TW Crime N°45 : Le Ku Klux Klan.
Lieu : USA
Je vous préviens, le thread va être très long mais je vous invite vraiment à le lire. Quitte à faire des pauses. Forcément, il y aura des images difficiles.
Afin de mieux comprendre la naissance du KKK, nous devons retourner plusieurs décennies en arrière. Abraham Lincoln gagne les élections présidentielles en 1860 et il est fermement opposé à l’esclavage et souhaite son abolition dans les territoires détenus par les États-Unis. Les
États du Sud, qui avaient annoncé leur sécession si Lincoln était élu, le vivent comme une véritable déclaration de guerre et entament aussitôt un processus de sécession de l'Union pour former les États confédérés d'Amérique.
Entre 1861 et 1865 la Guerre de Sécession comme on
L’appelle en France ou Guerre Civile comme l’appelle les américains, fait rage entre les États-Unis d'Amérique (« l'Union »), dirigés par Abraham Lincoln, et les États confédérés d'Amérique (« la Confédération »), dirigés par Jefferson Davis et rassemblant onze États du Sud qui
ont fait sécession d’avec les États-Unis. Ces 11 états sont : la Caroline du Sud, le Mississippi, la Floride, l'Alabama, la Géorgie, la Louisiane, le Texas, la Virginie, l'Arkansas, le Tennessee et la Caroline du Nord. Pour résumer, d’un côté vous avez ceux qui souhaitent que les
Noirs aient des droits et de l’autre, ceux qui le refusent.
En 1860 la population des États-Unis est de 32 millions d'habitants, dont 4 millions d'esclaves.Donc l’enjeu est énorme.
La Guerre de Sécession se termine en 1865 avec la victoire de «L’Union» et les Etats-Unis rentrent
Dans la période dite de la Reconstruction orchestrée par le Nord. En 4 ans de guerre, il y a eu 750.000 morts des deux côtés et le Sud a perdu 1/5ème de sa population active et doit se plier aux nouvelles mesures censées à la fois permettre au Sud de se relever de la guerre mais
Egalement d’appliquer sans objections la loi martiale et, surtout, le programme abolitionniste du Nord. Ainsi, le treizième Amendement à la Constitution américaine rend l’esclavage illégal sur l’ensemble du territoire. Le quatorzième garantit la protection de tous les citoyens
Devant la loi, et le quinzième interdit toute forme de discrimination raciale dans l’accès au vote. Par ailleurs, le Civil Rights Act de 1866 reconnaît officiellement les esclaves nouvellement affranchis comme des citoyens à part entière et faisant de cette citoyenneté, dès lors
De droit, un fondamental sous protection de la loi fédérale.
Sauf que le Sud repose jusqu’alors énormément sur les esclaves. La guerre a déjà appauvri les états confédérés mais ces nouvelles mesures ébranlent toute l’industrie puisque le système de production sudiste repose sur
Cette main d’œuvre gratuite.
À l'annonce du treizième amendement (qui proclame l’abolition de l’esclavage) et de la création du Bureau des réfugiés (dont la mission est de réinsérer les réfugiés, de venir en aide aux Afro-Américains fraîchement affranchis, de mettre en place des
Structures scolaires, universitaires et hospitalières à destination des Afro-Américains et de former une élite afro-américaine) les réactions de la presse des états du Sud sont négatives : « Le nègre a toujours besoin d'être pris en charge par quelqu'un de supérieur à lui, laissé
A lui-même, il tombera dans la misère pour ensuite disparaitre »., « On ne peut rien attendre d'un peuple impossible à gouverner, sauf par le fouet. », « Les nègres ne sont pas des créatures fiables, tous leurs hommes sont des voleurs, toutes leurs femmes sont des catins. C'est
Leur nature d'être comme ça et ils ne changeront jamais. », « Le nègre est fait pour être un esclave. ». Le Bureau des réfugiés est fustigé, des Blancs l'accusent de « favoriser la paresse, d'encourager la tendance naturelle des Nègres au vol, au vagabondage et au vice ». Les
Planteurs sont irrités de devoir payer leurs anciens esclaves au même tarif que les ouvriers agricoles blancs. Ils s’inquiètent de les voir partir travailler pour d'autres et s'opposent à ce que l'on puisse scolariser les Afro-Américains (avant la fin de la guerre de Sécession,
Il était interdit de leur apprendre à lire, écrire ou compter). Leur indignation atteint son comble lorsque le Bureau des réfugiés leur demande en prendre en charge les enfants qu'ils ont eu de leurs esclaves afro-américaines. Les représailles commencent rapidement et des Afro-
Américains qui refusent de travailler pour leurs anciens maîtres sont tués, des pasteurs afro-américains sont assassinés, des femmes qui refusent les avances d’hommes blancs sont violées, des bandes de desperados composées, entre autres, d'anciens militaires confédérés sèment la
Terreur en commettant des atrocités tant à l'encontre d'Afro-Américains que d'agents du Bureau des réfugiés. Malgré tout, le treizième amendement est ratifié par la quasi-totalité des états du Sud, car c'était la condition sine qua non pour être réintégrés en tant qu'état au sein
De l'Union.
Le Sud va alors tout faire pour ne pas que les lois s’appliquent à leurs états. Les personnes noires ont vraiment cru avoir gagné la guerre mais c’est mal connaitre les sudistes.
Le 16 janvier 1865,le général W. T. Sherman émet l’ordre opérationnel n°15. Également
Surnommé « Quarante acres et une mule », cet ordre prévoit d’accorder aux Noirs un territoire de 50 kilomètres de large entre la Caroline du Sud et la Floride qu’ils pourront cultiver ainsi qu’une mule. Mais cette décision est invalidée le président Andrew Johnson quelques mois
Plus tard.
A partir des années 1890 le gouvernement fédéral décide, afin d’apaiser les esprits, d’autoriser les Etats du Sud à réguler comme ils le souhaitent le cadre juridique des relations entre Blancs et Noirs.
En 1896, un arrêt autorise légalement l’existence de lois
Discriminatoires fixées par le Sud. Puisque le Sud voit qu’il peut en faire à sa tête, les « Black Codes » et les « Jim Crow Laws » sont mis en place. Le nom « Jim Crow » vient de la chanson Jump Jim Crow. Cette chanson est une critique des politiques populistes, composée et
Interprétée en 1832 par Thomas D. Rice, qui chante et danse en blackface, c'est-à-dire avec le visage et les mains peints en noir. La chanson et le spectacle qui l’incluent rencontrent un vif succès. Dès 1838, Jim Crow est une expression péjorative désignant les personnes noires
Vivant aux États-Unis. Ces lois sont tout simplement des lois mettant en place la ségrégation. Retournons en 1865. Le 30 novembre pour être précis. La plupart des États du Sud adoptent une mesure obligeant tous les Noirs à posséder un contrat de travail le premier jour de chaque
Chaque année. Dans le cas contraire, chaque Noir sans emploi se voit imposé un travail chez un Blanc. Une autre mesure interdit aux Noirs de posséder des terrains en ville, les obligeant à acquérir des terres dans les zones périphériques et éloignées. Par ailleurs, la clause dite
Du « Grand-Père » autorise les citoyens à voter seulement si leur propre grand-père avait le droit de vote en 1861. En d’autres termes, puisque les Noirs étaient esclaves cette année-là, le droit de vote leur est donc automatiquement supprimé. Par ailleurs, ces mesures imposent
Egalement que tout mariage entre un Noir et un Blanc dont le sang comporte plus d’un seizième de sang noir devient automatiquement nul.C’est donc dans le contexte d’une Reconstruction manquée et d’une victoire morale du Sud sur le Nord en son territoire qu’apparaît, aux
Lendemains de la défaite, le Ku Klux Klan.
