1/ C’est une affirmation qui semble satisfaire tout le monde: le « Ségur de la santé » signe « la fin de la logique comptable a l’hôpital ». Nous ne mesurons pas ce que cette affirmation porte en elle de dangereux. La santé n’est pas gratuite.

2/ Elle coûte même de plus en plus cher. Les déficits de la Sécurité sociale s’accumulent depuis des décennies. Ils ont pris une importance telle que nous avons créé une caisse spéciale pour gérer la dette qui en résulte, la CADES, avec une taxe spéciale...

3/ ... sur tous les revenus: la CRDS. Comme cela n’a pas suffi, les hôpitaux se sont endettés. La dette des hôpitaux est telle que l’Etat devra désormais la reprendre entièrement à son compte. Le plan hôpital tel que l’annonce le gouvernement verra les dépenses augmenter encore

4/ Nous sommes en train d’abandonner à tout jamais l’idée d’eliquibrer un jour les dépenses de la Sécurité sociale. C’est un abandon qui aura une conséquence. Dans dix ans, dans quinze ans, dépassés par l’ampleur du problème, nous serons sensibles à un discours de ce type:

5/ Le système de solidarité que represente la Sécurité sociale n’est plus tenable. Confions au secteur privé la gestion de la santé et sortons de la situation de déficit chronique qui est insupportable pour les contribuables.

6/ La Securite sociale a été créé en 1945. C’est une très belle idée qui ne peut traverser le temps que si nous sommes rigoureux, attentifs, à ce que la solidarité soit supportable par tous. Depuis des années, la lâcheté, la démagogie, ont remplacé la rigueur et le sérieux.

7/ Le consensus du jour: la fin de la gestion comptable a l’hôpital, signe la mort de la Sécu par ceux la même qui prétendent lutter contre le « marché » et le « libéralisme » Souvent, l’histoire est ironique et maltraite ceux qui écoutent les charlatans de la pensée