[đ§đȘ đœđđđ± ; đđ¶đŒđč ; đșđŒđżđ ; đđČđčđł đ”đźđżđș]
đ§đđ„đđđ đÌđ§đđ§ đđ đŠđ§đ„đđŠđŠ-đŁđąđŠđ§ đ§đ„đđšđ đđ§đđ€đšđ
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Tout dâabord, je ne suis pas professionnelle de santĂ© ni de quoi que ce soit, je me suis renseignĂ©e sur le sujet mais je vais aussi parler de ma propre expĂ©rience, pour tenter dâexpliquer ce quâest le PTSD et ce que ça peut entraĂźner comme consĂ©quences dans la vie quotidienne.
Le PTSD (ou ESPT en français) se dĂ©clenche Ă la suite dâun Ă©vĂ©nement traumatique (agression, accident, attentat, violâŠ), en fait lorsquâune personne se retrouve confrontĂ©e Ă la mort, Ă la peur de mourir ou lorsque son intĂ©gritĂ© physique sâest sentie menacĂ©e.
Le PTSD peut survenir face Ă un Ă©vĂ©nement traumatique unique ou des violences rĂ©pĂ©tĂ©es (violences conjugalesâŠ). Pour ma part, ça a commencĂ© en novembre 2018 mais je nâai Ă©tĂ© diagnostiquĂ© quâen janvier 2020 soit un an plus tard, parce que je refusais dâen parler Ă qui que ce soit
Le PTSD peut Ă©galement ĂȘtre Ă©vitĂ©, dans le sens oĂč toutes les personnes qui se sont retrouvĂ©es face Ă des situations traumatiques ne dĂ©velopperont pas forcĂ©ment un PTSD. La prĂ©vention peut aider : le fait dâĂȘtre pris en charge directement aprĂšs, et de la bonne façon.
La gĂ©nĂ©tique, un stress permanent et intense, et beaucoup dâautres facteurs comme des troubles mentaux prĂ©existants ou le manque de soutien Ă©motionnel, jouent un rĂŽle dans âqui aura un PTSDâ.
En fait lâĂ©vĂ©nement traumatique va avoir des consĂ©quences immĂ©diates et des consĂ©quences diffĂ©rĂ©es. Les consĂ©quences immĂ©diates sont pour la plupart des mĂ©canismes de dĂ©fense. Dans le cas du viol on parle par exemple de la sidĂ©ration, la fuite, la dissociation.
La sidĂ©ration câest le point de dĂ©part : la victime reste paralysĂ©e, incapable de rĂ©agir, bouger, parler. En cas de danger, notre cerveau se prĂ©pare Ă la fuite. Pour cela, l& #39;amygdale ordonne la production de lâhormone du stress (adrĂ©naline, cortisol),
le poul et la respiration sâaccĂ©lĂšrent, les muscles se contractent. Mais la fuite nâest pas possible. Alors l& #39;amygdale surchauffe et le cerveau se retrouve dĂ©passĂ© par cet excĂšs dâhormones. La victime est dans un Ă©tat de stress dĂ©passĂ©, elle sent quâelle va mourir.
Cet excĂšs dâhormone risque de provoquer un arrĂȘt cardiaque. Le cerveau relĂąche alors dâautres molĂ©cules (kĂ©tamine, morphine) qui vont court-circuiter le systĂšme. La victime reste en vie mais entre dans une seconde phase : lâĂ©tat de dissociation.
LâĂ©motion est si forte que pour ne plus la ressentir, la victime sort de son corps, et se voit comme spectatrice. Elle est coupĂ©e de ses Ă©motions, coupĂ©e du monde. La notion du temps, de lâespace et de la rĂ©alitĂ© devient alors floue.