La plupart du temps, l’histoire du KKK est divisée en 3 périodes. La première allant de 1865 à 1871, la seconde allant de 1915 à 1944 et enfin la troisième qui s'étale de 1946 à nos jours. Chacune de ces périodes possède des
Caractéristiques propres pour déjouer l'égalité des droits civiques pour tous les citoyens américains et faire l'apologie du suprémacisme blanc.
« The Birth of a Nation » sort 50 ans exactement après la fin de la Guerre de Sécession. Il est censé raconter le déroulement de cette
Guerre et la Reconstruction qui en a suivi mais en adoptant le point de vue sudiste et révisionniste. C’est un film de 3h qui a été un carton aux USA et a ramené plus de 50 millions de dollars. Le film est composé de 2 parties. La première partie décrit l'Amérique avant la guerre
Civile, à travers le destin de deux familles : les nordistes Stoneman, avec le député abolitionniste Austin Stoneman (basé sur la vie authentique de Thaddeus Stevens), ses deux fils et sa fille, Elsie,et les sudistes Cameron, une famille qui compte deux filles (Margaret et Flora)
Et 3 fils, notamment Ben.Les garçons Stoneman rendent visite aux Cameron en Caroline du Sud, l'État représentatif du vieux Sud. L'aîné des Stoneman tombe amoureux de Margaret Cameron, et Ben Cameron idolâtre un portrait d'Elsie Stoneman. Lorsque la guerre civile commence, tous
Les jeunes hommes rejoignent leur armée respective. Une milice constituée de soldats noirs (dirigée par un officier blanc)met à sac la maison des Cameron. Les femmes Cameron sont secourues par les soldats confédérés qui mettent en déroute la milice. Pendant ce temps,le plus jeune
Des Stoneman et deux des fils Cameron meurent à la guerre. Ben Cameron est blessé après une lutte héroïque dans laquelle il acquiert le surnom de «Little Colonel»,par lequel il est désigné durant le reste du film. Little Colonel est soigné dans un hôpital du Nord, où il rencontre
Elsie, qui y travaille comme infirmière. La guerre se termine et Abraham Lincoln, qui appliquait une politique de réconciliation (« Je les traiterai comme s'ils n'avaient jamais voulu quitter l'Union »), est assassiné au Ford's Theater, permettant à Austin Stoneman et d'autres
Radicaux du Congrès de mener une politique brutale qui tend à installer une domination des Noirs dans le Sud.
La seconde partie est introduite par ce texte : « Ce récit est une reconstitution historique de la Guerre civile et de la Reconstruction, et n'a pas pour ambition de
Dépeindre une race ou un peuple quelconque d'aujourd'hui. » Stoneman et son protégé « mulâtre », Silas Lynch, vont en Caroline du Sud pour appliquer leur programme : donner les pleins pouvoirs aux Noirs du Sud par la fraude électorale. Lynch devient gouverneur de l'État dans une
Assemblée législative dominée par les Noirs. Ceux-ci sont dépeints comme désordonnés et irrespectueux de leur charge : l'un boit pendant que l'autre se déchausse et met les pieds sur son bureau en pleine session. La législature adopte notamment une loi qui oblige les Blancs à
Saluer les miliciens noirs dans la rue. Ceux-ci, d'ailleurs, humilient régulièrement les Blancs,voire les menacent.
De son côté, Ben,inspiré par des enfants qui jouent aux fantômes pour effrayer les enfants noirs, élabore un plan pour inverser ce qui est perçu comme l'impuissance
Des Blancs du Sud en formant le Ku Klux Klan, « l'organisation qui a sauvé le Sud de l'anarchie du pouvoir noir, non toutefois sans verser encore plus de sang que la bataille de Gettysburg ». Lorsque Elsie apprend que Ben est mêlé au Clan, elle remet en question sa liaison avec
Lui.Gus, ancien esclave qui s'est formé lui-même et a gagné un titre de reconnaissance de l'armée, se propose d'épouser Flora. Effrayée par ses avances, elle s'enfuit dans la forêt, poursuivie par Gus, qui affirme pourtant ne pas lui vouloir de mal. Piégée au bord d'un précipice,
Flora se tue en se jetant dans le vide. Le Klan pourchasse alors Gus, s'empare de lui, prononce sa culpabilité, le tue et laisse son corps sur le pas de la porte du lieutenant-gouverneur Silas Lynch. En représailles, Lynch ordonne de sévir contre le Klan. Les Cameron s'enfuient,
Poursuivis par la milice noire et se cachent dans une petite cabane, qui appartient à deux anciens soldats de l'Union qui acceptent d'aider leurs anciens ennemis du Sud au nom de leur origine aryenne commune.
Pendant ce temps, avec le départ d'Austin Stoneman, Lynch essaie
D'épouser Elsie de force. Des membres du Klan découvrent la situation et partent chercher des renforts. Le Klan, désormais au complet, arrive à son secours et disperse les attroupements des crazed negroes (« nègres devenus fous »). Pendant ce temps, la milice de Lynch encercle et
Attaque la cabane où se cachent les Cameron, mais le Klan les sauve juste à temps. Victorieux, les membres du Klan font un cortège glorieux, et le film fait une coupe à l'élection suivante où le Klan prive les électeurs noirs de leurs droits de vote et confisque leurs armes. Le
Film s'achève par une double lune de miel de Phil Stoneman avec Margaret Cameron et Ben Cameron avec Elsie Stoneman. La dernière image montre des foules opprimées par le dieu mythique de la guerre se retrouvant soudainement en paix sous l'image du Christ. Le dernier titre pose
La question : « Oserons-nous rêver d'un âge d'or où la guerre bestiale ne régnera plus, mais, à sa place, un prince charmant dans la maison de l'amour fraternel dans la ville de la Paix ? ». Comme vous pouvez le voir, le KKK est dépeint comme le sauveur dans une époque où les
Noirs sont fous et où les Blancs sont les pauvres victimes. Donc voilà comment des années après sa création, le KKK sera dépeint par ses alliés. Maintenant, revenons à la réalité.
Nous sommes en décembre 1865 peu après la fin de la Guerre de Sécession. Leur défaite contre le Nord
N’est toujours pas avalée. Rongés par le chômage et la misère, les jeunes vétérans de la Confédération cherchent à tromper l'ennui. Le 24 décembre, à Pulaski, obscur chef-lieu du Tennessee, six d'entre eux (Jones. McCord. Reed, Kennedy, Lester, et Crowe) se réunissent pour fonder
Une association. Rien de politique, il s'agit seulement de prolonger la fraternité d'armes.
