[Thread] Fréquemment dans les débats avec l'extrême droite, la rhétorique nous amène sur la question du viol par les étrangers ou les hommed issus de l'immigration.
Les chiffres sur la proportion d'étrangers dans les viols qui ont fait l'objet d'une plainte existent : 16% (chiffres officiels)
Sources Interstat : Insécurité et délinquance en 2017
En revanche, vous trouverez une multitude de résultats portant sur l'étude réalisée à Paris sur un échantillonnage de 390 dossiers de plainte : 52% d'étrangers ds celle-là. L'auteur lui-même a fait ressortir les biais de son approche.
Les viols et tentatives de viol en France, c'est 250 000 cas par an (mineurs et majeurs inclus). 8 à 9 victimes sur 10 ne porteront jamais plainte. Voir le résultat de l'enquête Ipsos telechargeable sur le site http://www.memoiretraumatique.org 
Si vous cherchez à connaître le profil type du violeur, vous trouverez également dans la presse un portrait issu de cette étude parisienne. 34 ans sans emploi étranger. Ce profil ne correspond pas aux données collectées par les associations d'aide aix victimes.
Le Collectif Féministe Contre le Viol https://cfcv.asso.fr/  qui recueille la parole des victimes liste ces éléments-là que j'ai retrouvés dans une interview d'Emmanuel Piet https://www.google.com/amp/s/www.lexpress.fr/actualite/societe/non-le-violeur-type-n-a-pas-34-ans-et-n-est-pas-de-nationalite-etrangere_1756339.amp.html
Je ne m'étends pas sur le profil du harceleur type dans la rue mais j'invite tout le monde à aller lire les témoignages Metoo ou Paye ta Shneck ou à parler autour de vous aux femmes. SPOIL Il n'existe pas de profil type.
Quand vous parlez avec l'extreme droite des violences sexistes et sexuelles, il y a 1 argument qui revient en boucle : il faudrait expulser le violeur (qui est d'aores eux systématiquement d'origine étrangère. Nous savons donc que c'est faux.)
Le viol, c'est à minima un coupable et une victime. Nous nous intéressons souvent au coupable. Mais intéressons-nous à la victime et à sa démarche quand elle frznchit la porte d'un commissariat ou qu'elle adresse une lettre au procureur de la République.
Je n'ai qu'un exemple à donner avec la procédure de mon amie. Entre le moment où nous avons parlé pour la premiere fois des faits et sa lettre se sont écoulés un temps que j'estime 2,5 ans. 2,5 ans à se convaincre qu'elle etait victime. Oui oui.
Viols répétés, agressionssexuelles, torture, corruption de mineur, violences (c'est ce qui apparaît dans son dossier) mais 2,5 ans à travailler sans relâche pour se convaincre.
Il y a pour la victime et ceux qui l'accompagnent un moment étrange durant lequel un psychiatre vous contacte pour évaluer les dégâts psychologiques sur la victime. On parle de son travail, de son confort de vie, de ses amours et très souvent, on ne dit pas la même chose qu'elle.
Une victime de viol, c'est tout tordu. Parfois ça a l'air d'aller bien. Et toujours, 'ça' a un cerveau qui fait tout pour mettre en place des stratégies d'évitement. Le cerveau ment à son propriétaire. Il se tait, il fait diversion, il déguise, il ment aux proches aussi.
Dans cet échange avec le psychiatre, il se joue plein de choses. On évalue les dégâts pour les verser au dossier. Quand on parle avec l'extreme droite et avec d'autres aussi, la victime n'existe pas. Un viol, c'est une penetration et c'est tout. Sauf que c'est pas tout.
Mon amie qui etait violée contre de la nourriture arrive pour la 1ère fois depuis 2 ou 3 semaines à faire 2 repas par jour. Son cerveau est programmé pour vomir le trop plein. Le trop plein, c'est quand il estime, a priori, qu'elle n'a mas mérité sa nourriture.
Je ne crois pas l'avoir mentionné lors de mon entretien avec la psychiatre. Je ne crois pas que je savais. Je savais plein d'autres choses mais mais pas ça. Mon amie qui vomit tous les jours depuisnplis de 12 ans, elle ne s'en etakt oas rendu compte non plus. Le cerveau.
La procédure a commencé il y a près de 5 ou 6 ans maintenant et j'ai au moins une fois par mois l'exemple d'un profil Twitter qui veut expulser les auteurs de viol dans leur pays d'origine. Mon regard sur ces débats-là se nourrit de ce que nous vivons en vrai.
Lors de la mise en examen des auteurs de viol répétés de mon amie, le policier en charge de l'enquête lui a dit : 'l'Etat vous reconnaît le statut de victime.' Où que tu sois, Jean-Philippe, merci pour ça. Nous pensons régulièrement à toi et à cette phrase.
La suite, c'est l'instruction. Longtemps j'ai pesté sur la longueur de tout ça et sur le rythme de marathonien qu'il faut tenir. Même dans les moments de vide, on court toujours et je soupçonne que ça ne s'arrêtera jamais. Aujourd'hui je suis heureuse de ce délai.
Je n'imagine pas le travail qu'il eut fallu produire pour avancer avec un violeur qui eut été soustrait par l'Etat à sa victime. Renvoyé, parti.
Dans une instruction de viol, il y a plusieurs interlocuteurs pour la victime. Il y a l'Etat, la Société, le violeur, les proches de la victime et les proches du violeur. Il y a ceux qui savaient. Ceux qui ont dit, ceux qui se sont tu. Ceux qui parleront et ceux qui se tairont.
Un viol, c'est toute la vie.
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