Quelques mots sur le contenu de cet article https://abs.twimg.com/emoji/v2/... draggable="false" alt="⤵️" title="Arrow pointing rightwards then curving downwards" aria-label="Emoji: Arrow pointing rightwards then curving downwards"> https://twitter.com/CelineBon/status/1265623010083581952">https://twitter.com/CelineBon...
Déjà, il faut réaliser le contexte dans lequel cet article se place : celui d& #39;une sous représentation des données d& #39;ADN ancien pour la France.
Voici la carte #3/54.49/23.00">https://umap.openstreetmap.fr/en/map/ancient-human-dna_41837 #3/54.49/23.00">https://umap.openstreetmap.fr/en/map/an... qui représente l& #39;ensemble des échantillons anciens pour lesquels des données génomiques existent
Je vous montre un petit zoom sur la France.
Certes il y a des raisons parfois géologiques (le sous-sol de la Bretagne est pas terrible pour la conservation des os, disons le), mais bon, avouons le, ce n& #39;est pas le cas partout.
Les résultats de l& #39;ANR Ancestra, et qui sont dans cet article, étaient donc *très* attendus.

Le principe de cette étude est donc un transect génétique, du Mésolithique à l& #39;Âge du Fer, dans 3 régions françaises : le nord, l& #39;Alsace/Lorraine, et le sud-est.
Projet très ambitieux !
Pour une raison de coût (disons le, l& #39;ADN ancien coûte cher), le choix a été fait d& #39;étudier principalement des génomes mitochondriaux complets, ainsi qu& #39;un set de position qui ont un impact sur le phénotype.
Les données génomiques à faible couverture, c& #39;était en plus !
Bien sûr, cette étude se place dans un contexte européen : nos frontières françaises ne signifiaient pas grand chose au Néolithique, et les travaux chez nos voisins nous apprennent déjà pas mal de choses.
Grosso modo, 10 ans d& #39;études paléogénétiques sur l& #39;Europe nous ont montré :
1) que les gens d& #39;origine européenne se rattachent à trois populations du passé qui se sont métissées progressivement. Mais bien sûr, c& #39;est une simplification : chacune de ces populations a une histoire particulière, elle même composée de métissages entre pops plus anciennes.
2) D& #39;abord, on a les chasseurs-cueilleurs de la fin du Paléolithique et du Mésolithique. Ils ne forment pas une entité homogène, et on voit des différences génétiques entre ceux d& #39;Espagne, d& #39;Europe Centrale ou des Balkans.
3) Puis arrive une autre population : des agriculteurs-éleveurs, venus d& #39;Anatolie, et qui apportent avec eux toute une série de pratiques, le Néolithique.
Au cours du temps, ils se métissent avec les chasseurs-cueilleurs locaux, selon des processus différents selon les régions.
Ces agriculteurs arrivent par deux voies : une voie continentale, Danubienne, témoignant de la Culture de la céramique Rubanée ; une voie maritime, méditerranéenne, appartenant à la Culture de la Céramique Cardiale.
Où ces deux groupes se retrouvent ? En France
4)A la fin du Néolithique, par le NE de l& #39;Europe, arrive une population provenant des steppes pontiques (au nord de la Mer Noire) et apparenté aux représentants de la culture Yamnaya.
Leur arrivée coïncide avec un changement culturel d& #39;ampleur dans la moitié nord de l& #39;Europe :
la culture Campaniforme.
Mais dans la péninsule ibérique, les représentants du Campaniforme n& #39;ont pas de trace génétique des populations des steppes ! Elle n& #39;arrive qu& #39;à la fin de l& #39;Âge du Bronze.

Donc, c& #39;est compliqué.
On a une grande histoire commune à toute l& #39;Europe, mais des modalités très différentes entre la moitié nord et la moitié sud de l& #39;Europe.

Et où se situe la France ?
A l& #39;interface entre les deux !
Alors, que nous apporte l& #39;étude de Samantha Brunel et Mélanie Pruvost ?
Déjà un bel échantillonnage !
53 sites archéologiques différents (joli travail, @Inrap !)
243 échantillons (oui, 243 os à extraire, en salle blanche, avec un masque, une double paire de gants...)
223 génomes mitochondriaux
62 haplogroupes du chromosomes Y
58 génomes à faible couverture : chaque position est lue en moyenne de 0,05 fois à 0,5 fois.
Bien sûr, les spécialistes de l& #39;ADN moderne diront que c& #39;est pas top, mais en ADN ancien, on sait que c& #39;est déjà très utile !
Et justement, on apprend plein de choses :
1) Déjà, au Mésolithique, elles ajoutent 5 individus, provenant d& #39;une grotte de Charente (la grotte des Perrats), qu& #39;elles comparent à des génomes déjà connus.
Et on voit de la diversité !
La plupart des chasseurs-cueilleurs mésolithiques se rattachent à un grand groupe, dit Villabruna.
Or, à la grotte des Perrats, les chasseurs-cueilleurs se rapprochent des derniers Magdaléniens ... On pourrait les modéliser comme 1/3 Villabruna, 2/3 Magdaléniens (Goyet)
Un peu comme des chasseurs-cueilleurs d& #39;une autre région : la péninsule ibérique, et a contrario des chasseurs-cueilleurs mésolithiques du reste de l& #39;Europe.
Au Néolithique, on voit bien apparaître les populations anatoliennes néolithiques. Nos plus anciens néolithiques sont assez semblables aux plus anciens néolithiques d& #39;Europe Centrale ... sauf pour un, venu du site de Morschwiller-le-Bas, qui présente déjà les traces d& #39;un
métissage avec des chasseurs-cueilleurs locaux.
Une surprise ? Pas vraiment, même si à cette époque cela restait assez rare, les deux groupes coexistaient.

D& #39;ailleurs, on voit le métissage avec les chasseurs-cueilleurs augmenter au cours du temps.
Tantôt avec des chasseurs-cueilleurs de type Villabruna, tantôt avec ceux de type Goyet ("Magdaléniens") - dans le sud de la France. Ainsi, malgré le bouleversement induit par l& #39;arrivée des agriculteurs, une diversité de chasseurs-cueilleurs demeure.
Une question se pose alors : arrive-t-on à distinguer sur le plan génétique le Cardial du Rubanée ?

Et bien il semble que c& #39;est plus compliqué que cela... Leurs résultats suggèrent que ce qu& #39;on croyait voir comme différence entre les deux courants est lié aux populations de
chasseurs-cueilleurs avec lesquelles ils se sont métissés : plutôt & #39;Villabruna& #39; pour le Rubanée, plutôt & #39;Goyet/Magdaléniens& #39; pour le Cardial.

Après tout, les deux groupes néolithiques se sont séparés récemment (au plan génétique), sans goulot d& #39;étranglement: pas bcp de dérive...
C& #39;est un point très frustrant de l& #39;ADN ancien : le grain de nos analyses reste parfois assez frustre, et bcp plus que ce que l& #39;archéologie peut voir...
Il nous faudra (bcp) plus de génomes, une (bien) meilleure couverture pour essayer de voir ce signal.
Bref, je disgresse...
Et l& #39;arrivée des populations des steppes alors ?
On voit leur arrivée dès 2500 avant JC, sur le site de La Bouche-à-Vesle, dans les Hauts de France.
En revanche, dans le sud, près de Carcassonne, les campaniforme n& #39;ont pas ce lien avec les Yamnaya !
Ainsi, la différence observée entre le nord et le sud de l& #39;Europe se voit à plus petite échelle entre le nord et le sud de la France...
Et rappelle que culture archéologique n& #39;est pas identique à population génétique...
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