Gay ou pédé ?
un threadicule (à défaut d’un sondage)

Au commencement, il y a un sondage à la formulation aussi honnête que ceux des instituts professionnels (chapeau !), le vulgaire push poll d’un mec pas moins vulgaire pour tenter d’asseoir son idée de wannabe maître à penser :
il faut être propre sur soi pour aller voir les stars du show-biz et celles de LREM et pédé, c’est un peu cracra, ça choque (encore un peu) le bourgeois. Sauf #Avia in private.
Le dire ou pas

Chacun·e peut se qualifier comme iel le souhaite. Mais qu’on ne vienne pas me dire comment me définir, me juger pour mon choix.
Car se dire homo, gay, pédé, ce n’est pas seulement adopter une étiquette, c’est aussi la reconnaître comme un élément de mon identité.
Et mon identité n’a pas existé de toute ma vie, elle a une histoire ; on m’en a imposé des éléments, j’en ai choisi d’autres. Elle n’est pas figée, elle est aussi fonction d’un contexte : gay au travail, pédé dans la rue.
Car comme je vois les choses, pédé c’est gay avec une conscience politique. De gauche, bien sûr. Le revers invisible, c’est que gay est l’appellation cachée, proprette de la politique. De droite, donc.
Alors, si se dire pédé choque encore un peu le bourgeois, ben ne serait-ce que pour ça, je ne vais pas me priver hein. Au fond, le gay, c’est la pédale honteuse de la politique, le pédé, c’est la pédale fabuleuse de la politique.
Car qu’on ne s’y trompe pas : se dire gay, c’est se satisfaire de sa situation (on a la prep, le mariage, on peut acheter des enfants, on a mis les discri au tapis dans le sport, et on oublie qu’il y a d’autres lettres que le G dans LGBTI+), du status quo, c’est être conservateur
(je ne parle même pas des réactionnaires qui n’utilisent aucun mot pour se démarquer de l’hétérosexualité parce que ce serait privé). Le placard ça suffit les copines, faudrait penser à se maquiller les yeux maintenant.
J’ai parlé d’histoire de mon identité. Outre les LBTI+, les gays oublient (en fait, ils ne la connaissent pas, parce qu’il n’y pas d’éducation, peu de transmission) l’histoire de leur peuple, l’histoire à une échelle collective cette fois.
Ils sauraient ce qu’est la réappropriation de l’insulte, pourraient en mesurer la portée politique, de même que ses effets sur nos vies. À force d’être insulté, de porter seul ce fardeau de l’étiquette, l’assumer (collectivement) aide à la surmonter.
Appelez ça résilience, invoquez Nietsche-ce-qui-ne-me-tue-pas, si j’assume, on ne me blessera plus (autant qu’autrefois, ne rêvez pas), on ne me fera plus fermer ma gueule non plus.
Petit bonus pour les fafgays qui ne se nomment pas, ne se définissent pas, renient une part d’eux-mêmes. Pas plus que les gays, ils n’ont l’air de connaître le combo histoire de leur peuple X de leur courant politique :
go check la page Wikipédia traitant de la Nuit des longs couteaux, vous comprendrez ce que vous réserve votre utopie politique à vous. Vous y passeriez avant nous, les triangles roses.
Je voudrais en rajouter une couche sur nos ennemis les plus proches et sur leurs figures les plus visibles, et m’interroger sur la légitimité et l’opportunité du harcèlement comme moyen de lutter contre elles, mais ça va faire un peu long là (elles ne perdent rien pour attendre).
Voilà j'ai fini pour ce soir, merci à vous d'avoir lu jusqu'ici et merci au frérot Nick, reviens quand tu veux poto
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