Respectant la tradition des clubs d'étudiants, les camarades baptisent la communauté d'un nom auréolé de mystère. Ancien du Centre College du Kentucky. Kennedy fait adopter le mot grec
Kuklos signifiant cercle, Crowe le scinde en ajoutant un « X» à la fin, obtenant Ku Klux.Observant que les fondateurs sont d'ascendance écossaise, Lester propose d'y ajouter une évocation du clan en l'harmonisant à l'orthographe générale. Crowe trouve amusante l'idée de déguiser
Les membres, ainsi que leurs chevaux, avec les draps et les taies raflés dans la maison d'un de leurs hôtes. Le Ku Klux Klan (KKK) vient de naître.
Ils organisent rapidement une première sortie dans les rues et paradent avec leurs robes et leurs cagoules pour faire peur aux
Habitants. Mais ils se rendent rapidement compte que la population noire est particulièrement effrayée par leur déguisement. En effet, elle pense qu’ils sont les fantômes d’anciens soldats confédérés. Il ne faut pas oublier que les noirs n’étaient que très peu voire pas du tout
Instruits et assez superstitieux.Les 6 membres du KKK voient là l’occasion de renforcer la peur par divers dispositifs comme de dissimuler des os de squelettes sous le drap pour serrer la main des anciens esclaves ou encore faire semblant que certains d’entre eux non pas de tête.
Les Etats voisins adoptent très rapidement ce déguisement et certains habitants se rassemblent en factions similaires. Nathan Bedford Forest est nommé à la tête du Klan en 1867. Cette même année, les premiers congrès du Klan se tiennent à Nashville, capitale du Tennessee. Il faut
Savoir que Bedford, avant d’être général était un marchand d’esclaves. Lors de la Guerre de Sécession, des soldats noirs avaient rendu les armes à Fort Pillow et Bedford les avait tous fait tuer sous des hurlements « Tuez les négros ! »
La philosophie du Klan s’affine et à partir
De là, ses membres ne se contentent plus de vouloir effrayer les noirs. Bedford transforme le Klan en organisation paramilitaire qui n’a qu’un seul but : maintenir la suprématie de la race blanche dans le Sud. Forrest écrit et fait adopter une déclaration officielle du Klan qui
Se définit ainsi comme « une institution chevaleresque, humanitaire, miséricordieuse et patriotique ». Leurs revendications sont de maintenir la pureté de la tradition, la pureté du foyer, celle de la famille, celle de la race blanche. Car tout cela est menacé par l'incroyable
Audace des Nègres. Le but du KKK est de lutter pour remettre les Nègres à leur place.
Afin d’auréoler le Klan de mystère et de lui donner une allure chevaleresque, tout un vocabulaire est créé. Ainsi, le Klansman désigne l’adhérent de base au Klan, le Grand Dragon désigne le
Représentant d’un État, le Grand Sorcier est le chef suprême du Klan. Les comptes de chaque cellule du Klan sont gérés par un trésorier nommé le Klabee, ses membres sont recrutés par le Kleagle. Chaque cellule est également gérée par un secrétaire, le Kligrapp et chaque groupe
Organise des réunions, les Klonvocations, au cours desquelles est réaffirmée la foi dans la déclaration fondatrice du Klan, le Kloran, écrit en 1867 par Forrest. Une initiation s’organise toujours autour de la consécration du nouvel adhérent. En effet, pour rentrer dans le KKK,
Il faut passer un rite. Voici quelques-unes des questions: « Est-il bon citoyen, opposé aux principes du parti radical ? Est-il américain de naissance ? Est-il bon chrétien ? De sang anglo-saxon ? Est-il contre l'égalité des Nègres ? Pour un gouvernement blanc ? » Il faut
Répondre à toutes ces questions par l’affirmative, revêtir le vêtement blanc et répéter le serment : «Moi, un tel, devant Dieu Tout-Puissant, jure solennellement que je ne révélerai par déclaration,signe, symbole, acte ou parole ou de toute autre manière aucun des secrets, signes
étreintes, mots de passe, mystères ou propos et ne ferai savoir à quiconque que j'en suis membre. » Pour éviter la dénonciation, le secret est la base du Klan et enfreindre ce serment, c’est encourir la peine de mort.
Le Ku Klux Klan est souvent décrit comme un groupe terroriste
Qui fait fi des lois quant en fait, depuis l’époque de la Reconstruction jusqu’à la fin de la ségrégation, le KKK est le bras droit encagoulé des politiques sudistes.L’affranchissement des esclaves perturbe un ordre social pensé par et pour les Blancs, et le Klan entend dès lors
Se poser comme un pendant de la Justice et des gouvernements locaux pour maintenir une société par essence suprématiste, quand bien même faudrait-il en recourir à la violence et au meurtre. Le Klan se dote ainsi du sobriquet d’« Empire Invisible », groupe paramilitaire concourant
Non seulement au maintien de la suprématie blanche,mais également au bon fonctionnement des lois ségrégationnistes imposées par la gouvernance sudiste.Le Klan est le meilleur atout du Sud pour pouvoir garder les privilèges qui ont été menacé par la Guerre de Sécession et les lois
Donnant des droits à la population noire. Pour les membres du Klan, les États-Unis sont une nation fondée « par et pour la race blanche » et accorder la même chose aux Noirs constituerait « une violation caractérisée de la Constitution et de la volonté divine. »
Ce sont ceux
D'Athens Alabama - où des instituteurs du Nord traitent les élèves noirs en égaux des Blancs - qui introduisent les premiers le châtiment physique, en plongeant dans une source glacée un Noir que l'on a vu monter à cheval avec une institutrice. En moins d'un an, les « Athéniens »
Sont suivis par des centaines d'autres groupes plus ou moins autonomes. Plus le Klan se développe,plus la gamme des violences s'élargit. Le Klan,au nom de son raisonnement selon lequel le «Nègre», paresseux, versatile, incapable d'économie, est par sa nature dévolu à l'esclavage,
S'attaque aux Noirs ayant réussi à amasser quelques biens dans l'après-guerre.
Perry Jeffers est un ancien esclave qui s’est installé avec sa femme et ses 7 fils sur une plantation de Georgie en qualité de métayer (il exploite la terre qui appartient à quelqu’un d’autre).En effet
Son ancien maître lui a proposé cet arrangement qui convient aux deux parties.