Ce mĂ©canisme permet Ă la victime de rester en vie mais fait aussi des dĂ©gĂąts. En mĂȘme temps que cette dissociation se produit une interruption du circuit de la mĂ©moire. Lâamygdale nâĂ©vacue pas le traumatisme vers l& #39;hippocampe(qui permet la mĂ©morisation et lâanalyse des souvenirs)
car elle a Ă©tĂ© anesthĂ©siĂ©e par les dĂ©charges permanentes de morphine, kĂ©tamine. En consĂ©quence le trauma va rester piĂ©gĂ©, en lâĂ©tat, dans l& #39;amygdale. Le cerveau ne va pas contextualiser le trauma dans le temps et dans lâespace.
Câest ce qui fait quâune victime va revivre Ă lâidentique les pires Ă©vĂ©nements, dĂšs quâun lien va lui rappeler (flash backâŠ), car le souvenir nâaura pas Ă©tĂ© traitĂ© par le cerveau. On verra un peu plus tard que les flashbacks ne sont pas les seuls caractĂ©ristiques du PTSD.
En fait cette dissociation traumatique va permettre Ă la victime une tolĂ©rance de la douleur trĂšs particuliĂšre, avec la sensation que ce nâest pas grave, que la violence ne la concerne pas. Cela va lâempĂȘcher d& #39;Ă©valuer la gravitĂ© de ce qu& #39;elle vit.
Ce qui explique pourquoi les victimes peuvent rester aussi longtemps avec un agresseur, elles sont anesthésiées, piégées. Une des conséquences : les proches vont avoir un mal fou à comprendre la victime. Ils ne vont rien ressentir car elle parlera avec distance, indifférence.
Une personne peut rester dissociée une minute comme un jour, des semaines, des mois, des années⊠Elle semble ainsi tolérer des situations intolérables. AussitÎt que la victime ne sera plus dissociée, tout explose.
Câest donc Ă partir de cette sidĂ©ration et de cette dissociation que va se produire une cascade de consĂ©quences qui vont ĂȘtre extrĂȘmement traumatisantes pour la personne, et vont avoir un impact sur sa santĂ© Ă long terme (mentale/physique).
Vivre avec une mĂ©moire traumatique câest vivre avec une mĂ©moire qui peut sâallumer aussitĂŽt quâun lien/odeur/bruit rĂ©veille les violences. Les personnes mettent alors en place une stratĂ©gie dâĂ©vitement
ou des conduites dissociantes (on se dissocie pour s& #39;anesthĂ©sier et ne pas vivre ces Ă©tats). Risques : consommation de drogues, alcool, mise en danger de soi-mĂȘme⊠En fait sans savoir pourquoi, si la personne se met en danger (ex. auto-mutilation), elle fait monter le stress
elle fait disjoncter le cerveau et elle Ă©vite de revivre l& #39;Ă©vĂ©nement. Et câest bien mieux de souffrir dâune douleur que lâon contrĂŽle plutĂŽt que de revivre un Ă©vĂ©nement atroce oĂč on a failli mourir, oĂč ça a Ă©tĂ© lâhorreur. Câest un moyen de survie mais ça peut devenir une
vĂ©ritable addiction. Ces conduites dissociantes provoquent la disjonction et lâanesthĂ©sie Ă©motionnelle recherchĂ©es, mais elles rechargent aussi la mĂ©moire traumatique, la rendant toujours plus explosive. Elles sont incomprĂ©hensibles et paraissent paradoxales pour les autres.
Autre consĂ©quences diffĂ©rĂ©es : la dĂ©valorisation, la haine de soi (en fait câest la haine de lâagresseur qui est en mĂ©moire traumatique, qui est Ă lâorigine de cette rĂ©action), la rupture dâexistence (clivage entre le moi et le corps, arrĂȘt de la temporalitĂ©)...
Les principaux symptĂŽmes du PTSD sont :
-les symptĂŽmes dâintrusion (flashbacks, cauchemars, reviviscences, sentiment de dĂ©tresse suscitĂ© par un rappel de l& #39;Ă©vĂ©nement, accompagnĂ©s de symptĂŽmes physiques : transpiration, accĂ©lĂ©ration du rythme cardiaque ou tension musculaire...).
