Un soupçon de politique mélangé des affaires de drogue le tout saupoudré avec une famille pleine de secrets. Le résultat que l’on obtient est un drame familial aux effluves de thriller intitulé #Golden.
Diffusée depuis avril 2019 sur la chaine YouTube Marodi TV Sénégal, la série suit Djamil Gaye alias Jams, un jeune homme qui revient au Sénégal sur injonction de sa mère Mage pour redresser Golden, une entreprise d'exploitation d'or au bord de la faillite.
Réalisé par Elhadji Thian et Pape Seck, tournée en wolof, sous-titrée en français, la saison 1 possède cinquante épisodes dont la durée oscille entre trente et cinquante minutes. #MarodiTV a fait fort, nous délivrant l’une des meilleures séries sénégalaises à l’heure actuelle.
Le scénario est solide, consistant. Les bases sont posées doucement pour ensuite amener une montée en puissance qui ne connaitra son apogée qu’à la fin de la série. On est fasciné par la facilité avec laquelle l’histoire proposée nous fascine et nous cimente à notre écran.
Toute série dramatique/triller se caractérise par des retournements de situation qui font bondir le spectateur. Golden ne déroge pas à la règle et applique brillamment le procédé du “fusil de Tchekhov”.
Les twists ne sont pas écervelés mais cohérents avec l’univers de la série et ce qu’elle met en place durant les épisodes. Aucun détail n’est laissé au hasard.
Que ce soit les personnages principaux ou les personnages secondaires, chaque acteur nous offre une performance bluffante et convaincante. ous vous attacherez à eux : vous crierez avec eux lors de leurs victoires et pleurerez avec eux lors de leurs défaites.
Mes personnages préférés sont sans aucun doute Fadel Deme, Madjiguene Gaye et Djamil Gaye. Je ne vous dévoilerai rien ici mais ils tirent leur épingle du jeu, chacun à leur façon.
La bande sonore est sublime, rythmant de façon efficace et pertinente chaque scène.
Neegurap Music Group fait encore une fois un travail formidable, après s’être occupé de #MDHM et de Pod et Marichou. Bien que la mise en scène soit classique la plupart du temps, certains épisodes comportent des épisodes où l’esthétique est particulièrement pensée et soignée.
Le propos se retrouve sublimé et lui offre une dimension plus profonde, plus forte. Félicitation au directeur artistique, Thian Thiandoume.
Le générique ajoute également une plus-value à la série. Énigmatique et puissant, frôlant le mystique, il comporte bien des indices. Une vidéo propose d’ailleurs une analyse complète de ce dernier :
On peut supposer que la série s’inspire d’autres films et séries (Empire, le Roi Lion). De plus, je soupçonne l’un des méchants d’être inspiré de Gus Fring, le célèbre antagoniste de Breaking Bad.
« Golden ? C’est la seule entreprise d’exploitation d’or en Afrique appartenant à 100% à des Africains ». S’il y a bien une phrase qui exprime de façon limpide la pensée principale de la série, c’est celle-ci.
Ce sentiment de fierté et de réussite est la thématique principale de l’œuvre. Battons-nous pour avoir le contrôle de nos ressources, exploitons-les dans l’intérêt de nos pays. Soyons des modèles, des exemples. Un beau message panafricaniste en somme.
Le gros point noir qui entache la série est la crédibilité des scènes d’action. Certaines d’entre elles frisent le ridicule et peuvent couper l’émotion (l’ébullition) dans laquelle se trouvait le spectateur. Il faut espérer que ce défaut sera amélioré pour la saison deux.
Cela étant dit, tous les ingrédients sont là pour faire de Golden une série qui dépassera les frontières du Sénégal.  Je ne peux que vous la conseiller (Demandez à Netflix d’acheter/louer les droits ce serait formidable).
J'espère que je vous aurai donné envie de commencer cette série que je considère comme la meilleure série sénégalaise du moment. Ce thread est également un complément à la première rubrique de #KamaCinéma.
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