Un jeudi soir durant le mois de novembre, la maison de Jeffers n’est pas remplie de rires et de chansons comme à l’accoutumée. Un ami de la famille les a avertis que le Ku Klux Klan avait décidé de les
« Remettre à leur place ». Aux alentours de minuit, l’un des membres de la famille regarde discrètement dehors et il voit une silhouette en robe blanche passer le portail. Puis une autre, et encore une autre jusqu’à ce qu’il y a une dizaine de silhouettes à cheval qui fassent
Face à la maison. Avoir le KKK devant sa porte est forcément signe de malheur voire de mort. Pour se défendre, les membres de la famille Jeffers font feu vers ce qu’ils pensent être les esprits des confédérés. L’un d’eux en meurt et trois autres sont blessés. Ce qui va déclencher
Déclencher une colère immense au sein du Klan. Comment un homme de couleur peut-il avoir l’audace de posséder une arme et de tirer ? Pire encore, de tuer et de blesser des Blancs ?Cette audace est sans précédent. Pour les Blancs, les hommes noirs n’ont aucun droit qui puisse être
Egal à celui des hommes blancs. Les Jeffers doivent être tués. Car en laisser un vivant serait inviter « à l'insurrection et au massacre des Blancs ». Ils ont tué un blanc et ils doivent périr. Surtout que l’une des lois du Klan est que quiconque tue un des leurs, doit mourir.
Même s’il s’agit de légitime défense ou de protéger son foyer. Et tous les membres ont l’obligation solennelle d’aider et/ou d’agir dans ce but.
Pendant les deux nuits qui suivent, le KKK rode autour de ce qui était avant, la joyeuse maison des Jeffers, mais où maintenant seul le
Silence règne. Il n’y a dorénavant plus qu’un des fils infirme et la mère car le père et ses autres fils ont dû fuir parce ce qu’ils avaient osé se défendre et savent qu’il y se feront tuer si on les retrouve. Tout le monde ne parle plus que de cela. A l’église, au coin du feu et
Partout où les voisins se rencontrent, c’est le seul sujet. Et ils sont tous d’accords : Les Jeffers doivent être chassés, punis, puis tués. Des prières en ce sens sont mêmes faites dans l’église. Pendant ce temps, le père et ses fils se cachent, apeurés. Le KKK sûrement avide de
Vengeance et las d’attendre, entoure de nouveau la maison. Le père et ses fils ne sont pas revenus mais qu’importe. Les silhouettes blanches encagoulées rentrent dans la maison et s’emparent de l’enfant infirme dans son lit et l’abattent dehors. Ils prennent la mère, elle aussi
Infirme et la pende à un arbre avec un cordon de lit. Pendant ce temps,d’autres Klansmen prennent les meubles de la maison, les empilent sur le corps du garçon mort et y mettent le feu. Puis, ces hommes dits chrétiens, de cette terre dite chrétienne rentrent chez eux et profitent
D’un sommeil paisible.L’ancien maître de la famille, qui habite à proximité, vient au secours de la vieille dame, coupe la corde et lui sauve la vie de justesse. Le docteur Darden qui commence une enquête sur la victime brûlée reçoit des menaces de la part du Klan. Cela n’ira pas
Plus loin et les restes à moitié brûlés sont enterrés de nuit en secret. Le docteur sera lui aussi tué par le Klan. Pendant ce temps, Perry Jeffers et ses 6 fils ont fui à Warrenton, un comté qui a un shérif qui fait un travail héroïque pour que tout se passe pour le mieux pour
Les Noirs.Le shérif décide de garder le père et ses fils dans des cellules comme elles sont libres. Mais au bout de plusieurs jours il se rend compte que la frénésie du Klan est telle, que les Jeffers ne sont pas en sécurité. Il décide de les envoyer en Caroline du Sud. Et le 9
Novembre 1868, les Jeffers montent dans un train mais un peu plus tard leur wagon est pris d'assaut par des klanistes, qui les font descendre au dernier arrêt de Géorgie. Les membres du KKK tuent le père et 5 de ses fils. Seul le plus jeune réussit à s’en sortir. Les tueurs ne
Prennent même pas la peine de se déguiser car ils ne craignent rien. La justice et la population sont de leur côtés. Après tout, ces nègres avaient osé se défendre et tuer un blanc, qui plus est, un membre du Ku Klux Klan. Dans l'histoire du Klan, de tels meurtres se comptent par
Centaines. Le Klan « maintient l'ordre ».Naturel et social.
Quelques mois après cette vendetta, toutes les armes sont retirées de force aux hommes de couleur afin qu’ils ne puissent plus se défendre quand le Klan vient les attaquer.
Une des activités méconnues du Klan est d'ordre
Électoral. Elle consiste à contraindre les Noirs, par des visites nocturnes impromptues assorties de coups de fouet et de menaces de mort, à voter démocrate (les républicains sont assimilés aux ennemis du Nord) ou à s’abstenir. (A cette époque, les démocrates ne ressemblent pas à
Ce qu’on voit aujourd’hui. Ils sont esclavagistes.) La stratégie est payante puisque l'électorat noir reporte peu à peu ses suffrages sur les listes soutenues par le Klan. Comme vous pouvez vous en douter, ces listes ne sont pas en faveur des droits pour la population noire.
Cette dernière avait adhéré à la « Loyal League » qui cultive la pensée égalitaire de Lincoln et autorise ses membres à porter des armes depuis 1867. Les noirs sont aussi libres de se réunir. Au cours du premier semestre de 1868, le Grand Sorcier parcourt ses Etats en appelant à
La mobilisation. Chacun de ses passages est suivi par une vague de violences. Répondant à un journaliste de Cincinnati, Bedford Forrest s'explique : « Les Nègres tenaient des réunions nocturnes, allaient et venaient, devenaient très insolents et tous les gens du Sud dans tout
L'Etat étaient très inquiets. » Il se garde bien de condamner la justice expéditive de ses propres militants qui, au nom de l'inquiétude des citoyens américains, extraient illégalement des prisonniers noirs dans leur cachot pour les pendre aux arbres.
Une autre des cibles du Klan
Sont les instituteurs et notamment ceux venus du Nord. Car ils veulent instruire les noirs. Or,s’ils s’instruisent, cela sera impossible de les remettre en esclavage. On touche ici le talon d'Achille de la doctrine klaniste. Car craindre l'instruction des Noirs, n'est-ce pas déjà
Admettre, au fond, que les Noirs ont en eux les mêmes capacités que les Blancs? Tout ne serait donc qu'une question d'instruction et de niveau social ? Les jeunes instituteurs sont alors considérés comme des traîtres, responsables de la décadence. D'où insultes,lettres de menace,
Mises en demeure : « Avant la fin du prochain quartier [de Lune], disparais, instituteur impie des Nègres ! Disparais avant qu'il ne soit trop tard ! Le châtiment t'attend et des horreurs telles qu'aucun homme n'a pu leur survivre. » Lettre anonyme.
C’est dans le Mississipi que
La violence est la plus forte. Écoles incendiées, instituteurs pillés, meurtres. Beaucoup s'en vont. Certains idéalistes s'obstinent à rester. Principal de la First Coloured School, John Dunlap est de ceux-là. Pas pour longtemps : « Il y en avait à peu près cinquante à cheval et
Armés de pistolets. Ils étaient tous masqués ; leurs chevaux également. [...] Ils sont apparus devant ma porte vers dix heures du soir. [...] Ils ont tiré deux fois sur moi à travers la fenêtre. » Les klanistes le séquestrent et le conduisent à plusieurs centaines de mètres de là
« Ils m'ont mis debout au milieu de la route et m'ont fait baisser mon pantalon, puis ils ont retroussé ma chemise au-dessus de ma tête et l'ont attachée. Alors, sauf huit d'entre eux, ils m'ont donné chacun cinq coups de fouet. Toujours le même chantage : le chef m'a dit qu'il
Ne me fouetterait plus si je quittais l'Etat.» Dunlap, plaies ouvertes, le quitte sans attendre.