-les symptĂŽmes dâintrusion (flashbacks, cauchemars, reviviscences, sentiment de dĂ©tresse suscitĂ© par un rappel de l& #39;Ă©vĂ©nement, accompagnĂ©s de symptĂŽmes physiques : transpiration, accĂ©lĂ©ration du rythme cardiaque ou tension musculaire...).
Les cauchemars sont si proches de la rĂ©alitĂ©, que le rĂȘveur revit pleinement lâexpĂ©rience traumatique, avec toutes les qualitĂ©s sensorielles (odeurs, toucher, goĂ»t, etc.). Peu Ă peu, ce sommeil nâest plus rĂ©parateur et lâendormissement est vĂ©cu avec apprĂ©hension.
Certains dĂ©veloppent mĂȘme une vĂ©ritable phobie au sommeil. Pour ma part jâai clairement dĂ©veloppĂ© une peur de dormir, Ă refuser de fermer les yeux, ou programmer des rĂ©veils toutes les heures pour ĂȘtre sĂ»re de me rĂ©veiller de mes cauchemars (gĂ©nĂ©ralement sans succĂšs puisque
quand je me rendors, le cauchemar continue). Ăa mâarrive Ă©galement de ressentir les mĂȘmes douleurs physiques pendant le cauchemar que pendant le trauma, et les mĂȘmes angoisses au rĂ©veil. Quand jâouvre les yeux il est trĂšs compliquĂ© de dissocier le rĂȘve de la rĂ©alitĂ©.
-le symptĂŽme dâĂ©vitement (efforts pour Ă©viter tout rappel du traumatisme, comme les pensĂ©es, les sentiments, les conversations, les gens ; trous de mĂ©moire, inaccessibilitĂ© du souvenir ; perte dâintĂ©rĂȘt pour les activitĂ©s normales ; sentiment dâĂȘtre coupĂ©/dĂ©tachĂ© des ĂȘtres chers,
isolement, repliement sur soi, absence dâĂ©motions, difficultĂ© Ă envisager lâavenir). Cette situation peut ĂȘtre trĂšs difficile Ă vivre pour la famille et les amis qui ont frĂ©quemment lâimpression que la personne est tout simplement paresseuse ou de mauvaise foi.
-le symptĂŽme âdâhyper-rĂ©veilâ (irritabilitĂ©, colĂšre, insomnie, trouble du sommeil, problĂšmes de concentration, attaques de panique, angoisse, sentiment de peur, agitation, troubles anxieux, ultra-sensibilitĂ©, hypervigilance, fĂ©brilitĂ©, rĂ©action de sursaut).
LâidĂ©e du danger ne nous quitte jamais. Et Ă©videmment il y a les pensĂ©es nĂ©gatives (risque de dĂ©pression, pensĂ©es suicidaires, sentiment de culpabilitĂ©, colĂšre, honte, baisse de lâestime de soi, baisse de la confiance en soi).
Tout le monde nâa pas les mĂȘmes symptĂŽmes ou ne les vit pas de la mĂȘme façon, au mĂȘme niveau, ou avec la mĂȘme intensitĂ©. Tous ces symptĂŽmes persistent car malgrĂ© la fin de la crise, les taux dâhormones du stress peuvent restent Ă©levĂ©s pendant quelques temps,
jusquâĂ ce que ça se stabilise. Si lâĂ©tat de stress dure plus dâun mois aprĂšs lâĂ©vĂ©nement traumatique, on considĂšre quâil y a PTSD.
Le problĂšme majeur dâavoir un PTSD est la sensibilitĂ© aux dĂ©clencheurs, aux stimulus physiques et Ă©motionnels que le cerveau associe avec le traumatisme originel. Elles provoquent des rĂ©actions physiques et Ă©motionnelles puissantes.
On va partir sur des exemples plus persos. Lâautre jour jâĂ©tais dans mon lit, il faisait noir, et jâai senti un courant dâair frais sur mon visage. Il nây avait personne, câĂ©tait uniquement de lâair. Mais pour moi, câĂ©tait son souffle sur mon visage. Ce souvenir va rĂ©activer la
mĂȘme cascade neuro-chimique que lâĂ©vĂ©nement original, faisant ressurgir les mĂȘmes sentiments de panique et dâimpuissance : on revit Ă nouveau le traumatisme, encore et encore.
