THREAD : L’expansion de l’Islam en Afrique de l’Ouest
Avant tout, il faut savoir une chose : La propagation de l'islam en Afrique noire est le fait des noirs et non une prétendue conquête militaire arabo-berbere comme voudraient nous faire croire certains révisionnistes animistes tel que Doumbi Fakoly et Sira-Missa Doumbia.
L'islam était une question de quelques familles maraboutiques ou commerçantes isolées du 11 ème siècle au 13ème siècle y compris la famille royale mandingue à partir de 1050.
Le djihadisme dans l'histoire de l'expansion de l'islam en Afrique noire est un phénomène tardif qui n'est survenu qu'à la chute des grands empires.
Le djihadisme guerrier est un fait des chefs africains du 18ème au 19ème siècle (Sokoto, Macina, Oumar Tall, Fouta Djallon...)
Voici le témoignage du scientifique Cheikh Anta Diop sur la question :
L'islam a t-il réellement été imposée aux africains par la force (djihad) ?

Lisons ce que nous dit l’égyptologue sénégalais :
"On a souvent parlé d'invasions arabes en Afrique : elles sont vraie en Afrique du Nord, elles sont imaginaires en Afrique Noire.
Autant les arabes ont conquis l'Afrique du Nord par la force des armes, autant ils n'ont fait que pénétrer pacifiquement l'Afrique Noire ; le désert a toujours servi d'écran protecteur.
Depuis l'échec des premiers Omeyades, au VIIIème siècle, aucune armée arabe n'a jamais traversé le Sahara pour tenter de conquérir l'Afrique, si l'on excepte la guerre contre le Maroc au XVIème siècle.
Pour la période qui intéresse notre étude, c'est-à-dire du IIIème au XVIIème siècle, aucune conquête n'eut lieu par la voie du Nil : celle du Soudan, accomplie avec la collaboration de l'Angleterre, ne date que du XIXème siècle.
Il n'y a jamais eu non plus de conquête arabe du Mozambique ou d'une autre région de l'Afrique de l'Est.
Les ressortissants arabes installés dans ces régions, et qui sont devenus de grands chefs religieux, étaient comme partout arrivés individuellement et se sont installés pacifiquement.
Ils doivent leur influence, leur rayonnement ultérieur à leurs vertus religieuses et spirituelles. Ainsi les conquêtes arabes dont parlent les sociologues sont nécessaires à leurs théories, mais n'existent pas dans la réalité.
Elles ne sont attestées par aucun document historique probant à l'heure actuelle. Il sera question de l'épisode de l'occupation tardive de Tombouctou par les Marocains, au chapitre VII.
On verra que le caractère circonscrit du phénomène ne permettait pas le déclenchement de cette panique générale qu'il y eut en Europe et qui eût été nécessaire à l'éclosion d'une féodalité africaine.
D'après Ibn Khaldoun, c'est plutôt d'Afrique, de l'Éthiopie et de la Nubie, qu'était partie une expédition pour la conquête du Yémen "

Cheikh Anta Diop, Afrique noire précoloniale, page 99.
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