[THREAD] L’épidémie de #COVIDー19 est-elle en train de finir comme beaucoup le croient (par ex. le Pr Raoult) et comme je l’ai moi-même tweeté ? Pas sûr ! Les statistiques venues d’Iran, d’Asie centrale et d’Amérique du Sud révèlent en effet l’apparition d’une deuxième vague.

2- Les sombres prophéties du Conseil Scientifique sont-elles en train de se réaliser ? Allons-nous de nouveau être enfermés et cette fois pendant tout l’été ?

3- Non, rassurez-vous ! En y regardant de plus près, cette deuxième vague est différente de la première. Elle est deux fois moins puissante (le nombre de nouveaux cas augmente 2 fois moins vite) et elle n’entraîne pas une hausse très significative de la mortalité.

4- Pour en avoir longuement parlé avec un ami virologue, un biologiste et un médecin, il y a tout lieu de croire que cette deuxième vague s’apparente plutôt à une épidémie de grippe.

5- Alors que s’est-il passé pour qu’en l’espace de 4 mois, un virus au demeurant assez agressif (mais pas au point de justifier un #confinement autoritaire, bien plus dévastateur à tout point de vue), comment se fait-il donc que ce virus ait à ce point perdu en virulence ?

6- Son affaiblissement est tel qu’une deuxième vague n’aurait en réalité aucune conséquence sanitaire notable en France : Raoult et d’autres ont probablement raison : l’épidémie de Covid-19 qui nous a fait si peur, est derrière nous.

7- Mes trois amis scientifiques ne sont pas d’accord sur les raisons de la décadence du SARS-CoV-2. Est-il victime du réchauffement saisonnier ? D’une immunité croisée qui protégerait une partie de la population ? Ou lui serait-il arrivé autre chose ?

8- Dans la mesure où la seconde vague se déroule simultanément en Iran, où il fait chaud, et en Amérique du Sud, où commence l’hiver, l’hypothèse climatique supposerait une adaptation aux températures élevées que rien n’atteste.

9- Quant à l’hypothèse d’une immunité croisée héritée du contact avec d’autres #coronavirus, elle aurait dû favoriser les plus anciens d’entre nous, dont « l’expérience immunitaire » est la plus grande. Or, il s’est produit tout l’inverse : la mortalité a augmenté avec l’âge.

10- Il semble bien qu’un autre phénomène soit à envisager. Le 10 avril, une équipe de l’université Duke (Durham, Caroline du Nord) a découvert que le génome du virus sévissant à Singapour avait perdu toute une séquence d’ARN.

11- Plus précisément, il s’était délesté d’un long chapelet de 382 nucléotides, appelé ORF8. La mutation serait advenue quatre semaines plus tôt, à la mi-mars.

12- Cette « délétion » a immédiatement attiré l’attention des chercheurs : en effet, une mutation semblable avait déjà affecté le grand frère de notre coronavirus, le SARS-CoV, responsable de l’épidémie de Sras en 2003, exactement au même endroit de son génome !

13- Cette récente découverte (2018) a permis de comprendre que c’était cette mutation en particulier qui avait diminué les capacités infectieuses du Sras, entraînant sa disparition. Et voici que notre coronavirus suivait le même chemin, du moins à Singapour !

14- Le 1er mai, une seconde étude (que j’ai déjà tweetée), menée cette fois-ci en Arizona, a de son côté découvert une autre déperdition de matériel génétique viral, mais à un endroit différent, la séquence ORF7a.

15- Bref, notre SARS-CoV-2 que l’on pensait plus stable que le SARS-CoV ou le MERS, est tout bonnement en train de perdre des boulons à mesure qu’il se reproduit, en passant d’un hôte à l’autre. Visiblement, les coronavirus se périment rapidement lorsqu’ils changent d’espèce.

16- Tout ce dont parle ce thread n’était pas impossible à prévoir dès janvier, notamment pour les grands laboratoires. Dans ce cas, pourquoi se sont-ils lancés avec un telle débauche de moyens dans une course au vaccin qu’ils savaient perdue d’avance ?