🚙 Avec le plan de relance sur l'automobile de Macron, j'ai l'occasion de parler un peu de la voiture électrique.

Quelle compatibilité entre innovation technologique "verte" et écologie ? Quelle réalité en France ? Quelles conditions macroéconomiques doivent être réunies?
⤵️⤵️⤵️
🔸1er constat : la voiture électrique n'est pas, en soi, un remède miracle à l'enjeu écologique.

🔹2ème constat : favoriser son développement en France n'est pas dépourvu de sens. Mais cela suppose la réunion de condit° politiques et une foi dans le Progrès technique.
D'abord, partons d'une intuition.

Il est difficile de concevoir que la volonté de « rénover le parc immobilier » et l’incitation par diverses primes à la casse (sic) à la consommation d’un nouveau produit, aussi high-tech et estampillé « vert » qu’il soit, est écologique...
Je ne vous apprends rien mais dans les sommets consacrés aux greentechs, on parle d'avantage de parts de marché que d'écologie. Les économistes de la « finance verte » valorisent avec emphase le potentiel « immense » de croissance de ces technologies (sauf sieur Gaël Giraud)
Surtout, c’est une activité de croissance (no offense) qui témoigne d'une stratégie employée par les industriels pour promouvoir de nouveaux modèles qui démodent les précédents.

Un marché de renouvellement qui s'entretient par le dénigrement de la vieille voiture thermique :
Victime d’une triple obsolescence :

technologique (électrification), d’estime (conscience écologique) et esthétique (« les gars qui roulent au diesel » comme disait feu Benjamin Griveaux).
L'information sur la voiture électrique se retrouve biaisée, souvent victime d'un mélange des genres et du conditionnement publicitaire.
En outre, l'achat d'une voiture se retrouve érigé comme acte d'intérêt général, soutenu par la puissance publique.🛒
Cependant, cette publicité (mensongère) survalorise son efficacité (contestée)

Selon une étude de l’UPSA, 1/2 des utilisateurs déclarent qu'ils ne partent pas en vacances/weekend avec leur voiture électrique en raison du pb d'autonomie... parfois découvert... après l'achat 🙃
Et les 3/4 d’entre eux disent utiliser une voiture supplémentaire « normale » pour les trajets les plus longs !

Elle ne remplacerait donc pas vraiment la voiture thermique... sans parler des modèles hybrides rechargeables presque jamais rechargés. https://www.caradisiac.com/amp/les-hybrides-rechargeables-presque-jamais-rechargees-au-royaume-uni-172443.htm?__twitter_impression=true

Aïe.
Ensuite, le processus de production de la voiture électrique est polluant. Mais dans quelle mesure ? C'est un sujet de controverse.

🧲 On peut déjà dire qu'elle est une grande consommatrice de métaux abondants et de métaux rares.
De ce fait, au stade actuel actuel d'innovation (je n'ai lu que des études de 2016), la voiture électrique a DE BASE un impact carbone un quart inférieur à celui d'un véhicule thermique durant l'ensemble de son cycle de vie.

(Sources : ADEME, Université de Californie à LA)
Pas de conclusions hâtives de ma part :

Il faut bien prendre en compte que ce sont les conditions actuelles de leur production et le niveau actuel de recherche et d'innovation.
Cependant, à mesure que l’on fait progresser l’autonomie des batteries les émissions de CO2 générées augmentent proportionnellement... et cet avantage de la voiture électrique se réduit !
📉

Vous voyez venir la contradiction...
... entre innovation technologique et écologie.

Par rapport à une batterie électrique permettant une autonomie de 120km, les émissions doublent pour une autonomie de 300km et triplent pour une autonomie de 500km.

⤵️ Alors comment on fait ? On ne sait pas !
Alors les voitures Tesla continuent de consommer massivement des métaux rares, avec des batteries de + en + performantes.

Mais aujd, plus personne ne peut contester le problème que pose la dépendance à l'importation chinoise des métaux, extraits de façon extrêmement polluante.
La Chine a mené une politique de quotas et de taxes à l'exportation (jusqu'à l'embargo 2011 vs le Japon) contraires aux règles de l'OMC (...)

Aujd, elle organise l'instabilité des cours
+ l'approvisionnement a été menacé pendant la guerre commerciale et la crise du Covid-19.
(Un prix que payent aussi largement les Chinois, qui ont choisi de sacrifier leur environnement pour leur développement)

Mais aussi d'autres pays comme la République Démocratique du Congo qui n'a pas gagné grand chose en retour...
Pourtant, les métaux rares pourraient être recyclés bien plus massivement ! La France dispose même d'une R&D compétente en la matière.

Mais dans le cadre du libre-échange, cela revient plus cher de recycler en France que d'importer directement des métaux chinois... 🙈
Surtout, il serait possible de limiter leur utilisation !

🇨🇵 La voiture Renault Zoe n'a aucun aimant permanent. 👍

Mais quelle rentabilité / avantage comparatif ? + la production à Flins bientôt arrêtée ? (Renault-Nissan-Mitsubishi avec son plan de 2 milliards d'économie)
Ajoutons enfin que l’électrification du parc automobilier n’est pas, en soi, vecteur de décarbonation.
Il serait incongru de se féliciter du haut taux de circulation de voitures électriques en Pologne (16% du parc immobilier), alors même que 86,7% de l’électricité polonaise est produite grâce à des combustibles fossiles.

C'est pourtant ce que fait la Commission Européenne.
A l'inverse, en France cela semble tout à fait pertinent, puisque la part décarbonée de la production d'électricité atteint les 91,4% (98,8% pour sa consommation).

Grâce au nucléaire, une énergie faiblement émettrice de CO2 (ceci n'est pas un débat sur le nucléaire).
Mais comment produire des voitures électriques françaises en France au vu des difficultés françaises en matière industrielle ?

Il faudrait se porter sur une transition énergétique articulée à la fois avec un changement clair de paradigme (🌍) et avec un discours réaliste (🔋)
- Pas de voiture électrique sans nucléaire. Pourtant, on réduira la part de nucléaire à 50% en France dans les prochaines années.

- Pas de voiture électrique sans une croyance "progressiste" parfois contraire à l'écologie.

- Pas de voiture électrique sans protectionnisme.
Sauf à progressivement s’affranchir de logiques incohérentes, la voiture électrique risque d'être une nouvelle innovation technologique qui s'ajoutera aux technologies existantes, sans réelle "transition", comme pour le développement des énergies renouvelables.

Voilà my point !
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