On décompte un minimum de 3 500 assassinats commis par le KKK entre 1865 et 1900. Le chiffre officiel n’est pas connu car beaucoup de crimes étaient classés sans suite.
Bedford se
Doute toutefois que les troupes fédérales interdiront bientôt le Klan. Il choisit donc de dissoudre lui-même celui-ci en 1869. Cette clandestinité plus ou moins assumée ne diminue en rien les exactions du Klan, mais a pour seul changement un agissement dans l’ombre, largement
Soutenu par les politiques locales.
Le 18 mai 1870, l’assassinat par le Klan et en plein tribunal du sénateur républicain John Stephens décide le président des Etats-Unis, Ulysse Grant, à réagir. Les troupes fédérales américaines commencent à enquêter sur les actions et les
Membres du Klan. Le 20 avril 1871, le général Grant fait voter par le Congrès une loi draconienne, dite « loi Ku Klux », qui condamne à mort la confrérie «invisible ». Les troupes fédérales arrêtent plus de quatre mille membres affiliés au Klan dans plusieurs États du Sud et les
Confient à la Justice locale.Dans la plupart des cas, celle-ci ne trouve pas de preuves contre les membres ou les sympathisants et les relâche. Les quelques condamnés seront par ailleurs tous amnistiés en 1875. Les membres du Klan s'éparpillent dans de nouveaux organismes : White
League, Shot Gun Plan, Rifle Club. Ils perpétuent leurs violences par les lynchages. Mais le Klan, lui, est dissolu. Mais pas pour longtemps. Puisqu’en 1915, après avoir vu le film «The Birth of a nation» (mentionné au début du thread) William Joseph Simmons a une révélation.
Vétéran de la guerre contre l’Espagne, prédicateur méthodiste congédié pour instabilité et adhérant de diverses sociétés maçonniques, Simmons met à profit le succès du film et le mécontentement populaire dû aux immigrations récentes pour relancer le KKK. Le 25 novembre 1915 sur
La Stone Mountain près d’Atlanta, en Géorgie, ce notable local, réunit quelques hommes et embrase une croix. Simmons entend non pas faire renaître le Klan puisque celui-ci n’a pas disparu, mais lui redonner une nouvelle légitimité, cette fois-ci à nouveau officielle. Le KKK
Rencontre un succès immense, qui dépasse les frontières de la Géorgie. Les meurtres, lynchages, pendaisons et viols deviennent légion.
Nous sommes en mai 1916 à Waco au Texas et Jesse Washington est un ouvrier agricole afro-américain Il est âgé de 17 ans lorsqu'il est accusé du
Viol et du meurtre de la femme de son employeur. Il n'y a aucun témoin oculaire de l'agression mais il est vu à proximité de la maison vers l'heure du meurtre. Rapidement arrêté, il est interrogé par le shérif du comté de McLennan et finit par avouer. Washington est jugé pour
Meurtre au tribunal de Waco. Il plaide coupable et est rapidement condamné à mort. Aussitôt après l'annonce de la sentence, il est entraîné hors du tribunal par des spectateurs et lynché devant l'hôtel de ville. Plus de 10 000 personnes, dont des membres de l'administration et de
La police et des écoliers libérés pour leur pause de midi, se rassemblent pour assister au lynchage. La foule castre Washington, lui coupe les doigts et le suspend au-dessus d'un feu de joie. Il est, à plusieurs reprises et pendant environ deux heures, levé et descendu dans les
Flammes pour retarder sa mort. Après l'extinction du feu, son torse calciné est traîné dans la ville et des morceaux de son corps sont vendus en souvenirs. Un photographe professionnel prend des clichés de l'événement, fournissant ainsi l'un des rares témoignages visuels d'un
Lynchage en cours. Ces images sont imprimées et vendues comme cartes postales à Waco.
Le 28 septembre 1919, une femme blanche dit avoir été violée par un homme noir. Will Brown est arrêté et la femme dit le reconnaitre alors que Brown jure qu’il est innocent. La population essaye
De le lyncher le jour même mais ne réussit pas.A 14h, un groupe de jeunes hommes blancs se réunit et commencent à marcher en direction de l’hôtel de police où est détenu Brown.Le shérif tente de disperser la foule mais cela ne fonctionne par car ils sont de plus en plus nombreux.
A 15h, ils sont entre 5.000 et 15.000. Le chef de la police essaye de raisonner la foule. Cette dernière se met à systématiquement battre chaque noir qu’elle voit. La population finit par pendre le maire. Les 121 prisonniers sont sortis de leurs cellules par les policiers car
Le poste de police est en feu. Ils montent tous sur le toit. Les prisonniers essayent de jeter Brown puisque c’est lui que la foule veut mais les policiers les en empêchent. Finalement, Brown est capturé et lynché. La foule le pend et plus d’une centaine de balles sont tirées sur
Lui. Il est ensuite traîne dans les rues puis on lui verse de l’huile bouillante dessus pour qu’il brûle.
C’est à partir de 1920 que le KKK va connaitre son âge d’or avec l’entrée en scène des deux nouveaux associés de Simmons, l'ancien journaliste Edward Clarke et la riche veuve
Elizabeth Tyler. Objectif : détourner en leur faveur le fort courant isolationniste qui traverse le pays. Grâce à ce trio, le Klan séduit de plus en plus. En un an, le Sud est « reconquis », et, chose nouvelle, le Nord - où les Noirs pauvres s'entassent dans les quartiers
Suburbains -, est sérieusement tenté, en particulier l'Indiana, l'Oklahoma et l'Oregon. Républicains et bourgeois des villes sont séduits. Telle une holding, le Klan profite du soutien populaire pour diversifier ses activités : parution de périodiques et de brochures, achats
D'immeubles, prise en main de la Lanier Université...
Le Klan cette fois-ci est non seulement raciste mais aussi antisémite et xénophobe. D’autres choses ont changé puisque maintenant, chaque adhérent règle une cotisation, prend une police d'assurance, achète son vêtement de
Klaniste bardé de symboles. Qui plus est, Simmons essaye de légaliser la structure et de proposer ses services aux pouvoirs publics. Ce qui va à l’encontre même de l’esprit originel du Klan.
Nous sommes le 31 mai 1921 à Tulsa,dans l’Oklahoma. Dick Rowland, un cireur de chaussures
Noir, âgé de 19 ans, pénètre dans l'ascenseur d'un immeuble abritant les seules toilettes du quartier autorisées aux Noirs et écrase par mégarde le pied de Sarah Page, une téléphoniste blanche de 17 ans. Après sa mise en détention, des rumeurs courent dans la communauté noire
Selon lesquelles il risque d'être lynché.
