Pour fêter la fin prochaine et relative du confinement, je lance :

1 j'aime = 1 artiste que j'aime (avec une photo et une petite explication)
1. Andrei Tarkovski.

Ses sept films sont sept merveilles.
"Andrei Roublev" est pour moi le meilleur film à ce jour.
Je pense sincèrement qu'il est le plus grand artiste du 20e siècle.
2. Arthur Rimbaud.

Probablement la meilleure porte d'entrée, avec Baudelaire, pour le genre poétique.
En quelques années, il a su opérer une révolution complète en poésie.
On ne lit pas assez "Une Saison en enfer" et "Illuminations".
3. Virginia Woolf.

Sans elle, rien de ce que j'aime dans le roman du 20e siècle n'aurait été possible.
Elle a entièrement bouleversé le regard et la narration ; et, entre-temps, produit des œuvres immenses.
4. Franz Schubert.

Mon compositeur préféré.
Entre autres : le trio pour piano n°2, la symphonie n°8, la fantaisie "Der Wanderer".
5. Fiodor Dostoïevki.

"Crime et châtiment" est pour moi un sommet indépassable dans le roman.
(Seule "L’Éducation sentimentale" tient la comparaison.)
"Les Frères Karamazov", "Les Possédés", "L'Idiot" sont trois autres monuments ; le reste aussi, proliférant, est à lire.
6. Imre Kertész.

Si "Être sans destin" est devenu un classique, c'est pour moi dans le reste qu'il a montré sa virtuosité : "Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas", "Liquidation", "Journal de galère".
L'auteur le plus nécessaire pour penser l'après Holocauste dans la culture.
7. Marina Tsvetaeva.

Parce que, après Rimbaud, c'est avec elle que je suis entré en poésie.
Elle a poussé le lyrisme dans ses ultimes retranchements, son ultime violence intime.
8. Dante.

"La Divine Comédie" est une source à laquelle nous n'avons pas fini de nous abreuver.

Même le 20e siècle poétique est impensable sans sa présence : T. S. Eliot, Ezra Pound et William Carlos Williams, entre autres, en sont imprégnés jusqu'au bout des ongles.
9. Akira Kurosawa.

Un maître qui a excellé dans à peu près tous les genres du cinéma.
Depuis "Rashômon", qui installe le cinéma classique japonais, jusqu'aux années 90, il crée chef-d’œuvre sur chef-d’œuvre.
Son œuvre est aussi un magnifique dialogue avec celle de Shakespeare.
10. Dmitri Chostakovitch.

Ses quatuors à cordes, particulièrement le 8 et le 15, figurent parmi ce que la musique nous a donné de meilleur.
11. Charles Baudelaire.

Désormais notre père à tous.
12. Anna Akhmatova.

Elle a, comme Tsvetaeva plus haut (je les lis toujours en miroir), repoussé les limites du lyrisme.
"Poème sans héros", "Requiem", "Élégies du nord" : autant de poèmes et recueils bouleversants sur les bouleversements du monde.
13. Rembrandt.

Ici représenté par lui-même à 22 ans.
Bien sûr, ses chefs-d’œuvre sont innombrables, mais c'est sa série d'autoportraits, tout au long de sa vie, qui m'a le plus touché.
14. Pina Bausch.

Même quand, comme moi, on connait très mal la danse, on connait Pina Bausch.
Je suis toujours admiratif devant ses spectacles.
15. Gustave Flaubert.

Ses quatre grands romans ("Madame Bovary", "Salammbô", "L’Éducation sentimentale", "Bouvard et Pécuchet"), si différents les uns des autres, sont quatre sommets.
16. Heiner Müller.

Si Imre Kertész me semble essentiel pour aborder la question de l'Holocauste, Heiner Müller me semble essentiel pour aborder l'échec du communisme.
Par son théâtre ("Hamlet-machine", "Philoctète", "Ciment"...) et par son autobiographie, "Guerre sans bataille".
17. William Shakespeare.

Vous aurez remarqué que déjà deux de mes artistes préférés, ci-dessus, dialoguent avec Shakespeare.
Ce dialogue infini ne fait, en fait, que commencer.
18. Marguerite Yourcenar.

