Ce qui est pervers dans la vulgarisation, c'est de laisser croire à des profanes qu'ils peuvent comprendre en quelques minutes des sujets infiniment complexes, sans pré requis de méthode ou de connaissance.

Si les profanes sont un peu mous du bulbes et/ou échauffés par une situation, rien de plus simple que de leur faire avaler n'importe quoi, en flattant leur égo ("Toi aussi, popu, avec ton bon sens et ta bonté spontanée, tu peux accéder au savoir que l'élite corrompue te refuse").

Voici pourquoi des millions de personnes préfèrent croire un médecin qui fait des vidéos sur son écran plutôt que le consensus scientifique, même quand une étude statistiquement solide vient étayer ce consensus.

C'est le sens de la phrase qui, en substance, dit qu'on préfère un mensonge simple à une vérité complexe. Car ces mensonges ne font pas appel à l'intelligence des gens, mais à leurs bas instincts ; on ne sollicite pas leur raison, mais leur foi.

Parmi les solliciteurs, il y a les purs arrivistes mégalomanes (Raoult), les clowns opportunistes avides de provocations et de buzz (Son-Forget), les abrutis patentés qui revendiquent une sagesse populaire (Bigard). Je m'arrête là, au risque de m'exposer à des poursuites pénales.

Je précise : la vulgarisation est très importante et doit exister, et être développée. Mais il ne s'agit pas de simplifier les choses à l'extrême et à tout prix.