[Thread] Bon, mes amis de Twitter, il faut que je vous parle encore une fois de #NormalPeople , série en 12 épisodes courts, qui équivaudrait plus ou moins à un film de six heures. Qu’en penser ? qu’en dire ? telle est la question. /1

D’abord des considérations pratiques. Vous n’êtes pas prêts de voir ça sur vos télés, sauf à vous abonner à @StarzTV, qui a acheté les droits pour l’Europe. Donc, si vous voulez voir cette série, vous avez le choix entre deux solutions. /2

– La BBC. Il vous faut alors utiliser un proxy-DNS ou un VPN, gratuit ou payant. (perso, je paye pour un truc comme ça 50$ chaque deux ans.) Sur le player de la BBC la vidéo peut être sous-titrée en anglais (pour les sourds). Assez bonne solution, au moins intermittente. /3

– La version piratée qui n’a pas tardé à circuler. Sous-titrage amateur et comme toujours mauvais, pénible, souvent décalé, etc. Bref, plutôt alors pour vous passer de sous-titres, en les désactivant. Je conseille la BBC et ses sous-titres anglais pour sourds. /4

Ma question c’est : que penser de cette série ? et même, peut-on la considérer d’un point de vue cinéphile, comme on le ferait pour un film ? Marianne l’a vue ; je l’ai vue. Trop sentimentaux, trop midinette, pas objectifs. Pourtant, je crois qu’il y a quelque chose de plus. /5

Normal People, c’est quoi ? D’abord c’est un roman et un best-seller (pas encore traduit en français) de la jeune autrice irlandaise Shelly Rooney. Elle a elle-même participé à l’adaptation. Cette adaptation était-elle son projet dès l’écriture du roman ? Je n’en sais rien. /6

Ce qui est établi, c’est que c’est d’abord comme roman que ça a été un phénomène pour les pays anglophones. Avec adhésion mais aussi rejet, que mon ami Edward @Heroica48 m’a bien résumé : machin phénomène snob, attention aux millenials, sexe du niveau de Fifty shades. /7

L’histoire : une « romance », une love story pour émouvoir, nous prendre par les sentiments. Oui, c’est vrai ! Mais c’est aussi...
des rapports de classe, des dynamiques existentielles pas nulles. /8

Côté film. Des jeunes acteurs formidables, très touchants. Et c’est bien le terme de « délicatesse » qui s’applique le mieux à la manière de les mettre en scène, de les filmer. /9

Cependant, il y a toujours un doute avec les séries, d’une manière qui diffère de ce que l’on pense d’un film, d’un film d’auteur. Est-ce un produit ? un produit trop fabriqué ? Je pose la question sans y répondre. Je n’en sais rien. /10

Je sais comment je me fais prendre, attraper par une série qui ne vous lâche plus. C’est peut-être le rythme qui produit une gêne, les « cliffhangers sentimentaux ». Alors, j’imagine que c’est déjà le roman qui est fabriqué comme ça. /11

J’ai rédigé ce thread pour poser la question de manière relativement candide. Je ne parviens pas à bien définir les contours de « ce que j’en pense », à sortir d’un balancement un peu obsessionnel. Si vous voyez la série, vous me direz, hein ? :) /12 – FIN