C’est tellement simple de refaire l’histoire après coup. «On est des cons, on a arrêté la #Ligue1 trop vite. Décision hâtive de politiciens qui n’aiment pas le foot. Complot de présidents contre JMA... » On ne me demande pas mon avis, mais je le donne quand même :

1. Des « 5 grands championnats » (vu de l’étranger, il n’en existe que 4), seule la France se retrouvait en fin de cycle de droits TV en juin, avec des relations détériorées entre C+, la ligue et les clubs.

Fin avril, C+ annonce qu’il ne paiera pas pour les derniers matchs si format différent du contrat initial (multiplex, playoffs). Pourquoi prendre des risques si le jeu n’en vaut pas la chandelle ? C’est le clou qui ferme le cercueil de la saison 19-20 de L1.

La Bundesliga, Premier League, Liga et Serie A reprennent uniquement pour récupérer des millions, pas pour préserver l’éthique sportive. En France, il y avait peu de millions à récupérer en 19-20, comparés au trésor que constitue 20-21. L’arrêt de la L1 19-20 est donc logique.

2. L’arrêt de la Ligue 1 est l’arbre qui cache la forêt des problèmes structurels des clubs et des instances du foot français. Comme dans l’économie « réelle », où la crise sanitaire a accentué les difficultés préexistantes de certaines entreprises.

Pourquoi les clubs et la Ligue sont-ils incapables de mettre en place une co-gestion raisonnée, efficace et durable pour le foot pro français. Pourquoi ne poursuivre que des intérêts individuels, alors qu’un club a besoin de concurrents pour produire et exister ?

3. Quelle est la place des supporters dans ces plans de reprise à marche forcée de la Bundesliga, Premier League, Liga, Serie A ? Nulle part.

Au moins, en France, les clubs et leurs supporters sont traités sur un pied d’égalité. Pas de possibilité d’accueillir du public en toute sécurité au stade ? Et bien, pas de matches. Le huis clos, c’est le fast food du dimanche soir : c’est appétissant mais tu restes sur ta faim

4. Je respecte JMA parce qu’au moins lui n’a jamais dévié de sa vision entrepreneuriale du foot ni de sa volonté de reprendre coûte que coûte.

Mais si jamais la Bundesliga, Premier League, Liga ou Serie A venait à s’arrêter à nouveau à cause d’un retour de flamme du Covid, j’espère que les nouveaux prophètes ne retourneront pas leur veste et assumeront leurs critiques actuelles.