Bon, au sujet de l'affiche à gerber d'Inf*Com-CGT : je lis pas mal d'approximations, notamment sur qui ils représentent & le mode d'organisation du syndicat, qui pourraient faire croire que ce visuel a été validé par la Confédération. So, a thread ⬇️
Déjà, il faut savoir que la CGT est une organisation qui fédère (puis confédère au niveau national) des syndicats. Le syndicalisme est basé sur un principe très fort : l'autonomie des organisations. C'est dans les statuts, et chaque syndicat y est très attaché.
Cette autonomie permet d'assurer une vie démocratique forte, puisque c'est au niveau très local (une entreprise, un département) que se prennent les décisions, et les orientations nationales sont décidées par le Congrès national, qui réunit les délégué-es de toutes ces orgas.
Ce mode de fonctionnement est totalement à rebours de l'image que certains ont d'une organisation hyper rigide où les décisions viennent du bureau confédéral, où Philippe Martinez pourrait appuyer sur un bouton pour déclencher la grève générale, etc.
Et pourtant, c'est comme ça que ça marche. Or, il se trouve que l'autonomie des organisations, ça crée aussi des dissensions, notamment entre certains syndicats, minoritaires, et la direction confédérale. C'est un peu le cas ici.
Alors @/Inf*Com-CGT, c'est qui ? C'est un syndicat de 800 adhérents, implanté dans une quarantaine d'entreprises de presse/com.

Non ce n'est PAS la "branche communication" de la CGT. Et non ce n'est pas le syndicat qui représente tous les salariés de la com, ou les journalistes
Pour des raisons tant idéologiques (ils défendent une ligne plus dure que la direction actuelle) que de dissensions internes, ils sont habitués au (bad)buzz. C'est notamment eux qui avaient sorti ça en 2016.
Ça avait créé un beau scandale, la presse s'en était saisie et InfoC*m avait estimé ne pas être assez soutenu par la direction confédérale. Le conflit est un peu larvé depuis, tout simplement parce qu'InfoC*m ne représentent pas grand monde, mais fait beaucoup de bruit.
Notamment parce qu'ils ont de l'audience sur les réseaux, tapent fort avec des visuels souvent trash, mais aussi parce qu'ils sont parfois confondus (volontairement ?) avec la Confédération (l'organisation qui fédère tous les syndicats CGT).
Politiquement, ils visent sûrement à faire s'exprimer GRDB et Berger, ce qui poussera Martinez à s'exprimer. Là où ils croyaient parler d'un dossier économique, on se retrouve avec une polémique crasse et une opinion unanime contre ce que certains vont désigner comme "la CGT".
Tout ça pour dire que la CGT ( @lacgtcommunique) n'est pas un bloc uniforme, que certains des syndicats qui la composent sont complètement à côté de la plaque, pour des raisons politiques, sociologiques, de formation interne, etc.
Des fois, ça cause des conflits sur le rapport du syndicat à la police (cf. affiche de 2016). Ça fait des remous mais c'est pas très grave (selon moi, mais on pourrait aussi en discuter).
D'autres fois, ça blesse, ça démotive, ça éloigne des camarades femmes, trans, pédés, gouines du syndicalisme, comme l'affiche d'hier. Et ça, c'est gravissime. Surtout quand il n'y a aucune remise en question après des centaines d'interpellations, dont de leurs propres camarades.
Donc la question n'est pas tant de "faire le ménage à la CGT". La Confédération condamne ce visuel et nul doute que cette histoire va alimenter la méfiance entre ce syndicat et la direction confédérale. https://twitter.com/lacgtcommunique/status/1259424316283904000?s=20
A titre individuel, @marilynepoulain, dirigeante confédérale, en charge des questions d'immigration, condamne fermement également. https://twitter.com/marilynepoulain/status/1259419546672336896?s=20
Au-delà de la direction, nous sommes nombreux/ses, simples militantEs, à condamner, avec pas mal de rage, que des "camarades" s'autorisent ce genre de saloperies.
La difficulté c'est que ce principe d'autonomie syndicale ne permet pas vraiment à la Confédération de faire autre chose : avant d'exclure un syndicat il faudrait un congrès, et il y aurait un procès en ingérence, probablement instrumentalisé par Inf*C*m d'ailleurs...
Ce qu'on doit continuer à faire, c'est renforcer les collectifs féministes et LGBT de la CGT, mettre encore plus en minorité ceux qui ont décidé de ne pas évoluer sur ces questions, continuer à attraper le col des camarades qui gueulent des slogans sexistes et homophobes en manif
C'est comme ça qu'on mettra vraiment à notre image une organisation plus que centenaire, qui a fait ses preuves dans de nombreux combats, qui aide tous les jours des salariéEs à se battre pour s'en sortir, et à laquelle je suis, malgré une minorité de cons, très fier d'appartenir
A titre personnel j'espère une position ferme de l'ensemble de la direction élargie de la CGT, mais je suis bien conscient que ça restera quelque chose de symbolique.
Le reste, c'est à nous de le (dé)construire à l'intérieur, et c'est aussi en faisant adhérer des plus jeunes, des militantEs forméEs à des luttes diverses, qu'on y arrivera.
Je dis souvent qu'un syndicat c'est ce que ses adhérents en font, et je pense que c'est plus vrai que pour les partis, notamment grâce à cette autonomie des organisations et l'importance donnée à la prise de décision démocratique.
Bref, on baisse pas les bras et on continue la lutte, dans nos services, nos entreprises, la société, et dans nos organisations ✊🏻📢
Evidemment je ne prendrai ni le temps pour répondre aux hétéros qui me demandent de démontrer « en quoi c'est homophobe » ni pour répondre aux bouffons gauchistes comme macronistes qui me demanderont de justifier mon appartenance à la CGT. J'ai pas votre temps.
Et évidemment comptez pas sur moi pour jeter avec l'eau du bain une organisation qui a 125 ans de lutte & de conquis sociaux, plus de 700 000 adhérentEs qui font le taff tous les jours dans les boîtes, pour 3 idios à la tête d'un syndicat qui rpz 0,10% de nos effectifs.
Et 125 ans de lutte ça a aussi été des errements: la priorisation de la lutte des classes sur le féminisme par exemple. Peu à peu on a combattu ça, grâce aux femmes qui se sont investies, qui ont montré les spécificités des dominations patriarcales, etc.
Depuis on a fait énormément de progrès : la première organisation à avoir une direction paritaire dès 1999, un collectif féministe confédéral depuis 1993 (avant ils avaient d'autres noms), et maintenant des collectifs féministes et LGBT existent dans plusieurs syndicats de la CGT
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