[THREAD]

En quoi nos lacunes en communication contribuent à la marginalisation du mouvement révolutionnaire ?

Je parle en tant que militante anarcho-communiste issue d'un milieu socdem républicain humaniste blabla ... qui a approprié les notions de l'ext gauche et de l'anarchisme toute seule dans son coin

Notre projet c'est quoi : renverser le pouvoir en pl par la Révolution, abolir l'état et mettre en place une société libérée de l'autorité et des hiérarchies.

Bon ça c'est à long terme. C'est le turfu. Ajd, on essaie de constituer un mouvement révolutionnaire solide, convaincre la population de la non-nécessité de l'état, et surtout faire des brochettes du capitalisme et des oppressions qui lui sont + ou - liées

Comment kon fait ?
- Nous faire entendre
=> Rallier des gens
==> Nous organiser
===> FAIRE FLAMBER LE CAPITAL DANS LE FEU DE LA COLERE PROLETAR... hum pardon.

Bref la communication est la base. Tout passe par la manière dont on parle aux gens. Tout. Sans com' pas de mouvement.

Alors on communique. Mais notre communication est lacunaire.

Si je regarde les camarades de twitter et de mon orga : je remarque que l'écrasante majorité (jpense qu'on peut parler de 90%) est soit sud/cgt/cnt (syndicats) , soit socdems repentis (PS, LFI), ou issu.e.s de mvt genre NPA. Bref des personnes politisées et ancrées à gauche.

Est-ce que c'est une mauvaise chose ? Bien sûr que non. Mais cela indique que nous militons entre nous. Dans notre microcosme. La majorité de la population et notamment des prolos ne sont pas ou peu politisés. Est-ce là notre vision du militantisme ?

L'action et la réflexion politique ne serait réservées qu'à une poignée d'élu.e.s ?
1- Les anars ont peur des gens
2- On communique via les supports traditionnels

1- Les mvts révolutionnaires SURTOUT les mouvements anarchistes ont beaucoup soufferts. Intrusion, trahisons, violences... je pense que tout cela a instigué une peur intrinsèque au mouvement, une méfiance vis-à-vis des personnes extérieures au milieu d'ext gauche

On a inconsciemment peur pour nous et surtout pour nos camarades, d'intégrer quelqu'un qui finalement correspondront pas à nos principes et foutront le bordel.
Spoiler alert : on a déjà ce genre de pb parmi nos rangs

C'est à dire que c'est pas en restant entre nous qu'on se protège des oppresseurs. C'est une fausse idée. La déconstruction des comportements oppressifs ne découle pas automatiquement du militantisme (les opprimé.e.s le savent trèèèès bien)

2- Nous communiquons selon la vieille tradition syndicaliste.
J'en ai marre des tracts ok ? J'en ai MARRE ! Partout il y en a partout, faut toujours lire lire lire, c'est tellement encombrant lourd, JE NE LIS PAS LES TRACTS QUE JE DISTRIBUE

OUI la diff de tract peut être utile et peut ouvrir le dialogue OUI ils ne sont lus que par genre 2% des gens ???
OUI il y en a TROP au détriment d'autres formes de communication !

Rappelons que 7% de la population est en situation d'illettrisme.
7%

7.

+ de 2 MILLIONS de personnes.

Ajoutons les 6 à 8% de personnes aux troubles dys.
Ajoutons les gens qui savent mal lire ou qui... n'aiment pas ça ?

Du coup les tracts ....

L'écrit c'est important mais l'écrit est trop présent.
Nous avons besoin d'oralité. Davantage de podcasts (allez écouter @JorXzt et @LesTroisPoints_ ), des chaînes youtube (non transphobes wink wink), de webradio, pourquoi pas des stories, des igtv ? Investissons les réseaux !

Des contenus existent mais ils sont peu nombreux. Et du coup peu populaires. Contrairement à ceux des fafs qui inondent les réseaux vu qu'on leur laisse le champ libre. Paradoxalement, je vous dis ça à l'écrit. Mais au moins JE FAIS PAS CA SUR UN TRACT.

Je suis certaine que les graphismes du camarade @GRACHIASSE ont été plus efficaces que des milliers de tracts. Ils attirent l’œil, intriguent, on a envie de savoir ce que c'est que ce truc ET C’EST CA QU'ON VEUT

J'ai beau être militante, j'ai du utiliser un lecteur pour me lire le manifeste de l'UCL tellement je décrochais, j'arrivais pas à suivre. Et bien sur j'ai du googliser 1/3 des mots. Imaginez pour qqun qui n'a pas l'habitude. Hop hop mis de côté.

En manif, à part tracts, qq autocollants, des drapeaux et qq tags, on dit pas grand chose finalement. On organise ponctuellement des temps de rencontre mais qui sont contraignants et très cadrés.

On a rencontré des GJ qui nous ont plus ou moins dit "ptdr t ki?"

B ui logique on est pas clair pour des gens pas politisés. On débat, on utilise notre vocabulaire mais en vérité ptdr on est ki ?

Tapez anarchisme sur YT. Vous trouverez les 2 docus qu'on a vus et revus (si vous les avez pas vu FAITES-LE), des vidéos sur l'histoire de l'anarchisme, des chaines pas safe et surtout RIEN sur notre actualité, nos réflexions actuelles, nos analyses etc.

Pour ça faut attraper nos tracts au vol mdr.

jvous ai dit que j'aimais pas les tracts ?

Bref nos lacunes en communication confinent (décidément) l'anarcho-communisme à la place qui lui a été attribuée par les gouvernants : un groupuscule extrême, violent et dangereux qui ne recherchent que le chaos et la destruction de tout.

J'ai remarqué le même pb dans l'ensemble du mouvement révolutionnaire. La communication EST la base, nécessaire à la construction d'une conscience révolutionnaire.

Allez bisou je manvol

acab