000 ventes ça peut paraître dérisoire quand ont voit les chiffres des mangas du jump au japon mais il faut savoir qu'en France, c'est déjà un petit succès et que ce chiffre n'est pas facile à atteindre.
De même 8000 euros ça peut sembler être une somme importante pour des
Lecteurs de manga Japonais dont les tomes favoris paraissent tous les 2 mois et effectivement si il était possible de faire un album en si peu de temps ce serait vraiment pas degeulasse (~4000€/mois) mais là encore ce n'est pas évident.
Rare sont les auteurs capables de sortir de tomes de 200 pages par ans (même chez ceux qui dessinent vite). Seulement si c'est difficilement rentable pour un auteur, ça doit également l'être pour un éditeur et ça implique plusieurs choses.
Et notamment des économies partout. Sur ma communication, sur le prix des planches, sur le nombre d'impression. Ce qui découle de ces économies c'est forcément que les bouquins se vendent moins bien. Et par conséquent, les éditeurs se dirigent plus naturellement vers des séries
À fort potentiel de vente, et qu'est-ce qui se vends bien, le shonen nekketsu.
C'est très pragmatique. Aujourd'hui si vous cherchez un éditeur pour faire du manga ou de ma bd, il faut pas que ce soit bien, ll faut avant tout que ce soit facile à vendre et
Donc, trop d'originalité est à proscrire. Cependant si votre projet manque d'originalité, personne n'en voudra non plus..
La ligne est très fine entre les deux.
C'est très difficile pour un éditeur de miser sur des auteurs français parce que c'est plus cher. il faut payer
L'auteur, la promo, payer des éditeurs pour s'occuper de la série etc.
Importer une œuvre du Japon c'est bien plus simple, il suffit d'acheter les droits et de traduire. On regarde ceux qui se vends le mieux aux Japons, avec un peu de chance il y aura un anime pour accompagner
La sortie.
Ainsi il est plus simple pour un éditeur de sortir des œuvres plus originales quand elles viennent du Japon où elles ont déjà trouvé leurs publiques.
C'est pas toujours évident mais ça reste plus simple que d'investir dans de la créa et d'attendre plusieurs
Années avant de voir si l'investissement en valait la chandelle.
Pour revenir à ce que je disais plus haut, j'ai de plus en plus de retours d'auteurs (bd ou manga) qui se sont entendus dire par des éditeurs "je trouve ça génial, j'ai vraiment envie de le lire mais c'est
Impossible à vendre".
Ce qui est terriblement frustrant artistiquement parlant ! En France on retrouve beaucoup d'auteurs talentueux qui finissent par accepter des projets de commande sur lesquels ils n'ont aucune marge afin de pouvoir payer leurs loyer.
Les éditeurs préféreront malheureusement signer une personnalité ayant déjà une communauté (chanteur, youtubeur, sportif).
C'est dommage mais c'est comme ça aujourd'hui.
"Ben dans ce cas il y a qu'à aller au japon!"
Ça pourrait être un solution, mais pour ça il faudrait parler parfaitement japonais mais aussi s'adapter aux codes et au publique japonais.
Si on a grandit avec les codes japonais et qu'on les comprends c'est pas forcément réciproque. Il y a très peu d'auteurs qui ont été capables de bosser au Japon (De crecy dans Ultra jump et Boichi dans le shonen jump, deux dessinateurs de renommée mondiale) (y en a sûrement
D'autres mais au final se sont des exceptions bien trop rare pour être une solution envisageable).
Il reste quoi alors? L'auto éditions ? C'est pareil très peu en vivent et ceux qui le font doivent devenir des entertainer
Doivent être présents sur les réseaux sociaux etc... Ce qui ne fonctionne pas avec tous les auteurs.
J'espère que ça éclaircira les idées de certains sur ce qu'est le milieu de la bd/manga actuellement. Il vaut mieux être préparé avant de ce lancer afin de ne pas ce faire avoir
Beaucoup d'auteurs finissent aigris et je pense que c'est souvent par manque de clairvoyance . J'espère que ça pourra en aider certains. Et si vous avez des questions ou des précisions n'hésitez pas!
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