Il va vraiment falloir parler des disciples de la French theory qui se sentent légitimes à parler "d'impasse du concept de dignité" alors même qu'ils la revendiquent fort lorsqu'il s'agit du ''corps des ouvriers" (blancs)

C'est assez osé de parler de complicité avec les "forces qui invisibilisent les souffrances des personnes noires" alors même que la diffusion de ces images participe à la circulation de l'ordre racial. Des centaines de faits documentés n'ont toujours pas empêché les flics

De poser calmement face camera le genou sur la gorge d'un homme. Ces documentations servent à confondre les auteurs de violence, et c'est important que ça circule dans ce sens-là OK.
La question de la dignité après (voire pendant !) la mort

N'est pas négociable tant que la question de la dignité du vivant n'est pas acquise.
Je disais + haut que ces images choquent participaient à la circulation du racisme, j'entends par là q sans dispositif spécifique de production d'un discours autour de l'image, elles circulent

Avec toutes les interprétations possibles, qui vont du "contexte ?" au petit frisson de conscientisation de @d_schneidermann. En cela, elles recodent la domination raciale en mettant au 2nd plan les auteurs du crime & l'ordre qui les soutient, faisant de ces derniers des déviants

Qui seront accusés d'outrepasser les limites morales, d'abuser de la force etc sans remise en cause de ce qui constitue la violence policière : un ordre de domestication des dominés qui se traduit fatalement par une mise à mort arbitraire des corps ''furieux"

Prenons l'exemple du petit Aylan (soulevé par @jjalmad) : les grandes manifestations d'empathie se sont vite éteintes et s'en est suivi le dessin ignoble de Charlot Hebdo prétendant déterminer l'avenir du petit Aylan s'il avait eu la chance d'atteindre l'âge adulte.

Ce faisant, le discours a été très clair : les racisés sont coupables de leur mort, qu'il s'agisse d'un enfant noyé sur une plage turque ou de George Floyd. Coupables parce que le groupe auquel ils appartiennent est fortement contrôlé, contraint, discriminé et produit par des

Représentations, préjugés et conditions matérielles et contre lesquels nous n'avons que peu de marge de manœuvre.
En cela, lutter au moyen de représentations de corps mutilés, morts, etc ne fait qu'alimenter la machine, puisque le discours autour est tout aussi contraint.

Et que le discours dominant les rationalise constamment, en renegociant les limites morales de telle ou telle mise à mort.
Pardon pour ce thread un peu confus, mais il me semble vraiment important de ne pas laisser la question de la dignité entre n'importe quelles mains.