Un groupe d'hommes afro-américains armés se précipite au poste de police où le jeune suspect est détenu pour empêcher un lynchage, alors qu'une foule blanche se rassemble aussi. Une confrontation s'engage entre Noirs et Blancs ; des coups
De feu sont tirés et douze personnes tuées, dix blanches et deux noires. Alors que la nouvelle de ces morts se propage dans toute la ville, la violence de la foule explose. Des milliers de Blancs envahissent le quartier noir cette nuit-là et le lendemain, tuant hommes et femmes,
Incendiant et pillant des magasins et des maisons.
Certaines personnes noires ont déclaré que des policiers avaient rejoint la foule ;d'autres ont avancé que des gardes nationaux avaient tiré avec une mitraillette sur la communauté noire et qu'un avion avait largué des bâtons de
Dynamite. Dans un récit de témoin oculaire découvert en 2015, l'avocat de Greenwood, Buck Colbert Franklin, décrit l'observation d'une dizaine d'avions, qui avaient été dépêchés par la police de la ville pour larguer des boules de térébenthine en feu sur les toits de Greenwood.
L'émeute raciale de Tulsa ou "Massacre de Tulsa", est considéré comme l'un des pires déchaînements de violence raciale dans l'histoire des États-Unis. lus de 800 personnes furent admises à l'hôpital et plus de 6 000 résidents noirs furent arrêtés et détenus, nombre d'entre eux
Pendant plusieurs jours. Et il y eut entre une centaine et 300 morts.Environ 10 000 Noirs se retrouvèrent sans abri ; les dommages matériels s'élevèrent à plus de 1,5 million de dollars en biens immobiliers et à 750 000 dollars en biens personnels (31 millions de dollars en 2018)
En 1922, le Klan compte plus d’un million de membres. S’ensuivent,dans les décennies suivantes, un enchaînement de violences qui seront excusées par la Justice du Sud de façon quasi-systématique.
En 1924, lors du renouvellement du corps législatif, onze gouverneurs et de nombreux
Sénateurs reçoivent l'investiture du Klan. C’est un triomphe pour ce dernier. Le QG déménage à Washington. L'année suivante, une loi restreignant l'immigration est votée. Pour démontrer sa force, le Klan organise une parade monstre dans la capitale.
Fort de la relative neutralité
De la police et du soutien de nombreux édiles locaux, le Klan, copieusement armé, multiplie les actes de cruauté. Les « Nègres » qu'il pourchasse, ou ceux qui fraternisent avec eux, hommes de loi, politiciens et pasteurs y compris, ont les cheveux rasés, sont marqués au front des
Trois initiales klaniques, fouettés, ou encore enduits de goudron dans lequel on enfonce des plumes. Se présentant comme gardien de la moralité publique, le Klan «s'occupe» aussi des femmes légères, des médecins véreux, des prostituées et de marginaux divers. Le tout est parsemé
De crimes effroyables, comme ceux de Daniels et Richards, broyés par un engin de travaux publics... En réaction, la Louisiane vote une loi antimasque interdiction de porter des masques en dehors de la Toussaint et de Mardi gras, publication de la liste des membres du Klan, etc.,
Adoptée ensuite par d'autres Etats. En juillet 1946 dans le Mississippi, les deux meurtriers d’un Noir sont acquittés par un jury entièrement Blanc.
Le 25 décembre 1951 les époux Harry Tyson Moore et Harriette Moore, militants de la NAACP sont victimes d'un attentat à la bombe
Commis par le Klan dans leur maison de Mims (Floride). Ils sont considérés comme étant les premiers martyrs du mouvement des droits civiques
Emmet Till est un jeune garçon de 14 ans qui est envoyé chez son grand-père au Mississipi. Lui et des garçons qu’il vient de rencontrer,
Vont dans le magasin d’un couple blanc. Il n’y a que la femme, Carolyn Bryant, le mari est en voyage. Selon le cousin d’Emmet, ce dernier aurait sifflé la femme en sortant du magasin. Carolyn Bryant est suffisamment effrayée pour courir chercher son pistolet. Sa version à elle
Changera souvent, disant qu’il l’avait sifflée, puis qu’il lui avait parlé vulgairement, une autre fois, qu’il l’avait prise par la taille. Quoiqu’il en soit, tout le comté était au courant de l’incident. Lorsque Roy, le mari, rentre de voyage il est informé.
Le 28 août à environ
2 h 30, Roy Bryant et son demi-frère, J.W. Milam, enlèvent Emmett Till dans la maison de son oncle. Il est conduit dans le hangar d'une plantation, dans le comté voisin de Sunflower où l’enfant de 14 ans est frappé jusqu'à en devenir méconnaissable. Ils lui ont arraché les yeux,
Lui ont tié à plusieurs reprises dessus et ont attaché un ventilateur de machine à trier le coton autour de son cou avec du fil barbelé. Puis les deux hommes jettent l’adolescent, encore vivant, dans la rivière Tallahatchie, près de Glendora, une autre petite ville du comté.
Puisque personne n’est au courant ni ne le voit, certains croient que les parents de Till le cachent pour sa sécurité ou qu'il a été renvoyé en lieu sûr à Chicago. Mais des témoins indiquent au shérif que Mme Bryant avait identifié Emmett Till comme « celui » qui l'avait ennuyée.
Bryant et Milam affirment qu'ils avaient découvert plus tard que Till n'était pas celui qui avait prétendument insulté Mme Bryant et jurent au shérif qu'ils l'avaient libéré. En 1956, après leur acquittement, ils reconnaîtront, dans Look Magazine, être les meurtriers de l'ado :
Ils étaient certains de leur impunité, car selon le Double Jeopardy Act « nul ne pouvait être jugé deux fois pour le même délit ». Ils expliquèrent qu'ils ne voulaient pas tuer le gamin, mais seulement l'impressionner. Mais quand ils remarquèrent qu'il n'était pas du tout
Impressionné et les narguait, ils accentuèrent les coups.
Dans la nuit du 2 janvier 1957, un groupe de Klansmen se rassemblent, armes à la main devant le travail de Willie Edwards 24 ans. Ils le soupçonnent d’avoir couché avec une femme blanche. Ils le kidnappent, le battent puis
L’obligent à sauter d’un pont qui fait 38 mètres de haut. Son corps sera retrouvé 3 mois plus tard.
Le 2 septembre 1957 à l’Alabama, Judge Edward Aaron est un homme à tout faire afro-américain. Il souffre d’un léger handicap mental. Sans raison il est enlevé par 7 membres
Appartenant à un groupe indépendant du KKK. Ces 7 hommes le battent alors avec une barre de fer, gravent les lettres « KKK » sur sa poitrine, le castrent avec un rasoir puis versent de la térébenthine sur ses blessures. Ils le mettent dans le coffre de la voiture et le jettent un
Peu plus tard près d’un ruisseau. 2 des 6 Klansmen témoignent contre les 4 autres et sont condamnés à 5 ans en échange de leur témoignage.Les 4 hommes ont été condamnés à des peines de 20 ans. SAUF QUE lorsque Georges Wallace devient gouverneur de l’Alabama,il gracie les 4 hommes
Condamnés mais pas les 2 qui avaient témoignés. Wallace n’expliquera jamais pourquoi. En mai 1961, le chef de la police de Birmingham, Alabama, autorise les membres du Klan à faire feu sur un car de militants pour la liberté de l’individu.