Rien que si elle n'avait écrit que "Mémoires d'Hadrien" ... Mais il y a aussi "L’œuvre au noir" (que je préfère), "Nouvelles orientales", "Alexis ou le traité du vain combat", et bien d'autres ...
19. Jérôme Bosch.

Il nous a posé suffisamment d'énigmes pour nous occuper pendant plusieurs siècles.
Rêves, satires, monstres : tout une fureur de l'imaginaire.
J'ai souvent cette impression d'être aspiré par ses toiles.
20. Aimé Césaire.

Il fait partie de ceux qui ont su prendre les acquis du surréalisme pour avancer dans des créations nouvelles. Le "Cahier", bien sûr, en est un exemple, et une œuvre à laquelle on doit toujours faire retour.
21. Emir Kusturica.

Rien à faire : j'aime tous ses films.
Le grotesque (je parle ici de la manière de mettre en scène, et non du contenu, souvent très sérieux) au cinéma a une longue histoire, dans laquelle lui et Fellini trônent au plus haut.
22. Federico Fellini.

Idem que Kusturica ci-dessus.
"Huit et demi", "Satyricon", "Roma", "Amarcord", et tant d'autres ...
Il pousse le cinéma dans ses retranchements, notamment dans les années 60-70, et d'une manière beaucoup plus radicale et réussie que Godard, me semble-t-il.
23. Jeanne Moreau.

Meilleure actrice.
24. Ludwig van Beethoven.

Si Schubert est aujourd'hui mon préféré, c'est par Beethoven que je suis entré dans la musique classique.
Par ses symphonies, évidemment, bien connues.
Aujourd'hui, je suis surtout fasciné par ses dernières sonates et ses derniers quatuors.
25. Toshirō Mifune.

Meilleur acteur.
26. Mahmoud Darwich.

Toujours parmi mes poètes préférés depuis que j'ai lu, à seize ans, l'anthologie "La Terre nous est étroite".
Une pensée pour son grand récit "Une Mémoire pour l'oubli", et surtout pour le recueil "Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ?"
27. Antonio Vivaldi.

Mon préféré parmi les baroques.
Les meilleurs savent que "L'Estro armonico" est encore plus grandiose que les "Quatre Saisons".
Sa musique sacrée, aussi, est merveilleuse.
28. Marguerite Duras.

"Le Ravissement de Lol. V. Stein", "L'Amant", "Une Barrage contre le Pacifique", et certains films, comme "Les Mains négatives".
Il y a d'autres choses que j'aime moins, mais elle a su parfois toucher au grandiose.
29. John Coltrane.

C'est par lui que je suis tardivement entré dans le jazz.
Tout chez lui est simplement beau.
30. Albert Camus.

Imre Kertész, qui le vénérait, m'a fait revenir à Camus.
S'il a bien sûr créé de grandes œuvres ("Caligula", "La Chute", "L’Étranger", "La Peste", "Noces" et d'autres), c'est aussi dans ses Carnets qu'on trouve l'étendue de son talent et de sa pensée.
31. Sylvia Plath.

Poétesse, prosatrice ... Je ne saurais vous dire pourquoi j'aime, cela m'échappe ; mais j'aime.
32. Alain Delon.

Très nettement le meilleur acteur des années 1960. On l'a vu chez Visconti, Antonioni, Clément, Melville ...
Et puis ... il est beau, quoi.
33. Vladimir Nabokov.

L'un de mes romanciers préférés. J'ai commencé, d'ailleurs, par ses nouvelles, dont beaucoup sont de très grandes œuvres.
"Brisure à senestre", c'est formidable.
34. Miles Davis.

Dans ma sainte trinité jazzy, voici le deuxième homme.
35. Vassily Kandinsky.

Les toiles de Kandinsky restent un de mes sujets préférés d'ébahissement. "Jaune Rouge Bleu" est une des œuvres devant lesquelles je suis resté planté le plus longtemps.
36. Monica Vitti.

Parfaite chez Antonioni.
37. Michelangelo Antonioni.

