Depuis mon enfance, je ne me suis jamais reconnu dans le fonctionnement des hommes de mon entourage.
J’ai toujours eu essentiellement des amies (femmes donc), vraiment amies. Avec elles je pouvais parler vraiment.
J’ai toujours eu essentiellement des amies (femmes donc), vraiment amies. Avec elles je pouvais parler vraiment.
Les mecs autour de moi ne savaient pas sortir de leurs concours de bites, de leur besoin d’étaler leur ego, et j’en passe. Avec les femmes, c’était de suite évident. On se parlait à cœur ouvert. Directement. Sans prétention. Dans une écoute mutuelle.
Étudiant j’ai connu la communauté gay et lesbienne. Sans me sentir gay. Tout en étant à l’aise parmi eux. Mais ceci dit, je me sentais plus proche des lesbiennes que des gays. Empêtré dans une sorte d’impératif de conformité, j’ai joué le jeu de l’homme qui assure et rassure.
Celui sur lequel on peut compter. Du coup, j’ai attiré des relations avec des femmes qui cherchaient plutôt un père, bienveillant et rassurant. La facilité pour moi. Mais je n’avais du coup jamais de relation d’égal à égal.
J’en ai pourtant pris mon parti. Finissant par me marier comme on coche un item dans sa todo list et ayant des enfants. Je suis rentré là-dedans comme on prononce des vœux. Et je me suis senti mourrir à petit feu. Jusqu’à mon divorce dix ans plus tard.
C’est en essayant de renouer de nouvelles relations féminines ensuite (successivement, tromper quelqu’un n’est manifestement pas programmé dans les neurones) et en voyant les mêmes écueils se répéter que j’ai commencé à me dire qu’il y avait un gros malentendu.
Les femmes que je rencontrais cherchaient un homme, finalement. Celui que les féministes détestent, moi compris. Ce type d’homme que j’exècre depuis mon enfance. Pourquoi moi, être un homme, c’était être violent. Mon père avait ét » violent. Mon grand-père avait été violent,
y compris avec sa femme. Alors j’avais rejeté tout cela de toutes mes forces. J’étais devenu plutôt une femme à l’intérieur. Tout en pouvant continuer à donner le change à l’extérieur. Mais cela ne me permettait pas de créer une relation de couple hétérosexuel « normale ».
Et aujourd’hui, 50 ans passés, je ne sais plus. Je ne me;sens pas en conflit avec mon corps. Donc je ne suis pas en train d’imaginer devenir trans femme. Sexuellement ce sont les femmes qui m’attirent. Mais ma sexualité est dans une énergie féminine.
Je peux passer des heures à faire l’amour sans pénétration. D’ailleurs certaines partenaires ne comprenaient pas. Elles culpabilisaient même de jouir si je ne jouissais pas de mon côté. Alors que l’intensité des moments vécus me procurait plus de plaisir qu’un orgasme aussi
intense soit-il. À l’inverse, une femme qui me demanderait de la « sauter », me demanderait l’impossible si nous n’avons pas développé une relation affective auparavant.
Finalement c’eût été plus simple si j’avais eu un corps de femme. J’aurais été lesbienne. Point final.
Finalement c’eût été plus simple si j’avais eu un corps de femme. J’aurais été lesbienne. Point final.
Mais là, je ne sais plus comment me positionner. Je ne me vois pas aborder une femme en lui disant : « ah, tu sais, en fait, je suis une femme à l’intérieur ! ». Et pourtant ce serait le plus proche de mon vécu. Quand je lis les posts féministes,
sur les violences sexistes, sexuelles, etc... cela me rend malade. Vraiment. Je partage cette même colère envers ces abrutis conduits par leur queue. Je comprends la violence que cela suscite en retour. Et je comprends que, dans ce corps d’homme, j’hérite de fait de tous ces
préjugés largement justifiés ! Alors je ne sais plus vers quoi me tourner pour continuer à avancer. Cela me fait du bien d’écrire tout cela pour la première fois. Même si, aussi long soit ce thread, ce récit est très simplifié. Ou alors il faudrait écrire un livre !
Disons que c’est une bouteille jetée à la mer. Qui sait ? Peut-être le hasard... ?
Merci à celles et ceux qui auront tenu jusque là !!
Merci à celles et ceux qui auront tenu jusque là !!