Le dimanche 15 septembre 1963 est une
Journée sanglante à Birmingham. Alors que des jeunes filles suivent des cours au sous-sol de l'église baptiste de la 16e rue, en attendant l'office dominical, à 10 h 22 une bombe posée par le Klan y explose. Cynthia Wesley, Carole Robertson et Addie Mae Collins, âgées de quatorze
Ans et Denise McNair, âgée de onze ans sont tuées sur le coup, des paroissiens sont grièvement blessés. Deux blancs faisant partie des Eagle Scouts tuent un jeune Afro-Américain. Ces tragédies déclenchent une manifestation des Afro-Américains qui brûlent des drapeaux sudistes,
Caillassent des voitures. La police répond par des grenades, l'émeute dure toute la nuit, le gouverneur de l’Alabama, George Wallace fait intervenir la Garde nationale pour rétablir l'ordre. Le lendemain matin on découvre les cadavres de deux jeunes Afro-Américains. La brutalité
De la répression policière organisée par le chef de la police de Birmingham Bull Connor, un raciste notoire et farouche adversaire du mouvement des droits civiques, scandalise l'opinion américaine.
Le 2 mai 1964,deux jeunes Afro-Américains âgé de dix neuf ans Charles Eddie Moore,
Un étudiant, et Henry Hezekiah Dee,un employé d'une minoterie, sont enlevés, torturés et battus à mort par des Klansmen, parce que soupçonnés d'appartenir au mouvement des droits civiques. Le dimanche 21 juin 1964, trois jeunes étudiants, un Afro-Américain, James Chaney, et deux
Blancs Michael Schwerner et Andrew Goodman se font arrêter pour excès de vitesse par Cecil Price membre du Klan et shérif du comté de Neshoba ; une fois arrêtés, Price les conduit à la prison de Philadelphie (Mississippi). Price prévient ses amis du Klan qui viennent chercher les
Trois étudiants. Ils les conduisent en voiture dans un endroit éloigné et isolé et les assassinent. Leurs amis signalent leur disparition à la police et comme il y a soupçon d'enlèvement, l'enquête est confiée au F.B.I. Leur disparition fait la une des journaux. Le Procureur
Général des États-Unis, Robert Kennedy lui-même suit l'enquête.Leur voiture calcinée est découverte le 24 juin 1964 mais pas leurs cadavres.Pour élargir les fouilles, 400 marins de l'U.S. Navy sont mobilisés ainsi que 150 agents du F.B.I. Une équipe d'élite du F.B.I. est dépêchée
Pour mener l'enquête après deux mois d'investigation, les agents du F.B.I. découvrent leurs corps le 2 août 1964. Le F.B.I. interrogent les divers membres du Klan,vingt et un d'entre eux sont arrêtés le 4 décembre 1965. Le 20 octobre 1967, neuf membres du Klan sont condamnés dont
L’ex shérif Cecil Price.
Le 2 juillet 1964, le président Lyndon Johnson signe le Civil Rights Act.
En 1965 à Selma en Alabama, Viola Liuzzo, une femme blanche, est tuée au volant de sa voiture par des membres du KKK. La raison ? Elle conduisait et avait un homme noir sur le siège
Passager.
Ces meurtres de la Freedom Summer ont tellement mobilisé l'opinion qu'elle a facilité le processus menant à la promulgation du Civil Rights Act de 1964, abolissant les lois Jim Crow et la ségrégation raciale dans l'espace public et les services publics, suivi par la
Promulgation du Voting Rights Act de 1965 prohibant toute discrimination raciale dans l'exercice du droit de vote.S’ensuit un véritable déchaînement de violence par le Klan. Dans les mois qui suivent,la faction du Klan située dans le Mississippi commet «35 fusillades, 80 passages
A tabac et 68 plastiquages de bâtiments, dont 37 églises fréquentées par des Noirs. Le 20 juin 1964,des membres du même groupe exécutent 3 militants des droits civiques.»
Après avoir connu un âge d’or,le Klan faiblit de plus en plus. La fin de la ségrégation et la signature des
Actes de droits civiques marquent un tournant et le Klan n’a plus de raison d’être. Durant les années 60, les Etats-Unis empruntent la voie du progrès sociale et même dans le Sud, la population s’est habituée ou résignée, à l’idée de l’égalité entre blancs et noirs. La nation se
Lasse des brutalités répétées du Klan qui finit par être perçu comme un groupuscule proche du terrorisme.
Le Klan achève de perdre en crédibilité avec la création, en 1965,d’une commission d’enquête sur le Klan, dont les actes brutaux deviennent officiellement interdits quelques
Mois plus tard.
A partir de là, on pourrait penser que le KKK va disparaître mais il n’en est rien. Il se transforme et trouve de nouvelles justifications, plus subtiles, à son existence.
A partir de la fin des années 1960, les États-Unis font face à une série de crises qui
Minent l’ensemble de sa société : guerre du Vietnam, conflit contre Cuba et Fidel Castro, renversement du Shah d’Iran, crise du Watergate et deux chocs pétroliers viennent profondément perturber le fonctionnement social américain. C’est dans ce contexte que le Ku Klux Klan refait
Surface. Mais il ne s’agit plus d’avoir des revendications ouvertement racistes. Non. Le Klan s’ancre dans des combats au cœur des problématiques des américains blancs et plus particulièrement de ceux qui se sentent délaissés par la société américaine.
Dans le contexte d’une
Profonde crise des valeurs américaines, le Klan trouve ainsi le moyen pour se faire de nouveau entendre. Beaucoup d’Américains, acculés par une flambée de la criminalité et de l’immigration, ne se retrouvent plus dans la politique fédérale qu’ils jugent non seulement éloignée de
Leurs préoccupations, mais également contre leurs intérêts de classe. Le Klan se positionne dès lors comme l’un des principaux revendicateurs d’un retour aux valeurs profondes de l’Amérique (. Son discours s’adresse ainsi principalement à la classe moyenne et inférieure blanche
Les deux classes les plus touchées par les transformations radicales de la société. Dans cette optique, le Klan contemporain entend défendre les Blancs pauvres qui se sentent dépossédés de leurs valeurs américaines. Le Klan défend donc ouvertement le droit de porter des armes,
La peine de mort ou l’autonomie des États pour réguler leurs propres politiques.
Ce discours séduit un nombre croissant d’Américains. A partir des années 1970, le Klan voit à nouveau ses effectifs augmenter fortement Il se compose désormais de Blancs petits employés, ouvriers ou
Sans emploi, voyant dans leur adhésion au Klan une façon de gravir symboliquement un échelon social. En effets, c’est « Petits Blancs » se sentent délaissés et trouvent auprès du Klan une écoute et une compréhension qui leur font défaut chez les politiques. Les Etats-Unis
Grandissent mais eux se considèrent comme des laissés-pour-compte. En découle une animosité féroce envers, non plus seulement les Noirs, mais une population d’immigrés en général, qu’ils considèrent responsables de leurs maux.
