Ca se confirme : beaucoup d'angoisses liées au déconfinement... Tout d'abord, celleux qui ont un emploi précaire et qui ont l'impression d'être "jeté.e.s sous le bus": un patient vendeur qui me disait que, d'un côté il est obligé de retourner travailler et que son entreprise lui

demande d'imposer un certain nombre de gestes aux clients (masque, gel HA) et d'un autre côté, les client.e.s lui hurlent dessus et le traitent de "nazi" parce qu'il les "force à se laver les mains". Il me décrivait que lors de son 1er jour de reprise, il avait senti une crise

de panique monter en voyant les client.e.s arriver. Une impression d'être en danger pour un métier qui "ne sert à rien" (le magasin dans lequel il travaille est loin de vendre des choses essentielles).
Une autre patiente âgée me dit que puisqu'on force les gens à reprendre le

travail, elle va devoir retourner garder ses petits enfants alors qu'ils reprennent partiellement l'école. Elle est terrifiée à l'idée d’attraper le covid mais doit seconder sa fille qui doit impérativement retourner au travail.
Un patient qui me parle de cette impression de

retour brutal à tous les travers du monde d'avant sans pour autant retrouver les choses qui rendaient la vie plus douce. Les gens se replongent dans le rythme du travail, ne prennent plus le temps de nourrir les liens comme iels le faisaient pendant le confinement et celleux qui

ne peuvent pas suivre ni se déconfiner se trouvent très esseulé.e.s. Les gens doivent retourner travailler et consommer, mais ils ne peuvent pas être ensemble dans les parcs. On me parle de sentiment d'absurdité, on me parle d'être de la chair à canon, on me parle de peur.

Certaines personnes ont développé des phobies sociales et auraient besoin de temps et de soutien pour ressortir PROGRESSIVEMENT mais se retrouvent obligé.e.s de retourner d'un coup dehors. Certain.e.s ont développé des tocs à cause des "gestes barrières" et de l'angoisse du virus

Certain.e.s ne supportent pas de retourner à cette vie du capitalisme qui nous instrumentalise et montrent des signes dépressifs. Certain.e.s ont perdu des proches qu'ils n'ont pu accompagner et ont des signes de stress post traumatique. La situation est très compliquée, les gens

sont fragilisés et iels n'ont pas le temps de se reconstruire ou de se refamiliariser. Sans compter que le gouvernement continue à donner une image fausse de cette maladie alors que 10% des malades jeunes sont comme moi en train de se chroniciser et continuent d'avoir des

symptômes qui leur pourrissent la vie des semaines et des mois après l'infection et qu'on me rapporte des enfants gardant des symptômes par vagues pendant des mois (et je ne parle pas du Kawasaki). Il n'y a pas eu de test massif, on a maintenu les municipales, il n'y pas eu de

masque, les politiques sentant qu'ils avaient fait de grosses erreurs se sont votés tranquillement une amnistie, les sérologie ne sont pas prêtes, il n'y a pas de suivi des malades, il n'y a pas d'information réelle mais nous devons retourner produire, nous tuer au labeur s'il

le faut. Les gens sont épuisés, iels étaient déjà bien entamé.e.s avant le confinement comme en témoignaient les différents mouvement sociaux et maintenant on veut continuer à nous faire avaler des mesures liberticides au détriment d'une politique sanitaire qui serait humaniste.