La mĂȘme chose si quelquâun me surprend, me touche lâĂ©paule par surprise, si jâentends un bruit fort, qui me fait ressentir de la peur. Jâai nâai pas la notion du temps et de lâespace, donc le sentiment de peur que je ressens lorsque jâentends une personne crier trĂšs fort,
par exemple, me renvoie au sentiment de peur de mon propre trauma. De la mĂȘme façon, quand je ressens du stress aigu face Ă un examen, je suis capable de me figer et de faire une crise dâangoisse, dâavoir la sensation de mourir, etc parce que dĂšs que mon cerveau
ressent ce stress intense, il est renvoyĂ© Ă lâĂ©vĂ©nement traumatique qui lui reste en mĂ©moire.
Jâai donc Ă nouveau cette sensation que je vais mourir, alors que je dois juste passer un oral, câest un exemple parmi tant dâautres.
Jâai donc Ă nouveau cette sensation que je vais mourir, alors que je dois juste passer un oral, câest un exemple parmi tant dâautres.
Il mâest Ă©galement arrivĂ© plusieurs fois de repousser violemment la personne avec qui je dormais lorsquâelle essayait juste de me prendre dans ces bras, car mon cerveau assimilait ce geste Ă celui de quelqu& #39;un d& #39;autre.
Ă ces moments-lĂ je nâai aucun notion de lâinstant prĂ©sent, je revis lâĂ©vĂ©nement traumatique comme une reviviscence, et je garde Ă peine le souvenir de comment jâai rĂ©agis dans la rĂ©alitĂ©.
Ca câest les consĂ©quences qui se voient le plus, parce quâelles engendrent des rĂ©ponses physiques, mais vous imaginez mĂȘme pas tout ce quâil se passe dans ma tĂȘte. Le fait dâĂ©viter les dĂ©clencheurs, parfois assez imprĂ©visibles, peut mener Ă lâisolement.
Ca nous fait se sentir invalide, ignorĂ©, incompris, comme si notre vie avait Ă©tĂ© mise en pause pendant que le reste du monde continuait de vivre. Si je peux vous donner des conseils face Ă une personne souffrant de PTSD câest de faire preuve de soutien inconditionnel,
dâempathie et dâacceptation. Faites-lui savoir que vous croyez ce quâil vit et que vous ne le blĂąmez pas pour ses rĂ©actions. Ne lâobligez pas Ă vous parler de lâĂ©vĂ©nement traumatique en question, au contraire sâil est atteint de stress post-traumatique sĂ©vĂšre, comme moi,
chaque pensĂ©e associĂ©e Ă lâĂ©vĂ©nement, lui fait revivre le trauma, le cerveau ne distingue plus le moment prĂ©sent, de lâĂ©vĂ©nement passĂ©, puisquâil nâa pas rĂ©ussi Ă lâĂ©vacuer. Jâarrive Ă en parler sans faire de crises dâangoisse depuis quelques mois seulement, et encoreâŠ
quand jâaborde le sujet je ressens ensuite le besoin de me mettre en danger et de me faire du mal comme si ressentir une douleur physique me ferait oublier la douleur mentale. Je peux pas donner de conseils sur ça, câest quelque chose que je ne sais pas encore gĂ©rer,
mais jâai dĂ©cidĂ© dâen parler quand mĂȘme car je pense quâil est important de sensibiliser Ă ce sujet. Pour accompagner au mieux une victime, il faut dâessayer de comprendre ce quâelle vit. Enfin, sâil y est ouvert, encouragez votre proche Ă demander une Ă©valuation ou un traitement
Chez moi le fait que ça nâai pas Ă©tĂ© traitĂ© plus tĂŽt nâaide pas Ă la guĂ©rison mais il faut savoir que ça se soigne : par la psychothĂ©rapie ou un traitement psycho-traumatique. Il faut transformer la mĂ©moire traumatique en mĂ©moire autobiographique : refaire fonctionner le circuit.