(Thread) Takehiko Inoue et Weekly Shônen Jump, un historique. Petite plongée dans ma collection Jump perso pour retracer la trajectoire du célèbre mangaka dans les pages de l'hebdomadaire shônen phare de la Shûeisha. ⤵️
@inouetake assiste encore Tsukasa Hôjô sur City Hunter lorsqu'il fait son entrée dans Jump par la grande porte. Son one shot Kaede Purple (30 p.), qu'il signe de son véritable nom (Takehiko Nariai), remporte le 35ème Prix Tezuka et apparait dans le n*32 de 1988. Déjà le basket !
Le protagoniste principal est Kaede Rukawa, première ébauche du personnage éponyme qu'on allait revoir bientôt. Ce premier effort salué s'achève avec le fameux "regard caméra" de Rukawa, qui préfigure celui de Hanamichi à la fin de Slam Dunk. La boucle sera bouclée. #KaedePurple
Son one shot suivant, Hana Shonen, est publié dans le numéro 42 de 1988. Cette comédie romantique, qui prend place au sein d'un club de théâtre, suit plusieurs héroïnes et nous offre un nouvel ersatz de Kaede Rukawa. Pas inoubliable mais la rédaction croit en son auteur !
Car sa première sérialisation, Chameleon Jail, débute dans le numéro 33 de 1989 pour s'achever dans le numéro 44 de la même année. Scénarisé par Kazuhiko Watanabe, ce manga a pour héros un détective privé / mercenaire pouvant changer d'apparence à l'envi, comme un caméléon.
Le titre sera édité en deux tankôbon à l'époque, puis réédité au début des années 2000 en un volume deluxe dans la collection Jump Super Comics de la Shûeisha, avec les one shots Kaede Purple et Babyface en bonus.
Une sérialisation avortée, donc. Jump lui propose alors de publier son one shot Aka ga suki (J'aime le rouge) dans le Summer Special de 1990. C'est un carton ! Cette histoire consacrée à un fûryô maladroit aux cheveux rouges qui peine à avouer ses sentiments à celle qu'il aime -
prototype immédiat de Hanamichi - permet de découvrir les persos principaux de Slam Dunk dans leur forme presque définitive. Ce one shot de 59 pages lui rouvre les portes de la sérialisation : il reprend les bases de ce manga en y ajoutant une dimension essentielle : le basket !
Avec ce one shot, qui s'apprête à devenir l'un des titres les plus importants de l'histoire du manga, le mangaka signe pour la 1ère fois une oeuvre professionnelle de son nouveau nom de plume. Il sera désormais Takehiko Inoue. Hasard ou destin, ce sera de bonne augure pour lui !
Slam Dunk débute en octobre, dans le numéro 42 de 1990. Ce succès mondial, toujours classé dans les 10 mangas les mieux vendus de l'histoire (!), sera l'un des "trois piliers" du Jump durant les années 1990, portant le magazine a des sommets jamais vus depuis dans l'industrie.
Les deux autres piliers, Dragon Ball et Yûyû Hakushô n'auront pas droit, au moment de leur conclusion, aux mêmes honneurs que Slam Dunk, à savoir la couverture (un des très rares titres à se l'être vu octroyée). Sans oublier que ce chapitre final était intégralement en couleurs.
Slam Dunk, qui raconte la saison (6 mois) d'une équipe lycéenne de basket, prend fin dans le numéro 27 de 1996. Ce manga a valu à Inoue le 40ème prix Shogakukan et les honneurs de l'Association Japonaise de Basket pour avoir contribué au rayonnement de ce sport dans l'Archipel.
Durant la prépublication de Slam Dunk, Inoue publie même d'autres petites choses dans Jump, comme le court manga promotionnel Hang Time en 1993, sur Michael "His Airness" Jordan, dont je vous parlais hier : https://twitter.com/Arion80/status/1265620889468616704?s=20
Mais aussi le one shot Baby Face (31 p.), dans le n* double 3.4 de 1992, avec lequel Inoue s'essaye à un genre nettement plus sombre, hommage évident à l'une de ses idoles : Ryôichi Ikegami. Ce titre s'attarde sur les tourments d'un tueur à gages de 23 ans, souffrant de solitude.
Deux ans après la fin de Slam Dunk, Inoue revient une dernière fois dans Jump dessiner le one shot Piasu, dans le numéro 9 de 1998. Cette amourette entre deux jeunes âmes dans un petit village au bord de la mer sera republiée dans le numéro 49 du Weekly Young Jump en 2001.
Quelques mois plus tard, il débutait Vagabond (à ce jour inachevé) dans l'hebdo seinen Morning de la Kodansha tout en revenant à la Shûeisha - mais dans l'hebdo Young Jump - pour y créer Real (toujours en cours, de façon très erratique), avec le handi-basket en toile de fond.
Si ce n'est déjà fait, je vous suggère la lecture de mon article sur la dernière décennie tourmentée de Takehiko Inoue, avec un début de réponse (?) à la fameuse question : terminera t-il un jour Vagabond ? A ce jour, rien n'est moins sûr. https://medium.com/@lgottigny/vagabond-la-longue-errance-de-takehiko-inoue-4f8f2b35b637
Inoue se consacre aux performances artistiques et à sa bourse Slam Dunk, créée avec la Shûeisha, qui permet à de jeunes Japonais de jouer au basket au plus haut niveau. Malgré la perfection de Vagabond et de Real, il restera sans doute pour beaucoup l'auteur de Slam Dunk. ⏹️
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