Aux États-Unis, ces Blancs marginalisés ont un nom :
Les white trash. Et « La locution poor white trash ne désigne pas tant un statut social qu’une catégorie morale. C’est l’étiage symbolique auquel on ne veut pas déchoir, la personnification honteuse des échecs impensables d’une population « racialement » destinée à prospérer. ».
Pour la culture américaine, le white trash est le reflet d’une anomalie presque historique, d’une honte de classe et de race que la bourgeoisie américaine blanche pointe du doigt pour en souligner la dégénérescence sociale.
Le terreau contemporain du Ku Klux Klan s’appuie presque
Entièrement sur cette catégorie de population. L’idée n’est plus d’attiser une haine spécifique des Noirs, mais bien plutôt d’exacerber une colère déjà bien nourrie envers tout ce qui est supposé être responsable des maux de ces Blancs désœuvrés. Le white trash est donc un homme
En colère et, à plus forte raison, un homme blanc en colère. Élevé et éduqué dans l’idée d’obtenir des privilèges réservés aux Blancs, l’homme blanc marginalisé souffre de ce que Kimmel nomme un sentiment de « droit lésé », soit le sentiment que ce qui lui est dû ne lui est pas
Attribué. Pour eux, leurs droits leurs ont été retiré au profit d’une populations d’immigrés, de Noirs et de Juifs qui s’accaparent les supposés privilèges, le travail et les femmes des Blancs.
Le « secret » qui entoure le KKK ainsi que ses racines lui donne une force et fédère
Les gens. L’adhérent contemporain au Klan est celui qui a le sentiment d’avoir perdu sa propre estime et une ligne directrice à son existence. Adhérer au Ku Klux Klan n’implique plus tant
Une haine des Noirs et un désir de retour à la ségrégation de l’ancien temps, mais bien plutôt une rébellion contre les conséquences de la déségrégation, soit l’abrogation d’un système de privilèges censés revenir de droit à l’homme blanc Américain, en butte contre un
Multiculturalisme qui efface progressivement toute possibilité pour les Blancs de recouvrer des privilèges perdus.
Les exactions contre les noirs continuent toujours. En 1981, Michael Donald est tué par le KKK après avoir soi-disant tué un policier blanc. Il est battu, étranglé
Avec une corde, puis ils lui tranchent la gorge et ensuite le pendent à un arbre dans une cour voisine.
En 1998, James Byrd Jr, un homme noir handicapé se voit proposé d'être déposé en voiture sur son trajet, mais au lieu de cela, il est amené dans un endroit isolé. Les 3 hommes
Lui attachent une lourde chaîne autour des chevilles puis le traîne derrière un pick-up le long d'une route. Byrd est tiré sur plus de trois kilomètres pendant que le véhicule roule volontairement en zig-zag. Byrd, qui reste conscient pendant la plus grande partie de son calvaire
Est tué lorsque son corps frappe un muret sur le côté de la route, le touchant au bras droit et le décapitant. Les assassins conduisent sur un peu plus d'un autre kilomètre avant de jeter son torse en face d'un cimetière afro-américain à Jasper.
L’un des 3 suprémacistes blancs,
Brewer, est membre du Ku Klux Klan et ne montre aucun remords pour son crime, déclarant « «A dire vrai, je referais la même chose»
Brewer ayant demandé un dernier repas « pantagruélique » avant sa mise à mort, et ayant finalement refusé de le prendre, l'État du Texas a décidé de
Mettre fin à cette tradition en servant le même repas à un condamné à mort pour son dernier jour qu'aux autres détenus.
En 2001 Jason Smith un étudiant de 14 ans est retrouvé mort dans un lac. Ses organes ne sont plus là. Sa mort est classée comme « noyade accidentelle » mais ses
Proches sont persuadés que c’’est l’œuvre du KKK local.
En 2014, un ancien leader du KKK ouvre le feu sur 3 personnes dans un centre juif.
En 2014 dans le Missouri, suite à la mort de Mickaël Brown, un noir désarmé tué par un policier blanc, les Afro-américains organisent de
Nombreuses manifestations. L’actuel Ku Klux Klan participe à une collecte de fonds au profit du policier blanc et menace de mort quiconque se rendrait aux manifestations. Il n’en fallait pas plus pour provoquer une réaction des Anonymous qui piratent alors le site internet et les
Comptes Facebook et Twitter du groupuscule raciste.
En 2015, Dylann Roof, un suprématiste blanc, tuent 9 enfants noirs dans une église de Charleston. Les Loyal White Knights du KKK distribuent alors des sacs de bonbons dans le but de faire de la propagande. (en Alabama,
Californie,Georgie, Kansas et Mississippi.)
Quoiqu’on en dise, si ce n’est pas le KKK en tant que tel, il existe des milliers de groupuscules qui partagent les mêmes idées. Regardez ce qui s’est passé à Charlottesville en 2017. La ville voulait se débarrasser de 2 statues mettant
En valeur les confédérés et les racistes non pas voulu. S’en est suivie la mort d’une femme qui a été écrasé par un suprématiste blanc. Et qu’en as dit le président ? Trump a déclaré que les torts étaient des 2 côtés. Il a mis sur le même pied le KKK, les néo-nazis, les
Les suprématistes blancs et autres groupuscules d'extrême-droite et les antiracistes, notamment issus du mouvement Black Lives Matter. Mais est-ce vraiment étonnant quand on sait que David Duke, ancien Grand Sorcier des Knights of the Ku Klux Klan est supporter de Trump?
Cet ex-leader du KKK, promoteur de théories racistes que Trump fait semblant de ne pas connaitre? Les noirs aux USA vivent un racisme qui est plus subtile que durant l'esclavage ou la ségrégation mais qui est tout aussi puissant. Le mouvement #BlackLivesMatter découle de tout ça.
Et j'espère qu'après ce thread, cela sera clair. Je n'ai pas pu mettre toutes les horreurs que le KKK a faite. J'ai mis des photos qui sont choquantes mais parce que je ne veux pas que soit ignoré le fait que ces gens, sous ces cagoules, sont inhumains.
Ils cachent leur médiocrité sous des théories racistes et fumeuses. Se faisant passer pour des chevaliers alors que ce sont des lâches qui s'en sont pris à plusieurs à des personnes isolées et sans défenses.
Ce thread c'est pour faire comprendre à certaines personnes que les afro-américains ont une histoire qui est lourde.Qui est récente. Et ils en payent toujours les conséquences. Vous avez vu durant tout le thread à quel point politique,justice et racisme via le KKK étaient liés?
Cela n'a pas changé.C'est impossible que cela change du jour au lendemain.C'est pour cette raison qu'il y a autant de personnes noires qui meurent aux USA.Parce que les Blancs savent très bien qu'ils ont presque 1 impunité totale. Et cela doit changer parce que #BlackLivesMatter
Je vous remercie de m'avoir lu. J'ai du condenser énormément. Ce thread comme les 44 autres, m'a prit énormément de temps et si vous appréciez le contenu, n'hésitez pas à me donner un coup de pouce : http://paypal.me/GSunnyDays . Bonne journée!
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