La liberté de presse a parfois été réduite en Suisse durant la crise du coronavirus. Au Tessin, des employés du service public ont travaillé pour la communication de l’Etat. D’autres journalistes n’ont pu poser leurs questions aux autorités que de manière limitée. THREAD
La direction de la SSR a accueilli avec scepticisme cet accord. Pas possible cependant de le rompre immédiatement. Il a été conclu pour 10 ans en 2019.
Mais ni le Canton ni la RSI ne sont des acteurs juridiques ordinaires. Le contrat de collaboration entre les médias de service public et l’Etat « peut être revu, voire éventuellement rendu nul », selon Bertil Cottier, professeur de droit des médias @USI_university.
Car les pouvoirs publics ne se chargent pas eux-mêmes d’information. « C’est plutôt le style des Etats totalitaires. » La Suisse avait pourtant jusqu’au début du 21ème siècle un organe de diffusion officiel.
La division presse et radio de l’armée suisse (DIPRA) a été créée au début de la Deuxième Guerre Mondiale. C’est pour le gouvernement un organe de censure et un moyen d’informer la population.
Sa mission a changé après 1945. Elle s’est maintenue pour assurer en tout temps l’information.
https://www.admin.ch/cp/f/[email protected]
La fin de la guerre froide et le développement des médias civils ont eu raison de cette institution en 2004. La troupe comptait dans ses dernières années 1700 hommes dont 500 journalistes.
Des collaborations avec la SSR et l’ATS ont été mises en place pour remplacer cette force militaire. Le Conseil fédéral peut adresser des messages à la population par la radio (publique ou privée) en temps de crise. Cette mesure a été utilisée durant ces dernières semaines.
Le cas d’une crise plus grave est également prévu. Si le Conseil fédéral devait se réfugier dans des abris, une presse indépendante pourrait y avoir accès. Cela serait en priorité la SSR et l’ATS, ensuite d’autres médias.
https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-19739.html
Revenons à la situation actuelle, moins extrême. Au Tessin encore, le droit d’interpeller les autorités a été limité.
Le gouvernement n’autorisait en conférence de presse ces dernières semaines que les questions posées à l’avance et par écrit, limitées à deux par média.
https://www4.ti.ch/area-media/agenda/dettaglio-agenda/?NEWS_ID=187505&tx_tichareamedia_comunicazioni%255Baction%255D=show&tx_tichareamedia_comunicazioni%255Bcontroller%255D=Agenda&cHash=bfbab8276047f3ca068dc2f7c528a924
@RSFCH étudie actuellement les pratiques communicationnelles des autorités suisses pendant la crise et leur impact sur la liberté d’information.
@DMasmejan, secrétaire général de la section nationale s’inquiète de ces questions posées à l’avance. « La possibilité d’interpeler directement et sans préparation les autorités est fondamentale. »
Du point de vue légal, ce genre de pratiques peuvent être « gênantes » selon Bertil Cottier. « Cela dépend vraiment des circonstances. »
Le contexte « des toutes premières semaines de la crise » peuvent exceptionnellement justifier ce genre de restriction. Une communication sous contrôle évite de « créer de la panique dans la population ».
Les médias de service public ne pourraient pas se permettre de tout simplement bouder les conférences de presse qui ne leur conviennent pas. Ils ont l’obligation d’informer la population sur la crise.
Ce thread a été réalisé dans le cadre du cours Compétences numériques pour le journalisme de @AJMunine.
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