[Thread] Court résumé des enjeux constitutifs de la lutte du peuple kurde pour obtenir un État indépendant, le Kurdistan.

Outre la diaspora kurde de par le monde, le peuple kurde, sans État, est dispersé entre quatre pays moyens orientaux : la Turquie, la Syrie, l'Irak et l'Iran. Les zones dans lesquelles vivent ces dizaines de millions de kurdes, lorsqu'elles se rejoignent, forment le Kurdistan.

Cependant, même si les réalités locales prouvent qu'il existe une nation kurde sur un territoire précis, ces quatre pays très répressifs et opposés à la création d'un État indépendant kurde refusent qu'une partie de leur population prenne son indépendance.

De ce fait, la répression et les tentatives d'assimilation du peuple kurde par les autorités turques, syriennes, irakiennes et iraniennes, ont mené à l'exacerbation du sentiment nationaliste kurde et, évidemment, à la lutte armée.

Malheureusement, les revendications kurdes ne sont pas entendues, et la lutte armée est un échec. L'exemple du Parti des travailleurs du Kurdistan en Turquie en est l'archétype.

Créé en 1978 par Abdullah Ocalan, ce parti kurde mène une lutte armée depuis 1984 contre le pouvoir turc, un conflit de longue date qui a fait plus de 40 000 morts et qui est toujours en cours à l'heure actuelle en Anatolie orientale.

Depuis sa capture et son emprisonnement en 1999, le leader du PKK prône le confédéralisme démocratique et la fin du conflit armé.

Après les multiples échecs subis par les populations kurdes de Turquie, de Syrie, d'Irak et d'Iran, à travers toutes les luttes armées, on peut se demander s’il existe une solution pacifique au problème kurde...

confédéralisme démocratique prôné par Abdullah Ocalan, leader du PKK, mise en place de régions autonomes telles que le Rojava ou Gouvernement Régional du Kurdistan en Irak.

Par ailleurs, il faudrait également prendre en considération les idées de gauche du Parti démocratique des peuples (HDP) en Turquie.

Mené par Selahattin Demirtas, qui sera emprisonné en 2016 après la tentative de coup d’Etat en Turquie, ce parti est pro-kurde, féministe et écologiste...

...et se prononce en faveur de plus de droits pour les minorités et de plus de justice sociale, ce dont manque cruellement la Turquie.

Malheureusement, pour être vraiment pacifique, une solution doit être acceptée par les deux parties.

Et les exactions particulièrement répressives du président turc, Recep Tayyip Erdogan, ont prouvé que si la lutte armée n’a pas trouvé jusqu’à présent d'issue favorable aux Kurdes de Turquie, de Syrie et d'Irak...

...la voie qui se voudrait négociée ne semble pas plus efficace pour autant.

Dès lors, ces échecs ne peuvent-ils pas faire douter aussi de la solution pacifique et démocratique ?