"La Nuit", "Désert Rouge", "Blow-up", "Zabriskie Point", "Profession : reporter" : de grandes œuvres sur l'évidement.
38. Charles Mingus.

Troisième branche de ma trinité jazzy.
Avec, par rapport à Coltrane et Davis, une plus grande énergie, une plus grande déconstruction, une virtuosité qui confine à la fureur.
39. William Carlos Williams.

Un de mes poètes préférés.
"Paterson" et "Le Printemps et le reste" comptent pour moi parmi les chefs-d’œuvre les plus importants du 20e siècle.
40. Paul Véronèse.

Je suis entré tardivement dans la peinture de la Renaissance, et c'est grâce à Véronèse, particulièrement grâce à "Jupiter punissant les vices" et "Le rêve de Sainte Hélène".
41. Alfred Schnittke.

Compositeur qui commence à acquérir la célébrité qu'il mérite.
Le concerto grosso n°1, le concerto pour piano n°2 et la cantate Faust méritent d'entrer au panthéon des plus grandes œuvres de la musique.
42. André Breton.

Dire du mal d'André Breton est devenu un sport intellectuel ; il a d'ailleurs prêté le flanc à certaines critiques ; mais ses œuvres résistent, conservent une grandeur à côté de laquelle il est triste de passer.
"Nadja", "L'Amour fou", "Arcane 17" ...
43. Simone de Beauvoir.

On oublie parfois qu'elle fut aussi une immense prosatrice et romancière.
"Les Mandarins", surtout, est un très grand roman, trop peu étudié.
44. Marcello Mastroianni.

Qui aurait dû se trouver avant Alain Delon ; mes excuses.
Le nombre de chefs-d’œuvre dans lequel il a joué force le respect.
Je l'admire dans "La Nuit", "Huit et demi", "La Grande bouffe", "Mariage à l'italienne", "Le Grand embouteillage" ...
45. Fra Angelico.

Un de mes tout préférés parmi les peintres de la Renaissance.
46. Chinua Achebe.

Pas encore lu grand-chose de lui, mais "Tout s'effondre" est un livre immense, que je considère parmi les plus grands.
47. Domenico Scarlatti.

Parce que je ne vous ai pas encore assez arrosé d'artistes baroques.
48. David Lynch.

Un des premiers réalisateurs pour lequel j'ai ressenti une vive admiration : "Lost Highway" et "Mulholland Drive" font partie des portes qui m'ont mené à la cinéphilie.
49. H. D., aka Hilda Doolittle.

Une de mes poétesses préférées.
"Trilogie" est un sommet.
50. Émile Zola.

Me frappe toujours son art du morceau d'anthologie.
Même dans ses romans que j'aime moins, comme "Le Ventre de Paris", on trouve des passages qui valaient la peine de lire tout le livre.
51. Emily Dickinson.

Pour la poésie, évidemment. D'une profondeur inégalée.
52. Frida Kahlo.

Pour la fraîcheur de toute sa peinture.
53. T. S. Eliot.

Encore un de mes poètes préférés.
54. Annie Ernaux.

Parmi les artistes du 20e siècle, vous aurez compris que j'aime surtout ceux qui ont travaillé la subjectivité, jusqu'à la faire éclater.
Ernaux y trace sa voie, notamment par l'usage de la sociologie, pour creuser la mémoire collective.
55. Edgar Allan Poe.

Pour sa poésie, ses récits, ses critiques ... Il est l'une des sources qui irrigue le 19e siècle ; je reviens toujours vers lui avec plaisir.
56. Georges Bernanos.

Ses romans, bien sûr, dont "Un Crime", pas assez souvent cité, qui est un des meilleurs thrillers jamais produit.
Et ses pamphlets, en particulier "Les Grands cimetières sous la lune" et "La France contre les robots".
57. Johann Sebastian Bach.

Est-il vraiment besoin de donner une explication?
58. Wolfgang Amadeus Mozart.

Est-il vraiment besoin de donner une explication ?
(Deuxième épisode.)
59. Martha Argerich.

Pianiste préférée.
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